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💬 ÉTAPE 3 : LES MOTS DES MARINS À L’ARRIVÉE

LoĂŻs Berrehar (SKIPPER MACIF 2022) / 1er : « C’est une des rares Ă©tapes de Figaro que je fais oĂč on ne se s’arrĂȘte pas et oĂč on peut faire marcher la vitesse et la stratĂ©gie tout du long. Je suis trop content de la gagner. Et Basile a Ă©tĂ© Ă©norme aussi. Je suis trop content de partager ça avec lui. Il aurait mĂ©ritĂ© de la gagner. C’était super serrĂ©. On en rigolait hier Ă  la VHF. On s’est arrachĂ©s jusqu’au bout, franchement, ça fait plaisir ! C’est un accomplissement, beaucoup de temps, d’acharnement pour des moments qui sont rares. J’avais Ă  cƓur d’en gagner une cette annĂ©e, j’en ai gagnĂ© deux. Je ne sais pas ce que ça va donner pour le gĂ©nĂ©ral mais j’ai fait le job. C’était sympa, on a vu les gars qui maĂźtrisaient bien et c’était des gars de Port-la-ForĂȘt donc c’est cool. Je me suis arrachĂ© sur les trois Ă©tapes, je n’aurai pas de regrets”


Basile Bourgnon (EDENRED) 2e : « Je suis content parce que sur cette 3e annĂ©e de Figaro, c’est la deuxiĂšme Ă©tape oĂč j’arrive Ă  ĂȘtre vraiment Ă  l’aise du dĂ©but Ă  la fin. Il faudrait presque une 4e annĂ©e. C’était une Ă©tape de gros temps, de bourrins, une Ă©tape comme j’aime finalement. Et on a bien fait parler la vitesse. Je crois qu’avec les collĂšgues de Port-la-ForĂȘt, on a mis en Ɠuvre tout ce qu’on apprit l’hiver dernier et ça s’est vu. Je crois que je n’ai pas dormi pendant une trentaine d’heures, ce qui m’a valu de faire une bĂȘtise Ă  Skerries Bank. Je me suis endormi juste avant la bouĂ©e en oubliant le rĂ©veil et je me suis rĂ©veillĂ© sur le banc de sable. Heureusement que c’était marĂ©e plutĂŽt haute parce que deux milles plus loin, il y avait la cĂŽte. C’est bien de ne pas dormir, ça fait aller vite mais il ne faut pas faire de connerie derriĂšre. Je me suis repris. Je suis content d’avoir repris Gaston avant le Four et de les dĂ©crocher aprĂšs. On verra pour le gĂ©nĂ©ral, mais je suis content d’avoir accompli une belle deuxiĂšme Ă©tape en 2e place. On a fait la course ensemble avec LoĂŻs, on ne s’est pas vraiment lĂąchĂ©s. Un coup lui, un coup moi. Il a Ă©tĂ© meilleur sur ce coup-lĂ  et j’espĂšre qu’on se retrouvera dans le futur et que je le battrai. C’est une belle derniĂšre Solitaire, avec une 2e Ă©tape qui corrige un peu tout le reste malheureusement. Je suis trĂšs satisfait de la 1Ăšre et de la 3e. C’est vraiment ce que j’attendais aprĂšs trois ans de Figaro et je suis content de partir sur cette note-lĂ . Elle a Ă©tĂ© dure mais je suis vraiment sorti de ma zone de confort. Je voulais rattraper LoĂŻs Ă  tout prix donc je n’ai pas dormi les derniĂšres 24 heures. Je n’ai pas beaucoup mangĂ© non plus. Si ce n’est pas cette fois-lĂ , ça sera la prochaine. C’est ce qu’on se dit avec LoĂŻs, une annĂ©e creuse et on verra. Ça va me manquer. C’est une Classe que j’aime beaucoup avec des gens que j’aime beaucoup. Ce sont des bateaux hyper durs qui te forcent Ă  te sortir de toi-mĂȘme, mais si tu veux gagner, il faut le faire. »


Gaston Morvan (Région Bretagne - CMB Performance) 3e : 

“Quelle Ă©tape. Franchement, naviguer lĂ -dedans, je n'avais jamais fait. C'Ă©tait propre quand on Ă©tait Ă  trois bateaux, bord Ă  bord dans toute la boucle dans la tempĂȘte. Ça se passait hyper bien. J'Ă©tais content jusqu'au moment oĂč j'aligne un peu la grande voile. Je sens que ça commence Ă  ĂȘtre un peu la luciditĂ© qui prend un petit coup et lĂ , ça se complique un peu. Et aprĂšs, la bagarre Ă  trois. Et la nuit derniĂšre, j'allais pas trĂšs vite. Et LoĂŻs part un peu devant et j'avais pas les armes pour lutter. J'ai tout essayĂ© pour faire avancer plus vite le bateau, mais il Ă©tait impĂ©rial sur le bord. AprĂšs, on sait que c'est ses bords oĂč il va quand mĂȘme plutĂŽt vite. J'ai tout donnĂ© pour aller Ă  sa vitesse et j'ai jamais rĂ©ussi Ă  l'Ă©galiser. AprĂšs, j'ai fait un choix de voile diffĂ©rent, de mettre le spi un peu plus tĂŽt et tout. Je me suis un peu pris les pieds dans le tapis, je pense, sur cette partie-lĂ . Et aprĂšs, dans le four, ça break. Je suis bord Ă  bord avec Basile et ça break et je n'arrive pas Ă  partir avec eux.

Je me retrouve un peu entre les deux paquets. J'y croyais pendant longtemps, j'y croyais encore, revenir avec eux, mais au final, je n'avais mĂȘme plus l'AIS Ă  la fin, donc je me suis dit que ça allait ĂȘtre compliquĂ©.

Mais bon, un podium sur la solitaire, c'est incroyable. C'est ce que je pouvais rĂȘver de mieux en faisant cette filiĂšre-lĂ . Avec ce bateau-lĂ , j'avais l'ambition du podium et rĂ©ussir Ă  monter dessus. C'est un super exploit, je suis content de moi. Surtout pas dans n'importe quelles conditions, avec une course qui a Ă©tĂ© dure. Ça joue Ă  peu de choses. Ça aurait pu ĂȘtre LoĂŻs, ça aurait pu ĂȘtre moi sur la premiĂšre marche. On pourra revenir.”

