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CLASSEMENT 2023

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CLASSEMENT GÉNÉRAL

Dans la nuit du 15 septembre, le rideau est tombé, à Piriac-sur-Mer sur La Solitaire du Figaro Paprec en trois étapes. Trois morceaux de bravoure pour 1670 milles (3092 km) cumulés qui récompensent la course de Corentin Horeau, le skipper le plus régulier. Ce surprenant cru 2023 se distingue aussi par la dramaturgie de son deuxième acte. Fatale pour de nombreux candidats aux places d’honneur, l’étape Kinsale-Baie de Morlaix restera inscrite au fer rouge dans les annales de la course. 

 

Voici ce qu’il s’est passé sur l’eau, et non pas sur le tapis vert. En dépit de l’exclusion de Benoît Tuduri et de la disqualification de Pierre Daniellot par le jury, sanctionnant à l’arrivée finale le comportement de ces deux bizuths, cette 54e édition n’en reste pas moins celle de la révélation d’une nouvelle génération de solitaires. 

 

Que les courses - à la régulière -, d’Hugo Dhallenne, Julie Simon, ou encore Victor Le Pape, résolument dans le coup dès leur première participation, soient saluées à leur juste mesure. Tout comme celles de Tom Dolan, Basile Bourgnon et Jules Delpech, les trois magnifiques vainqueurs d’étape de cette Solitaire de tous les retournements de situation. 

CLASSEMENT PAR ÉTAPE

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ÉTAPE 1 - MANCHE ET MER CELTIQUE

13h02 dimanche 27 septembre, les trois coups  de la 54e Solitaire du Figaro Paprec sont donnés au large de Caen-Ouistreham. Gaston Morvan, démontre d’entrée de jeu qu’il maîtrise l’art de prendre des départs canon. Il s’offre le privilège de pointer en tête de flotte à la toute première marque de cette Solitaire 2023. La course est lancée. Devant les étraves : un parcours qui débute par une bonne paire de Manche, soit un aller-retour dans le « channel anglais », via l’île de Wight. 

 

Durant ce premier tronçon, plusieurs marins se démarquent : Guillaume Pirouelle, premier du premier Sprint Intermédiaire à la marque des Needles Fairway, suivi par Alexis Loison et Corentin Horeau. Aucun doute, les grands favoris répondent présents. Mais c’est lors de la descente vers les Héaux de Bréhat qu’un certain Benoît Tuduri commence à faire parler de lui sur la carto et le plan d’eau. Il se démarque avec une option à l’est en approche de la pointe du Cotentin. Elle ne sera pas payante, mais elle annonce la couleur : gare à ce jeune bizuth qui n’a pas peur de tirer dans les coins. On apprendra plus tard les raisons réelles de cette façon de naviguer, qui suscitait à tort beaucoup d’admiration. 

 

À ce stade de la course, il faut néanmoins encore retrousser la Manche au près en direction de Land’s End. Place à une nouvelle bataille de virements de bords, qui sourit à Corentin Horeau. Le skipper de Banque Populaire pointe en tête à l’heure d’aborder les Scilly en mer Celtique. C’est aux détours des nombreux DST (dispositif de séparation de trafic) ceinturant l’archipel, que cette première étape va basculer dans la nuit. L’Irlandais Tom Dolan choisit de le traverser au milieu, se décalant sur une route au nord dans du petit temps vers le Fastnet. Sur cette option, progressent aussi deux bizuths : Benoît Tuduri qui finit premier sur la ligne d’arrivée et Julie Simon, ainsi que le Suisse Nils Palmieri. Après le passage du rocher Fastnet, dans la nuit et des vents qui ont pris du coffre, la tête de flotte rejoint Kinsale au petit matin. On connaît la suite : Tom Dolan, auteur du course superbe, est reclassé en tête à la maison, devant une meute de solitaires très groupés. 

ÉTAPE 2 - MER D'IRLANDE

Tout au long de son parcours de 570 milles qui consiste d’abord en un copieux côtier en mers d’Irlande et Celtique, cette deuxième étape donne lieu à d’impressionnants retournements de situation. De quoi faire le bonheur des accros de la carto qui, à plusieurs reprises, vont voir la flotte faire de grands écarts. Dans les classements qui se suivent et ne se ressemblent pas, les concurrents connaissent successivement gloire et désespoir. Et vice versa.

 

D’abord,  à la marque de South Arklow dans les eaux bouillonnantes du canal St Georges. Honneur au bizuth Hugo Dhallenne, le chef de file d’un petit groupe qui a misé sur le courant plutôt que le vent pour longer les côtes de la douce Irlande en panne d’air. Bien lui en pris, puisqu’il passe en tête ce Sprint Intermédiaire ; et ouvre la marche dans l’ascension de la mer d’Irlande.

 

Le trio Dhallenne-Loison-Hubert  enroule en premier, dans la milieu de la nuit suivante la marque de Chicken Rock. Par 54°Nord, dans le sud-ouest de l’île de Man, le passage de ce phare offre, au petit matin, des images sublimes, dont la beauté révèle aussi les terribles écarts qui se sont creusés depuis le départ. Basile Bourgnon, qui l’enroule à l’aube, affiche déjà plus de 3 heures de retard sur les premiers qui l’ont saluée dans la nuit noire.

