Loïs Berrehar (SKIPPER MACIF 2022) / 1er : « C’est une des rares étapes de Figaro que je fais où on ne se s’arrête pas et où on peut faire marcher la vitesse et la stratégie tout du long. Je suis trop content de la gagner. Et Basile a été énorme aussi. Je suis trop content de partager ça avec lui. Il aurait mérité de la gagner. C’était super serré. On en rigolait hier à la VHF. On s’est arrachés jusqu’au bout, franchement, ça fait plaisir ! C’est un accomplissement, beaucoup de temps, d’acharnement pour des moments qui sont rares. J’avais à cœur d’en gagner une cette année, j’en ai gagné deux. Je ne sais pas ce que ça va donner pour le général mais j’ai fait le job. C’était sympa, on a vu les gars qui maîtrisaient bien et c’était des gars de Port-la-Forêt donc c’est cool. Je me suis arraché sur les trois étapes, je n’aurai pas de regrets”
Basile Bourgnon (EDENRED) 2e : « Je suis content parce que sur cette 3e année de Figaro, c’est la deuxième étape où j’arrive à être vraiment à l’aise du début à la fin. Il faudrait presque une 4e année. C’était une étape de gros temps, de bourrins, une étape comme j’aime finalement. Et on a bien fait parler la vitesse. Je crois qu’avec les collègues de Port-la-Forêt, on a mis en œuvre tout ce qu’on apprit l’hiver dernier et ça s’est vu. Je crois que je n’ai pas dormi pendant une trentaine d’heures, ce qui m’a valu de faire une bêtise à Skerries Bank. Je me suis endormi juste avant la bouée en oubliant le réveil et je me suis réveillé sur le banc de sable. Heureusement que c’était marée plutôt haute parce que deux milles plus loin, il y avait la côte. C’est bien de ne pas dormir, ça fait aller vite mais il ne faut pas faire de connerie derrière. Je me suis repris. Je suis content d’avoir repris Gaston avant le Four et de les décrocher après. On verra pour le général, mais je suis content d’avoir accompli une belle deuxième étape en 2e place. On a fait la course ensemble avec Loïs, on ne s’est pas vraiment lâchés. Un coup lui, un coup moi. Il a été meilleur sur ce coup-là et j’espère qu’on se retrouvera dans le futur et que je le battrai. C’est une belle dernière Solitaire, avec une 2e étape qui corrige un peu tout le reste malheureusement. Je suis très satisfait de la 1ère et de la 3e. C’est vraiment ce que j’attendais après trois ans de Figaro et je suis content de partir sur cette note-là. Elle a été dure mais je suis vraiment sorti de ma zone de confort. Je voulais rattraper Loïs à tout prix donc je n’ai pas dormi les dernières 24 heures. Je n’ai pas beaucoup mangé non plus. Si ce n’est pas cette fois-là, ça sera la prochaine. C’est ce qu’on se dit avec Loïs, une année creuse et on verra. Ça va me manquer. C’est une Classe que j’aime beaucoup avec des gens que j’aime beaucoup. Ce sont des bateaux hyper durs qui te forcent à te sortir de toi-même, mais si tu veux gagner, il faut le faire. »
Gaston Morvan (Région Bretagne - CMB Performance) 3e :
“Quelle étape. Franchement, naviguer là-dedans, je n'avais jamais fait. C'était propre quand on était à trois bateaux, bord à bord dans toute la boucle dans la tempête. Ça se passait hyper bien. J'étais content jusqu'au moment où j'aligne un peu la grande voile. Je sens que ça commence à être un peu la lucidité qui prend un petit coup et là, ça se complique un peu. Et après, la bagarre à trois. Et la nuit dernière, j'allais pas très vite. Et Loïs part un peu devant et j'avais pas les armes pour lutter. J'ai tout essayé pour faire avancer plus vite le bateau, mais il était impérial sur le bord. Après, on sait que c'est ses bords où il va quand même plutôt vite. J'ai tout donné pour aller à sa vitesse et j'ai jamais réussi à l'égaliser. Après, j'ai fait un choix de voile différent, de mettre le spi un peu plus tôt et tout. Je me suis un peu pris les pieds dans le tapis, je pense, sur cette partie-là. Et après, dans le four, ça break. Je suis bord à bord avec Basile et ça break et je n'arrive pas à partir avec eux.