Hugo DHALLENNE (YCSL - Primatice - SLB Pharma) 4e : “La troisiĂšme Ă©tape, on se souviendra du grand bord pour aller en Angleterre, je pense, qui Ă©tait vraiment engagĂ©. Et aprĂšs, le passage du WayPoint, on a eu vraiment du vent et c'Ă©tait assez impressionnant. Je n'avais jamais eu ça en Figaro. C'Ă©tait assez cool. Il y a la petite option Ă  l'aller de Belle-Ăźle Ă  la Teignouse qui m'a bien fait revenir dans le match. Et aprĂšs, fallait s'accrocher Ă  la tĂȘte de la course et se battre pour rester au contact. J'espĂšre ĂȘtre lĂ  l'annĂ©e prochaine.”

Alexis Loison (Groupe Reel) 5e :

“C'Ă©tait dur, mais on a trouvĂ© du plaisir quand mĂȘme c’est toujours pareil. Une Ă©tape d'anthologie sur le rythme, sur la partie en manche qui Ă©tait complĂštement dingue. Je me suis battu avec tout ça. J'ai eu des petites galĂšres quand mĂȘme, ce qui fait que j'ai dĂ©crochĂ© la tĂȘte de course, malheureusement, mais je suis content. J'ai plutĂŽt naviguĂ© aux avant-postes, ce qui Ă©tait mon souhait de dĂ©part. Je ne pense pas que ça fasse gagner des places au gĂ©nĂ©ral, mais je termine sur une bonne Ă©tape, donc je suis content de la façon dont ça s'est passĂ©, il faudra revenir. 

C'Ă©tait canon. C'Ă©tait vraiment canon. Figaro variĂ©, on a vraiment tout eu. Je me suis rĂ©galĂ© une fois de plus, ce n'est pas comme ça que je vais prendre ma retraite. On verra quand est-ce que je reviendrai, maintenant, je commence Ă  ĂȘtre chaud, 20e, 10e, 5e, il manque une quatriĂšme Ă©tape sur ce Figaro, il faudrait remettre une quatriĂšme Ă©tape. Je me suis bien battu. Je suis content.”


Élodie Bonafous (Queguiner - La vie en rose) 6e :

Franchement, Ă©puisĂ©e comme je l’est rarement Ă©tĂ©. Ça a Ă©tĂ©... Chapeau Ă  Yann (directeur de course), ça a Ă©tĂ© culottĂ© de nous envoyer lĂ -dedans, franchement. Je lui ai dit avant de partir que j'adorais son idĂ©e. Pendant, j'Ă©tais un peu moins fan, mais franchement, c'est trop ouf d'avoir fait ça, j'espĂšre que tout le monde s'en est bien sorti et qu'il n'y a pas eu de gros problĂšme. Je trouve ça hyper cool d'avoir quand mĂȘme Ă©tĂ© le faire. C'Ă©tait hyper costaud, mais j'avoue que je suis assez fiĂšre. Dans le vent, ça s'est plutĂŽt bien passĂ©, j'ai fait une belle remontĂ©e sur le bord aller qui Ă©tait sous le petit-spi, le bord retour sur le genak. Vraiment, vraiment rapide, mais par contre, j'ai pris une dette de sommeil assez Ă©norme et je pensais que ça allait se passer de façon plus fluide en arrivant en Bretagne... donc je t'avoue que les heures devant Brest, sans vent, elles se payaient cher et c'Ă©tait vraiment dur. MĂȘme jusqu'Ă  l'arrivĂ©e, je pense que j'ai pu faire deux siestes de 15 minutes. J'Ă©tais presque tellement fatiguĂ©e que je me suis dit que si je m'endormais, je ne me rĂ©veillerai pas donc je m'occupais rien que pour ne pas m'endormir, je faisais des allers-retours sur le bateau.

Désormais, c'est terminé, c'est la derniÚre solitaire pour moi, en tout cas pour le moment. J'avoue un peu d'émotion en passant la ligne, en me disant que c'était la derniÚre, mais je suis un peu frustrée du résultat général, donc il y aura une revanche à prendre.


Tom Dolan (Smurfit Kappa - Kingspan) 7e :

“Quand ils sont partis dans le vent fort, par devant, je me suis dit : c'est pliĂ©, c'est pliĂ©. C’était chaud. Beaucoup de doute et surtout compliquĂ© de revenir. Il y a une demi-heure, j'ai compris que pour Gaston, ça le ferait. Je me suis dit : mince, LoĂŻs. J’ai regardĂ© le classement pour LoĂŻs, c’était 1h40. Heureusement que j'ai entendu : "Vas-y !" Ă  la VHF. Et lĂ , c'Ă©tait... Je ne sais pas, c’était un moment pour lequel j'ai rĂȘvĂ©, mais vraiment un rĂȘve. Je ne peux pas dire que c'Ă©tait un objectif. C'Ă©tait un rĂȘve depuis des annĂ©es. Tout ce que je voulais faire, c’était gagner. On est lĂ  pour gagner.

C'Ă©tait une belle vieille Ă©tape comme dans les livres. On a eu 6-7 heures avec 30-35 nƓuds sous petit spi. C'Ă©tait assez engagĂ©, c'Ă©tait sympa, on Ă©tait juste l'un Ă  cĂŽtĂ© de l'autre. Quasiment tout le monde a rĂ©ussi Ă  empanner sous 30 nƓuds, sans dĂ©mĂąter, sans cocotier. Je crois que pour certains, oui, peut-ĂȘtre que c’était dur. AprĂšs la deuxiĂšme traversĂ©e de la Manche, encore 25-30 nƓuds de vent, cette fois-ci sous gennaker. Et aprĂšs, sorti de nulle part, une grosse molle en Iroise, et lĂ , j'ai vraiment dit : « Oups, ils sont partis. » Je ne les voyais plus, je me suis dit : « LĂ , ça ne sent pas bon. Au moins, si je rattrape Gaston, ça va ĂȘtre podium. » Quand j'ai vu la droite arriver, j'ai vu les nuages arriver. Je me suis dit : « Ça sent peut-ĂȘtre bon. » J’ai empannĂ© tout de suite et je ne sais pas oĂč ils ont fini, mais ça a un peu rĂ©alignĂ© tout le monde.

Ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont des années de boulot, de sacrifices qui se terminent comme ça. C'est fou, c'est bizarre. Je ne sais pas comment expliquer.

On a une super Ă©quipe. Cette annĂ©e, je n'avais rien qui me stressait. Gilles, qui m'aide avec la prĂ©paration. L'Ă©quipe comme Jerry, qui gĂšre tout, l'autre Jerry, qui gĂšre ma tĂȘte. Mino pour le super routage. Je ne sais pas, tout Ă©tait nickel. Il n'y a eu aucune maille dans la chaĂźne qui Ă©tait faible. Un peu de rĂ©ussite aussi, il faut le dire. La petite transition dans la molle de la deuxiĂšme Ă©tape m'a permis de partir loin devant. À chaque fois que les autres gagnaient, ils disaient : « Il faut un peu de rĂ©ussite. » Je disais : « C’est facile Ă  dire ! ».”

Je vais me reposer un petit peu. Je pense que j'aimerais bien le refaire. Je ferais bien 20 ans de ça. Je ne sais pas si j'aurais le gaz pour une quatriÚme étape, là, tout de suite il faut que je me pose un peu.


C'est une compĂ©tition qui est addictive. LĂ , je viens de la gagner, j'ai envie de revenir. C'est incroyable cette pĂ©riode. Depuis des annĂ©es, j'entends des gens parler de Fastnet Race, Sydney, Aubert, mais lĂ , on fait ça trois ou quatre fois, tout seul, dans les mĂȘmes conditions, dans des bateaux beaucoup plus extrĂȘmes. Le niveau est hyper Ă©levĂ©, on est tous Ă  cĂŽtĂ© de l'autre pendant des jours et des jours.

C'est une compétition qui est addictive.

Je ne fais pas tout ça tout seul. Je fais la partie bateau tout seul, mais si je n’ai pas tout le monde autour de moi, ce n’est pas possible. Je suis fier de ces personnes. L'arrivĂ©e de la deuxiĂšme Ă©tape oĂč j'ai gagnĂ©, avec tous les bateaux autour, est mon premier souvenir. Ça ressemblait vraiment Ă  ce que je voyais Ă  la tĂ©lĂ© : de la houle, avec les bateaux autour, c'Ă©tait ça. Je ne me suis pas permis de le fĂȘter parce qu'il fallait tellement que je me concentre sur la troisiĂšme Ă©tape. J'ai un peu boudĂ© tout le monde, je n'Ă©tais pas trĂšs sociable. Je voulais tellement bien faire. Je pense que c'est la victoire de la deuxiĂšme Ă©tape. C'est spĂ©cial.”


Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) 8e : 

“Je suis trop contente. C'Ă©tait une Ă©tape trois en un et j'ai rĂ©ussi Ă  tenir le rythme face Ă  tout le monde. Trop contente d'avoir tenu, d'avoir fini au contact, d'avoir mĂȘme rĂ©ussi Ă  grapiller des petites places Ă  la fin. Trop contente de ma Solitaire. Je pense que ça doit faire un top 5 au gĂ©nĂ©ral.

Podium d’étape et un top 5, c'Ă©tait les beaux objectifs que je m'Ă©tais fixĂ©s. Du coup, je suis trop contente. Je suis trop fiĂšre.”


Martin Le Pape (Demain) 9e :

"Ouais, c'Ă©tait dur, c'est une grosse Ă©tape. Mais moi, j'ai du mal Ă  retenir que c'est une belle Ă©tape. Je retiens plutĂŽt que je n'ai pas rĂ©ussi Ă  accrocher le podium alors que j'Ă©tais quand mĂȘme parti pour ça et je voulais absolument l'avoir. Donc moi, je ne peux qu'ĂȘtre déçu. C'est sĂ»r que dans une carriĂšre de compĂ©titeur, un podium Ă  la solitaire, c'Ă©tait pas mal. Je m'Ă©tais projetĂ©, mais ce ne sera pas pour cette fois. Donc, je vais le digĂ©rer tranquillement.

Je pensais avoir vu autre chose, d'autres bateaux et revenir meilleur. Je suis revenu meilleur parce que je fais quand mĂȘme une place de mieux que ce que j'avais fait prĂ©cĂ©demment. Mais lĂ , j'ai senti que je pouvais le faire et finalement ça l'a pas fait. Il va peut-ĂȘtre falloir revenir pour le podium. C'est sĂ»r que j'ai fait une belle course quand mĂȘme, rĂ©guliĂšre. Il faut retenir le positif, mais prĂ©sentement, j'ai un peu de mal. 


Jules Delpech (ORCOM) 10e :

“Bien content d'ĂȘtre arrivĂ© de cette horrible Ă©tape. C'Ă©tait un enfer, mais on a survĂ©cu. C’était dur, ça fait quand mĂȘme 35 heures de prĂšs, quasiment. C'Ă©tait ventĂ© avec beaucoup de mer et bien trempĂ© quand on s'est pris des vagues dans la tronche pendant trois jours. Ça va cinq minutes, c'est bien quand ça glisse et que ça bombarde, que le bateau vole Ă  des pointes de 21 nƓuds et plus. Je n'avais jamais vu ça. Les moyennes Ă  19 nƓuds sans que ça redescende, c'Ă©tait quand mĂȘme impressionnant. Puis j'ai eu beaucoup de problĂšmes. Ça a commencĂ© avec une grosse algue qui m'a fait quitter la tĂȘte de course. J'Ă©tais juste derriĂšre le groupe de tĂȘte. J'ai pris une grosse algue, je n'arrivais pas Ă  m'en dĂ©faire. Je faisais des marches arriĂšre, je perdais 500 mĂštres et des places.

Elle a fini par partir un peu toute seule. Et puis aprĂšs, j’ai fait des tours avec mon gennaker qui s’était emmĂȘlĂ© avec la drisse de spi, je ne sais pas ce qui s'est passĂ©. J'ai failli monter dans le mĂąt, mais finalement j’ai rĂ©ussi Ă  dĂ©rouler. J'ai fait du prĂšs avec mon gennaker, qui battait le long du mĂąt pendant un petit moment. Et finalement, je l'ai renvoyĂ©, redĂ©roulĂ© et tout s'est dĂ©fait comme par magie. Et puis j'ai pu repartir avec mon petit spi aprĂšs. Ça s'est plutĂŽt bien goupillĂ©, mais ça a Ă©tĂ© une vraie galĂšre. AprĂšs, j'ai explosĂ© mon petit spi. Chose qui n'arrive Ă  personne. Ça n’est jamais arrivĂ©, je pense; personne n'a dĂ©jĂ  claquĂ© un petit spi. Ils sont tellement costauds, et lĂ , il a explosĂ© en vol. Il y avait 35 nƓuds bien tassĂ©s.