 

Mais c’est sans compter avec le resserrement général qui se profile à l’horizon des côtes anglaises dans des vents qui vont mollir devant. De quoi donner du cœur à l’ouvrage aux solitaires de l’arrière, qui ne lâchent rien. Aux portes de la mer Celtique, un nouveau grand basculement va s’opérer au passage du long DST au large du Pays de Galles, donnant lieu à une séparation de la flotte entre les premiers - Alexis Loison en tête -, qui butent contre le courant. Ils vont faire la grand tour par l’extérieur, tandis que ceux de l’arrière, emmenés par Gaston Morvan, vont le longer par l’intérieur au plus proche des côtes britanniques. À la pointe Saint-David, rebelote : les retardataires de la veille sont les nouveaux leaders du jour. Et c'est sans compter avec les orages sévissant dans la nuit au passage de Land’s End qui vont de nouveau semer la zizanie dans les premières lignes du classement. De nouveau, ça paye pour ceux privilégient la côte.

 

100 milles plus loin, après la descente de la Manche, c’est aux portes de la Baie de Morlaix que le dénouement de cette cruelle étape se joue. Basile Bourgnon et Corentin Horeau progressent en tête au pas de deux, collés-serrés sous spi dans des petits airs de plus en plus évanescents. Et c’est en mode match racing au ralenti, attisant le suspense jusqu’au bout, qu’ils clôturent cette étape folle. Le benjamin l’emporte pour trois petites minutes sur les coups de 18h. 

 

Derrière ces duettistes, Loïs Berrehar parvient à se faufiler sur la ligne, avant qu’Éole ne coupe définitivement les ventilateurs, laissant leurs poursuivants totalement impuissants en approche de l’arrivée. Une nuit plus tard, la flotte se réveille abasourdie. De solides favoris, à l’image d’Alexis Loison et de Guillaume Pirouelle, encaissent des écarts équivalents à deux-trois marées. Du jamais vu, ou presque, au terme de cette étape historique. 

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ÉTAPE 3 - MER D'IROISE ET GOLFE DE GASCOGNE

Au départ de cette « der des ders », le régime anticyclonique menace de rendre la progression de la flotte laborieuse. À nouveau, le directeur de course, Yann Chateau, doit résoudre une équation difficile :  réduire ce 3è parcours avec le golfe de Gascogne pour marqueur fort. Son nouveau tracé emmène la flotte le long de de la pointe bretonne à travers la Manche et la mer d’Iroise, avant une descente raccourcie jusqu’à la marque du Sprint Intermédiaire, un waypoint positionné à quelques milles au large de Lacanau, en Gironde. 

 

Au top,  toutes les conditions sont réunies pour donner lieu à un début de course rythmé à l’entame d’une étape, que toutes et tous abordent avec de légitimes intentions : la victoire finale ou une place sur le podium pour les trois leaders ; la satisfaction de finir sur belle étape pour tous les autres. Corentin Horeau, premier sur la ligne et en tête à la bouée Paprec donne le ton. Le skipper trinitain, en embuscade à moins de 9 minutes du leader au général provisoire, vise le graal.  Sur le plan d’eau, toutes les conditions sont réunies - flux contraire bien établi, mer plate - pour donner lieu à une bataille de virements de bords au ras des côtes, dans les règles de l’art. Dans la nuit noire, la flotte, emmenée par Guillaume Pirouelle, rejoint la mer d’Iroise qu’elle traverse entre le Fromeur et l’archipel de Molène. Un coup à toi, à coup à moi, Gaston Morvan, puis Élodie Bonafous prennent aussi les devants. 

 

De la traversée de la chaussée de Sein et ses cailloux dans la brume pour certains, en passant par un détour de la baie d’Audierne sur la route de Penmarc'h pour quelques-uns, cette troisième étape n’en finit pas d’offrir son lot de belles images aux détours de marques et de phares emblématiques. À la tombée de la nuit, l’heure d’ouvrir les voiles et de choquer les écoutes a enfin sonné. Place à la descente du golfe de Gascogne pour un ultime coup de théâtre. Le gros des troupes progressent sous spi dans des conditions clémentes. Les écarts sont infimes aux avant-postes sur une route occidentale. Mais deux solitaires vont tenter leur salut sur une trajectoire qui les emmène traverser le plan d’eau, cap à l’est toute, au plus près de l’île d’Yeu. Ces deux téméraires, Benoît Tuduri et Jules Delpech, s’emparent des commandes à l’aube du grand final pour remonter vers Piriac. 

 

Dans les rangs serrés de la flotte, la course redouble d’intensité, d’autant que le vent très instable en force et direction brouille les cartes, en particulier du côté du ménage à trois formé par les prétendants au titre suprême, qui se chamaillent toujours dans un mouchoir de milles en approche des côtes ligériennes. Le verdict tombe dans la nuit noire. Le premier sur la ligne à Piriac-sur-Mer, qui signe une trajectoire trop parfaite pour être honnête, finit par se trahir lui-même. Son évidente exclusion chamboule tous les classements. À commencer par celui de cette 3e et dernière étape, dont la victoire revient  de droit à Jules Delpech, qui a eu le talent de se fier à sa seule bonne intuition pour attraper les vents de la réussite dans ses voiles. Il est le grand vainqueur de ce parcours à travers le golfe de Gascogne. Au temps cumulé, c’est finalement Corentin Horeau qui l’emporte devant ses deux plus coriaces adversaires.  Sa combativité à toute épreuve finit par payer et lui permet d’inscrire, au terme de sa 7e participation, son nom au palmarès de cette course en solo majeur qui couronne qui les plus grands talents du large. 

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CLASSEMENT VIRTUAL REGATTA

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