Je me retrouve un peu entre les deux paquets. J'y croyais pendant longtemps, j'y croyais encore, revenir avec eux, mais au final, je n'avais même plus l'AIS à la fin, donc je me suis dit que ça allait être compliqué.
Mais bon, un podium sur la solitaire, c'est incroyable. C'est ce que je pouvais rêver de mieux en faisant cette filière-là. Avec ce bateau-là, j'avais l'ambition du podium et réussir à monter dessus. C'est un super exploit, je suis content de moi. Surtout pas dans n'importe quelles conditions, avec une course qui a été dure. Ça joue à peu de choses. Ça aurait pu être Loïs, ça aurait pu être moi sur la première marche. On pourra revenir.”
Hugo DHALLENNE (YCSL - Primatice - SLB Pharma) 4e :
“La troisième étape, on se souviendra du grand bord pour aller en Angleterre, je pense, qui était vraiment engagé. Et après, le passage du WayPoint, on a eu vraiment du vent et c'était assez impressionnant. Je n'avais jamais eu ça en Figaro. C'était assez cool. Il y a la petite option à l'aller de Belle-île à la Teignouse qui m'a bien fait revenir dans le match. Et après, fallait s'accrocher à la tête de la course et se battre pour rester au contact. J'espère être là l'année prochaine.”
Alexis Loison (Groupe Reel) 5e :
“C'était dur, mais on a trouvé du plaisir quand même c’est toujours pareil. Une étape d'anthologie sur le rythme, sur la partie en manche qui était complètement dingue. Je me suis battu avec tout ça. J'ai eu des petites galères quand même, ce qui fait que j'ai décroché la tête de course, malheureusement, mais je suis content. J'ai plutôt navigué aux avant-postes, ce qui était mon souhait de départ. Je ne pense pas que ça fasse gagner des places au général, mais je termine sur une bonne étape, donc je suis content de la façon dont ça s'est passé, il faudra revenir.
C'était canon. C'était vraiment canon. Figaro varié, on a vraiment tout eu. Je me suis régalé une fois de plus, ce n'est pas comme ça que je vais prendre ma retraite. On verra quand est-ce que je reviendrai, maintenant, je commence à être chaud, 20e, 10e, 5e, il manque une quatrième étape sur ce Figaro, il faudrait remettre une quatrième étape. Je me suis bien battu. Je suis content.”
Élodie Bonafous (Queguiner - La vie en rose) 6e :
Franchement, épuisée comme je l’est rarement été. Ça a été... Chapeau à Yann (directeur de course), ça a été culotté de nous envoyer là-dedans, franchement. Je lui ai dit avant de partir que j'adorais son idée. Pendant, j'étais un peu moins fan, mais franchement, c'est trop ouf d'avoir fait ça, j'espère que tout le monde s'en est bien sorti et qu'il n'y a pas eu de gros problème. Je trouve ça hyper cool d'avoir quand même été le faire. C'était hyper costaud, mais j'avoue que je suis assez fière. Dans le vent, ça s'est plutôt bien passé, j'ai fait une belle remontée sur le bord aller qui était sous le petit-spi, le bord retour sur le genak. Vraiment, vraiment rapide, mais par contre, j'ai pris une dette de sommeil assez énorme et je pensais que ça allait se passer de façon plus fluide en arrivant en Bretagne... donc je t'avoue que les heures devant Brest, sans vent, elles se payaient cher et c'était vraiment dur. Même jusqu'à l'arrivée, je pense que j'ai pu faire deux siestes de 15 minutes. J'étais presque tellement fatiguée que je me suis dit que si je m'endormais, je ne me réveillerai pas donc je m'occupais rien que pour ne pas m'endormir, je faisais des allers-retours sur le bateau.
Désormais, c'est terminé, c'est la dernière solitaire pour moi, en tout cas pour le moment. J'avoue un peu d'émotion en passant la ligne, en me disant que c'était la dernière, mais je suis un peu frustrée du résultat général, donc il y aura une revanche à prendre.