Ça m'a mis dans le dur parce qu'il restait encore environ 60 milles Ă  faire sous petit spi. Je me suis dit : "Ça y est, c'est fini. Je vais prendre des heures et des heures." J’ai rĂąlĂ© cinq minutes, puis aprĂšs, je me suis retroussĂ© les manches. J'ai sorti le gennaker et j'ai essayĂ© d'avancer au mieux sous gennaker en faisant des angles un peu plus hauts, mais en gardant la vitesse. Finalement, je n'ai pas trop perdu. Ensuite, j'ai bien naviguĂ©, surtout jusqu'Ă  la fin. J'ai rĂ©ussi Ă  faire de belles trajectoires, des courbes propres, et j'ai bien naviguĂ© comme je voulais.

Je suis super content du travail que j'ai fait, globalement, sur toute l'Ă©tape. C'Ă©tait quand mĂȘme un bon point d'entrĂ©e. J’ai l'impression d'avoir rendu une belle copie et c’est chouette de finir lĂ -dessus. Je ne sais pas oĂč ça va me mener au classement gĂ©nĂ©ral. On verra ça aprĂšs. Mais en tout cas, la troisiĂšme et derniĂšre Ă©tape de cette solitaire, c'est fini. Il faudra revenir, bien sĂ»r; tant qu'on n'aura pas gagnĂ©, il faudra revenir. Je suis trop content pour Tom Dolan.”


Victor Le Pape (RĂ©gion Bretagne - CMB Espoir) 11e : “

Cette troisiÚme étape était aussi engagée comme on l'avait dit, avec des conditions de vent et de mer solides tout du long. Des affalages chauds, des empannages chauds.

C'Ă©tait quand mĂȘme sympa d'avoir ces conditions-lĂ , de pouvoir dire qu'on l'a fait. TrĂšs peu de sommeil accumulĂ© quand mĂȘme. C'Ă©tait trĂšs dur quand on a tournĂ© Portland Bill, c'Ă©tait trĂšs compliquĂ©, mais je suis content de mon Ă©tape quand mĂȘme. J’ai fait des beaux coups au dĂ©but, et des moins bons Ă  la fin. Au final, je termine 11ᔉ, je crois que je dois valider un top 10 au gĂ©nĂ©ral, donc trĂšs content. Je suis dans mes objectifs. C'Ă©tait engagĂ©, c'Ă©tait bien, comme la Solitaire sait le faire.”


Jules Ducelier (Région Normandie) 12e : 

“L'Ă©tape Ă©tait sportive tout du long. Entre le dĂ©part devant Royan ou pour sortir jusqu'Ă  Cordouan, c'Ă©tait dans un petit chenal serrĂ©, au prĂšs, Ă  faire des virements tout le temps et Ă  essayer de gratter chaque mĂštre. AprĂšs, ça a Ă©tĂ© trĂšs tactique jusqu'Ă  l'Occidentale de Sein, avec des petits effets de pointe Ă  jouer sur les Ăźles, des petites oscillations. Ensuite, ça a Ă©tĂ© bien sportif pour l'aller-retour en Manche. Et puis bien tactique Ă  nouveau Ă  la fin, Ă  partir de l'atterrissage sur le four, avec une longue glissade depuis hier soir. Donc c'Ă©tait une trĂšs belle Ă©tape. Je tire comme bilan que je peux ĂȘtre dans le coup avec un podium sur la premiĂšre Ă©tape en ayant Ă©tĂ© dans le match dans le bon paquet, toute l'Ă©tape, que je peux aussi ne pas ĂȘtre dans le coup et revenir comme ça a Ă©tĂ© le cas sur celle-lĂ . Et ça, c'est deux trĂšs bonnes infos pour la suite.”


Arnaud Biston (Tizh Mor) 13e : 

“Je suis trĂšs heureux de cette 1Ăšre Solitaire, l’objectif Ă©tait dĂ©jĂ  de finir donc c’est une super nouvelle. AprĂšs, c’était vraiment dur. J'espĂ©rais gagner cette Ă©tape en bizuth mais j’ai fait une petite bĂȘtise hier aprĂšs-midi qui m’a coutĂ©e la victoire. Mais j’en tire Ă©normĂ©ment de leçons, c’est fou tout ce que j’ai dĂ©couvert et ce qu’il reste Ă  apprendre. Au-delĂ  de savoir faire du bateau, il faut savoir oĂč mettre le curseur ; tous les bateaux sont identiques, donc tout se joue Ă  des mini dĂ©tails, Ă  la bonne prise de dĂ©cision au bon moment. C’est vraiment l’enseignement de cette 1Ăšre Solitaire, tout est question de dosage, au-delĂ  de savoir bien faire marcher son bateau. Je reviendrai l’an prochain avec grand plaisir.”


Alexis Thomas (Wings of the ocean) 14e :

On a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de vent. Merci Yann (directeur de course) de nous avoir envoyĂ© dans ce vent-lĂ  qu'Ă  la derniĂšre. Parce que comme je disais Ă  Tim (mon prĂ©parateur), on a pas mal de casses sur le bateau. J'ai eu quelques petits soucis d'Ă©lectronique en arrivant Ă  Portland. Je n'avais plus d'Ă©lectronique et du coup, je ne savais plus trop oĂč j'allais. Il fallait contourner une marque virtuelle, donc c'Ă©tait un peu compliquĂ©. Ça m'a mis un peu dans le jus et je n'avais plus d'Ă©lectronique jusqu'Ă  lĂ , il y a 10 milles nautiques. Donc c'est compliquĂ© de naviguer aux sensations. On se rend compte que sur ces bateaux-lĂ , on est quand mĂȘme pas mal assistĂ© par les instruments. Je me suis dĂ©patouillĂ© un peu comme je pouvais. Donc forcĂ©ment, je fais des erreurs. ForcĂ©ment, je me suis fait rattraper. Mais c'Ă©tait une chouette Ă©tape. C'Ă©tait vraiment une Ă©tape de dingue.

Je suis bien content de l'avoir fait, je suis bien content d'avoir naviguĂ© en bon marin, en ramenant le bateau Ă  bon port avec toutes ses voiles. J'ai fait une bonne descente lĂ , sous le spi, Ă  partir de Ouessant jusqu'Ă  la Portland, donc je suis plutĂŽt content. Maintenant, j'ai des billes Ă  travailler pour l'annĂ©e prochaine, ça, j'en suis conscient. Je sais prĂ©cisĂ©ment ce que j'ai Ă  travailler, donc j'ai dĂ©jĂ  hĂąte d'ĂȘtre l'annĂ©e prochaine. 


Paul Morvan (Foricher Les Moulins - Bagatelle) 15e : 

“Content d'ĂȘtre arrivĂ©. Ce n'Ă©tait pas une Ă©tape facile avec son lot de pĂ©ripĂ©ties. J’ai fait un trĂšs bon dĂ©but d'Ă©tape jusqu'en Angleterre, parce que j'enroule la bouĂ©e en Angleterre avec le groupe d'Élodie, Martin Le Pape, Victor, tous les cadors quand mĂȘme, dans le vent qui tournait bien, donc j'Ă©tais content. C’était un peu improbable d'ĂȘtre avec eux aprĂšs avoir passĂ© toute une journĂ©e dans 30 nƓuds sous le petit spi. C’était la deuxiĂšme fois de ma vie que je sortais le petit spi, donc j’avoue que c'Ă©tait un peu la dĂ©couverte pour moi, mais j'arrivais Ă  bien tenir la cadence. AprĂšs, je pense qu'un manque de luciditĂ© en enroulant la marque m'a fait exploser mon gĂ©nois. Ensuite, la remontĂ©e au prĂšs en Angleterre juste avec la grand-voile, c'Ă©tait rude. J'ai voulu mettre le tourmentin, mais je ne pouvais pas aller Ă  l'avant. Au dĂ©but, il y avait peut-ĂȘtre trois mĂštres de vagues. J'ai essayĂ© d'aller Ă  l'avant, j'ai failli tomber en dehors du bateau. C'Ă©tait vraiment chaud. J'ai essayĂ© deux, trois fois, mais ça ne le faisait pas. Ensuite, sur la fin du bord, j'ai rĂ©ussi Ă  mettre le tourmentin.

Sur le retour, j'ai rĂ©ussi Ă  bien revenir dans le match sous gennaker et puis sous spi depuis le Raz de Sein. Je pense que je ne suis pas loin d'un sans-faute pour bien revenir. C'Ă©tait cool, un peu de frustration, bien sĂ»r, mais content de finir sur une bonne note comme ça. J'ai dĂ» gagner 10 places dans la nuit. J'ai rendu une belle copie et naviguĂ© proprement. Franchement, je suis content. Autant les deux premiĂšres Ă©tapes, c'Ă©tait un petit peu moyen, autant lĂ , tactiquement, je pense que c'est propre. Toute la premiĂšre partie, tout est nickel. Il y a juste cette partie sans gĂ©nois qui me fait perdre des places. Mais sinon, tous les positionnements, la tactique et tout, je suis assez fier de moi.”


Adrien Simon (FAUN) 16e :

“Moi, dans le front, ça va, ça s'est plutĂŽt bien passĂ©. J'ai juste cassĂ© un amortisseur de spi, donc j’ai perdu un peu de temps, mais sinon, ça s'est bien dĂ©roulĂ©. À la fin, c'Ă©tait un peu galĂšre parce que j'ai dĂ©chirĂ© mon grand spi en deux, donc j'ai fini les 40 derniers milles sous petit spi. J’ai vu tout le monde revenir, c'Ă©tait dur.

C’était une bonne Ă©tape, je suis content. J'aurais pu faire un peu mieux, mais franchement, je suis satisfait de ce que j'ai fait et je ne regrette rien. J'ai bien naviguĂ©, donc je suis plutĂŽt content. J’ai appris tellement de choses. J'ai appris ce que c'Ă©tait que la Solitaire. J'ai progressĂ© Ă  tous les niveaux.” MaĂ«l Garnier (SELENCIA - CERFRANCE) 17e : "Dure, dure cette Ă©tape. L'Ă©tat de mon bateau en est l’exemple, il est en friche. Je n'ai rien fait de trĂšs bon. La bordure de spi s'est cassĂ©e. Ça a couchĂ© le bateau dans le grain et dans le front. J'ai perdu beaucoup de temps lĂ -dedans Ă  rĂ©parer et Ă  repartir. Un peu déçu, c'est comme ça. Content quand mĂȘme d'ĂȘtre allĂ© au bout.

Je suis un peu déçu et je me battrai un peu mieux la prochaine fois."


ChloĂ© Le Bars (Endobreizh) 18e : "Je suis contente d'avoir rĂ©ussi Ă  regagner sur mon paquet cette nuit. Je n'ai rien lĂąchĂ© jusqu'au bout en me disant qu'il y avait encore Ă  gagner. Je me suis fait une grosse frayeur avec le Spi. Du coup, j'ai fini par affaler le petit Spi et terminĂ© sous gĂ©nois pour les 20 derniers milles du bord parce que j'avais vraiment peur... je me suis fait embarquer par une vague de quatre mĂštres. Je me suis retrouvĂ©e au sol. J'ai eu trop peur. Sinon, c'est marrant, je n'avais jamais naviguĂ© dans autant de vent et dans autant de mer. Il fallait quand mĂȘme ĂȘtre Ă  la barre parce que mĂȘme le pilote automatique, c'Ă©tait du grand n'importe quoi. Et au moment oĂč on est repartis au prĂšs, le long de l'Angleterre, j'Ă©tais avec MaĂ«l Garnier et lĂ , un Ă©norme grain, je ne sais pas, il y avait peut-ĂȘtre 40 nƓuds et de la pluie d'un coup.

Du coup, on était tous les deux, les bateaux complÚtement gités, en train d'essayer de mettre des ris dans la grande voile.

Je suis un peu déçue de ma Solitaire parce que j'ai fait des bons trucs, mais en mĂȘme temps, je ne sais pas, je dois ĂȘtre 18e au gĂ©nĂ©ral, quelque chose comme ça, peut-ĂȘtre 19. Ce n'est pas forcĂ©ment le rĂ©sultat que je voulais cette annĂ©e. Donc, je suis un petit peu déçue. Ils ont Ă©tĂ© largement meilleurs que moi. Il faudrait revenir pour faire mieux. "


Tom Goron (Navaleo) 19e :

“Je suis content d'ĂȘtre arrivĂ© de cette Solitaire. Je pense que forcĂ©ment, je suis un peu déçu de ce qui s'est passĂ© parce que je n'ai pas rĂ©ussi Ă  me battre jusqu'au bout comme j'en avais envie avec ce qui s'est passĂ© dans cette Baie de Dianes. Sinon, c'Ă©tait une belle Ă©tape. Je pense que j'ai naviguĂ© propre Ă  part dans la Baie de Dianes. Mais si on s'arrĂȘte au Raz de Sein, l'Ă©tape, elle est belle et comme les trois autres. Donc ça, c'est bien. Dans l'ensemble, il est plutĂŽt positif cette Solitaire. Je suis content de ce que j'ai fait et je suis content d'ĂȘtre arrivĂ©.”


Quentin Vlamynck (Les Étoiles Filantes) 20e :

“Un dĂ©part pas terrible, mais content de partir de la maison, c'Ă©tait top. De voir autant de monde sur le plan d'eau, ça fait plaisir. C'Ă©tait assez groupĂ© jusqu'au moment oĂč on a envoyĂ© le spi pour traverser la Manche. Au dĂ©but, ça a Ă©tĂ©. J'arrivais Ă  rester au contact. Puis j'ai cassĂ© mon petit spi, Ă  une trentaine de milles de la bouĂ©e. Donc j'ai fini sans spi parce qu'il y avait vraiment un peu trop de vent pour mettre le grand. J’ai perdu du terrain. Mais la deuxiĂšme traversĂ©e de la manche a Ă©tĂ© aussi assez tonique. AprĂšs, il y a eu un gros regroupement hier soir, donc c’était jamais fini. Mais malgrĂ© les diffĂ©rents regroupements, je n'ai pas rĂ©ussi Ă  revenir devant. C'est vrai que je perds un peu de temps Ă  cause de ça, mais c'est le jeu.”



Thomas De Dinechin (Almond) 21e : 

“Comme on l'attendait, bien musclĂ© du dĂ©but Ă  la fin. Franchement, dans la Manche je crois que j'ai atteint le record de ce que j'avais fait en vitesse, mĂȘme en mini. C'Ă©tait vraiment impressionnant. Je me suis fait une ou deux frayeurs , notamment quand j’ai croisĂ© trois bateaux militaires Ă  un moment et je n'Ă©tais plus trĂšs manƓuvrant en petit spi dans 30, 35 nƓuds. Je ne suis pas passĂ© loin de l'un d'eux. C'Ă©tait vraiment dur. J'ai pĂ©tĂ© mon Gennaker en deux, donc tout le retour dans la manche sans Gennaker je me suis un peu fait distancer. Je pensais que la course Ă©tait complĂštement finie, j’étais juste en mode: « On finit, mais la compĂšte est terminĂ©e ». Et puis lĂ , Ă  Ouessant, ça redistribue. Les conditions le long des cĂŽtes de la Bretagne Sud ont Ă©tĂ© gĂ©niales, avec des bords sous spi. Il y a eu du jeu et j'arrive Ă  regagner quelques places.

Donc c'Ă©tait un peu la petite surprise, le lot de consolation sur la fin.

Le bateau, le Figaro, il est vraiment dur. C'est physique et il ne faut jamais rien lĂącher. AprĂšs, sur le coup, je n'ai vraiment pris aucun plaisir. Et puis maintenant, je me dis que je suis fiĂšre de m'ĂȘtre battu contre moi-mĂȘme. Souvent, on parle de dĂ©passement. Donc, je suis hyper fier dĂ©jĂ  d'avoir fait cet aller-retour. Plein d'apprentissages aussi, de confiance, de voir qu'on sait le faire. On a trĂšs peur, mais on sait le faire. Ça, c'est plein d'apprentissages et de confiance pour la suite.”

Édouard Golbery (Verder - Seastemik) 22e :

"C’était une superbe course, une Ă©tape de malade. Une vĂ©ritable Ă©tape de La Solitaire. On a eu du vent fort, 40 nƓuds au passage du front en enroulant la bouĂ©e en Angleterre. Je suis content de ce que j’ai rĂ©alisĂ© car j’étais un peu Ă  la ramasse au dĂ©but de l’étape. J’ai pu remonter une dizaine de bateaux sous spi. J’ai tirĂ© trĂšs trĂšs fort sur le bateau, c’était fun. J’ai regardĂ© mon petit spi en lui disant qu’il n’avait pas le droit de se dĂ©chirer. Il a tenu. Une Ă©tape riche en enseignement et j’ai trop hĂąte de repartir sur La Solitaire l’annĂ©e prochaine en capitalisant sur tout ça. Je fais un peu mieux que l’annĂ©e derniĂšre mais ma saison n’est pas la meilleure. En revanche j’ai appris Ă©normĂ©ment, je suis prĂȘt Ă  envoyer du lourd pour la prochaine saison"


Jacques Delcroix (Actual) 23e :

"C'Ă©tait super dur. En fait, tout le prĂšs, c'Ă©tait cool parce que j'Ă©tais vraiment bien et tout, ça marchait bien. J'Ă©tais top 10, donc top. LĂ , j'Ă©tais vraiment content. AprĂšs, on est allĂ© voir les Anglais. LĂ , je ne sais pas, c'Ă©tait une connerie dĂ©jĂ  d'aller par lĂ -bas. La Manche, il faisait froid, l'eau, elle Ă©tait froide et il y avait trop de vent. C'Ă©tait assez insupportable. On s'est fait brasser pendant 48 heures en Manche, Ă  pas dormir, pas manger, avoir froid, ĂȘtre trempĂ© de la tĂȘte aux pieds. Donc, ce n'Ă©tait pas trĂšs marrant. J'ai pas rĂ©ussi Ă  faire avancer le bateau sous petit spi. Je me suis fait rouler dessus. Et aprĂšs, on est revenu dans des contrĂ©es un peu plus habitables. Et puis c'Ă©tait bien. Je m'en sortais bien Ă  chaque fois avec le paquet avec lequel j'Ă©tais. J'arrivais Ă  gratter des places et tout, mais c'est revenu fort par derriĂšre Ă  chaque fois et Ă  la fin, je me suis fait avoir.

MĂȘme, je finis Ă  la fin du paquet avec lequel j'Ă©tais, donc je suis un peu déçu de cette arrivĂ©e. Mais sinon, c'est trop bien. C'Ă©tait quand mĂȘme une belle Solitaire du Figaro. Content d'ĂȘtre arrivĂ©, content de m'ĂȘtre bien donnĂ©. Et puis, hĂąte de revenir l'annĂ©e prochaine."


Romen Richard (Passion Santé - Trans-Form) 24e :

“ Cette Ă©tape est terminĂ©e, je suis content. Ce n’était pas folichon, je n’ai pas bien naviguĂ©. Je n’ai pas eu de problĂšme en particulier mais je suis déçu. C’est comme ça c’est le sport, il faut ĂȘtre meilleur. Ce n'Ă©tait pas mon annĂ©e.”


Romain Bouillard (DĂ©crochons la lune) 25e :

"Ce n'Ă©tait pas la fin de l'Ă©tape qui Ă©tait le plus difficile. C'Ă©tait vraiment la premiĂšre traversĂ©e de Manche. C'Ă©tait des conditions que je qualifierais de sauvages, avec pas Ă©normĂ©ment de mer, 2,50 mĂštres. Mais ce qui faisait la difficultĂ©, c'est que c'Ă©tait vent contre courant et les vagues Ă©taient trĂšs courtes et c'Ă©tait vraiment impressionnant. J'ai dĂ©chirĂ© beaucoup de voiles, malheureusement, dont le spi, grand voile, gĂ©nois. Mais finalement, ça va, je suis bien arrivĂ©, content d'ĂȘtre lĂ . Et puis lĂ , on va pouvoir profiter de la fin parce que maintenant, l'Ă©preuve est terminĂ©e. Globalement, sportivement, je suis déçu. J'espĂ©rais un petit peu mieux, mais en termes de vĂ©cu et d'Ă©motion et de ressenti, je pense que c'est des souvenirs dont je me souviendrai toute ma vie. Je reviens l'annĂ©e prochaine, c'est sĂ»r."


Philippe Hartz (Marine Nationale - GICAN), 26e :

"Depuis un an, c'est de mal en pire. Le seul moment oĂč ça a Ă©tĂ© de l'Ă©tape, c'est quand c'Ă©tait la baston. On va croire que je suis bon qu'Ă  ça. Je pense que sur la tĂȘte de flotte, ça aurait Ă©tĂ© autre chose. Hier, je me fais passer par toute la flotte. C'est comme dire Ă  un cheval que c'est un Ăąne tous les jours, il va commencer Ă  y croire. Donc, c'est sĂ»r qu'en moi, je sais toujours faire du bateau, mais lĂ , maintenant, il faut que je me le rappelle. VoilĂ , c'est ma pire solitaire. Je pensais que l'annĂ©e derniĂšre, j'avais fait la pire, mais lĂ , j'y suis pas... J'ai vraiment perdu le flow. Le flow, ça se retrouve, mais il faut aller le chercher, lĂ , maintenant.

Quand tu passes une annĂ©e Ă  ĂȘtre ton agent, ton prĂ©parateur, etc et qu'il y a un truc qui casse sur le bateau, tu te dis: Tiens, ça, c'est tendu. En fait, tu n'es pas du tout dans le bon mode. Si je reviens, il faudra que je revienne dans le bon mode, pas dans le mĂȘme. Dans tous les cas, c'est sĂ»r, je ne referai pas une saison comme je viens de faire. MĂȘme si le karma n'Ă©tait pas top, aprĂšs, c'est sĂ»r que quand tu n'es pas dans le bon mode, chaque problĂšme prend un peu plus d'ampleur. Par contre, le bateau Ă©tait bien prĂ©parĂ© et puis il a bien tenu. J'ai fait bien le taf dans le vent et ça, c'est ma petite satisfaction, mais je n'en doutais pas. LĂ , maintenant, c'est la finesse qu'il faut retrouver."


Romain Le Gall (Centre excellence voile - Secours populaire 17) 27e : 

“J'aurais prĂ©fĂ©rĂ© finir mon aventure Figaro autrement que comme ça mais bon. DĂ©jĂ , j'Ă©tais pas trop dedans au dĂ©but, j'ai pas Ă©tĂ© trĂšs bon de base, donc dĂ©jĂ , ça n'aidait pas Ă  partir dans le peloton. Et aprĂšs, quand le vent est rentrĂ©, lĂ , j'ai Ă©clatĂ© mon grand spi. Il ne s'est rien passĂ© de particulier, mais il a Ă©clatĂ© en vol. Du coup, ça a fait un gros chalut, donc le temps de le ramener, c'est assez fatigant. C'Ă©tait pris dans les safrans, dans la quille. Heureusement, j'ai rĂ©ussi Ă  tout ramener. AprĂšs, qu'est-ce qui s'est passĂ© ? Dans la manƓuvre, mon J2 s'est un peu dĂ©chirĂ©. Heureusement, il n'a pas explosĂ©, mais il n'est pas en bon Ă©tat. Et aprĂšs, sur la Manche retour, ça allait bien. J'Ă©tais reparti un peu dans le bon mindset. Et j'ai ma drisse de Gennak qui a cassĂ©.

Donc, ça ne s'arrĂȘtait pas. Ça m'a repris encore 20 minutes, une demi-heure peut-ĂȘtre. J'ai rĂ©ussi Ă  le renvoyer quand mĂȘme, malgrĂ© tout, avec les drisses de tĂȘtes et faire la fin de la manche comme ça. Ça, c'Ă©tait le deuxiĂšme truc. Et le dernier, pour clouer le spectacle, c'Ă©tait hier, quand on Ă©tait sous ce spi, j'ai pris un immense tas d'algues, un truc gigantesque. J'ai essayĂ© de faire des demi-tours, j'ai fait des marches arriĂšre, je n'ai pas rĂ©ussi Ă  l'enlever. Donc, j'ai dĂ» affaler. J'ai dĂ» faire trois, quatre marches arriĂšre avant que tout parte vraiment. Et donc lĂ , j'ai encore perdu 2 milles. Donc, une longue, longue, longue Ă©tape avec beaucoup, beaucoup d'emmerdes. Mais bon, c'est comme ça. C'est la Solitaire.”


Laure Galley (DMG MORI ACADEMY) 28e :

Je n'ai pas fait un bon cĂŽtier, ça, c'est sĂ»r. Je suis sorti plutĂŽt derriĂšre. AprĂšs, je trouve que j'Ă©tais bien. J'avais une bonne vitesse. J'ai rĂ©ussi Ă  recoller au paquet, donc ça, c'Ă©tait cool. Et puis, les ennuis ont commencĂ© dans la manche. Le dĂ©but de la manche, ça allait, j'Ă©tais prudente, j'ai envoyĂ© petit spi direct. Il y avait largement les conditions pour envoyer grand spi, mais on Ă©conomisait un changement de voile. Il y a eu quelques dĂ©parts au tas, mais ça allait. Il y en a un quand mĂȘme, je suis parti au tas, parti au lof. Et puis, j'ai vu qu'il y avait 40 nƓuds Ă  l'anĂ©mo, je n'ai pas essayĂ© de les rĂ©cupĂ©rer tout de suite. J'ai attendu que ça se calme, parce que ça ne revenait pas de toute façon. Et puis, par contre, le dĂ©part Ă  l'abattĂ©, c'est ça qui a Ă©tĂ© vraiment un peu chaud et dangereux. J'ai dĂ©chirĂ© mon mĂ©dium, je me suis un peu fait peur avec une dĂ©ferlante et tout. AprĂšs, j'ai continuĂ© un peu tranquille et j'ai recommencĂ© Ă  attaquer un peu sur la fin.

Mais lĂ , quand je suis passĂ© dans le raz de sein, je ratais tous mes empannages. Pas un empannage qui passait. C'Ă©tait un peu chaud, mais c'est la premiĂšre fois que je faisais du Figaro dans ces conditions-lĂ . Il y en aura probablement d'autres. Il y a plein d'apprentissages. J'ai entendu qu'il y a eu quelques abandons sur l'Ă©tape, donc c'est dĂ©jĂ  bien d'ĂȘtre avec vous.



Camille Bertel (Cap Ingelec), 29e :

"Elle a Ă©tĂ© dure cette Solitaire, oui. Je n'ai pas fait ce que je voulais faire. J'attendais cette Ă©tape avec beaucoup d'impatience, parce que je savais qu'il y avait de l'air et c'est des conditions oĂč je suis Ă  l'aise. Mais je n'Ă©tais pas dedans, tout simplement. Je n'ai pas fait ce que je voulais, mais c'est le jeu de la solitaire. Je savais que c'Ă©tait dur, c'est ma premiĂšre. Effectivement, la fatigue, elle rattrape au bout de la troisiĂšme Ă©tape.

J'Ă©tais malade, j'Ă©tais vraiment fatiguĂ©e. Pendant 12 heures, j'Ă©tais au fond du trou et j'ai fait un chalut avec mon spi, qu'il a fallu aller remonter. Ça m'a pris Ă©normĂ©ment d'Ă©nergie. Je suis rentrĂ©e de ça et j'Ă©tais vidĂ©e. Je n'arrivais Ă  plus rien, je n'arrivais plus Ă  ĂȘtre lucide aussi sur les choix qu'il fallait faire en termes de stratĂ©gie ou de placement par rapport aux adversaires. Petit Ă  petit, j'ai pris des minutes de retard et sur le paquet avec lequel j'Ă©tais. Du coup, c'est dur Ă  rattraper quand le reste de la course c'est du tout droit et qu'il y a moins d'options Ă  faire.

MalgrĂ© cela, j'ai adorĂ©. C'est tout le paradoxe, je pense, de la course au large, c'est trĂšs dur sur l'eau, mais d'un autre cĂŽtĂ©, on trouve un bonheur qui est immense qu'on a pas Ă  terre. Je sais que je reviendrai, ça, c'est sĂ»r. C'est un apprentissage qui est trĂšs beau. J'ai appris Ă©normĂ©ment sur toute la solitaire. C'est exactement ça. On apprend tous les jours, on apprend nos erreurs pour ne pas refaire deux fois les mĂȘmes. Et puis aprĂšs, c'est toujours Ă©normĂ©ment de plaisir sur l'eau.

J'ai appris aussi sur ma rĂ©sistance, sur ma façon de rĂ©agir aussi face Ă  une fatigue, face Ă  un imprĂ©vu et tout. C'est sĂ»r qu'en mer, on est seuls face Ă  soi-mĂȘme, donc on n'a pas le choix. On ne peut compter que sur nous."


Sanni Beucke (This Race Is Female) 30e :

" Cette Ă©tape a Ă©tĂ© la plus difficile pour moi. J'ai eu du mal Ă  prendre du plaisir. j'ai jouĂ© la prudence. J'ai traversĂ© la Manche sous gennaker, je ne voulais pas prendre de risque. Je pense avoir bien naviguĂ©, mais la course au large me permet d'apprendre beaucoup sur moi. Je suis trĂšs heureuse d'ĂȘtre sur cette Ă©dition marquĂ©e par la victoire de Tom Dolan. C'est un grand moment. Le plus important pour moi, mĂȘme si je pense ne pas avoir progressĂ©, c'est d'avoir pu prendre ce plaisir. J'ai le souvenir en Manche d'avoir croisĂ© le Queen Mary 2, j'ai Ă©tĂ© obligĂ©e de manƓuvrer pour le laisser passer. C'Ă©tait un bon moment. Je reviendrai encore, c'est certain."


Thierry Levayer (ALOFI Sailing) 31e :

" La derniÚre journée de cette étape a était la meilleure, non seulement parce qu'il faisait beau mais parce que je me suis régalé. En fait je n'aime pas la Manche, c'est clair. Je viens de Nouvelle Calédonie, alors le Lagon de la Manche ce n'est pas mon truc. C'est un bon apprentissage, mais j'ai juste un gros problÚme de vitesse au prÚs. Naviguer tout seul c'est difficile. Relancer une voile dans la nuit quand tu sais qu'il n'y a pas de concurrence c'est dur. Mon objectif était d'arriver avant la fermeture de la ligne. J'ai réussi c'est fait."

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