Tom Dolan (Smurfit Kappa - Kingspan) 7e :
“Quand ils sont partis dans le vent fort, par devant, je me suis dit : c'est plié, c'est plié. C’était chaud. Beaucoup de doute et surtout compliqué de revenir. Il y a une demi-heure, j'ai compris que pour Gaston, ça le ferait. Je me suis dit : mince, Loïs. J’ai regardé le classement pour Loïs, c’était 1h40. Heureusement que j'ai entendu : "Vas-y !" à la VHF. Et là, c'était... Je ne sais pas, c’était un moment pour lequel j'ai rêvé, mais vraiment un rêve. Je ne peux pas dire que c'était un objectif. C'était un rêve depuis des années. Tout ce que je voulais faire, c’était gagner. On est là pour gagner.
C'était une belle vieille étape comme dans les livres. On a eu 6-7 heures avec 30-35 nœuds sous petit spi. C'était assez engagé, c'était sympa, on était juste l'un à côté de l'autre. Quasiment tout le monde a réussi à empanner sous 30 nœuds, sans démâter, sans cocotier. Je crois que pour certains, oui, peut-être que c’était dur. Après la deuxième traversée de la Manche, encore 25-30 nœuds de vent, cette fois-ci sous gennaker. Et après, sorti de nulle part, une grosse molle en Iroise, et là, j'ai vraiment dit : « Oups, ils sont partis. » Je ne les voyais plus, je me suis dit : « Là, ça ne sent pas bon. Au moins, si je rattrape Gaston, ça va être podium. » Quand j'ai vu la droite arriver, j'ai vu les nuages arriver. Je me suis dit : « Ça sent peut-être bon. » J’ai empanné tout de suite et je ne sais pas où ils ont fini, mais ça a un peu réaligné tout le monde.
Ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont des années de boulot, de sacrifices qui se terminent comme ça. C'est fou, c'est bizarre. Je ne sais pas comment expliquer.
On a une super équipe. Cette année, je n'avais rien qui me stressait. Gilles, qui m'aide avec la préparation. L'équipe comme Jerry, qui gère tout, l'autre Jerry, qui gère ma tête. Mino pour le super routage. Je ne sais pas, tout était nickel. Il n'y a eu aucune maille dans la chaîne qui était faible. Un peu de réussite aussi, il faut le dire. La petite transition dans la molle de la deuxième étape m'a permis de partir loin devant. À chaque fois que les autres gagnaient, ils disaient : « Il faut un peu de réussite. » Je disais : « C’est facile à dire ! ».”
Je vais me reposer un petit peu. Je pense que j'aimerais bien le refaire. Je ferais bien 20 ans de ça. Je ne sais pas si j'aurais le gaz pour une quatrième étape, là, tout de suite il faut que je me pose un peu.
C'est une compétition qui est addictive. Là, je viens de la gagner, j'ai envie de revenir. C'est incroyable cette période. Depuis des années, j'entends des gens parler de Fastnet Race, Sydney, Aubert, mais là, on fait ça trois ou quatre fois, tout seul, dans les mêmes conditions, dans des bateaux beaucoup plus extrêmes. Le niveau est hyper élevé, on est tous à côté de l'autre pendant des jours et des jours.
C'est une compétition qui est addictive.
Je ne fais pas tout ça tout seul. Je fais la partie bateau tout seul, mais si je n’ai pas tout le monde autour de moi, ce n’est pas possible. Je suis fier de ces personnes. L'arrivée de la deuxième étape où j'ai gagné, avec tous les bateaux autour, est mon premier souvenir. Ça ressemblait vraiment à ce que je voyais à la télé : de la houle, avec les bateaux autour, c'était ça. Je ne me suis pas permis de le fêter parce qu'il fallait tellement que je me concentre sur la troisième étape. J'ai un peu boudé tout le monde, je n'étais pas très sociable. Je voulais tellement bien faire. Je pense que c'est la victoire de la deuxième étape. C'est spécial.”
Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) 8e :
“Je suis trop contente. C'était une étape trois en un et j'ai réussi à tenir le rythme face à tout le monde. Trop contente d'avoir tenu, d'avoir fini au contact, d'avoir même réussi à grapiller des petites places à la fin. Trop contente de ma Solitaire. Je pense que ça doit faire un top 5 au général.
Podium d’étape et un top 5, c'était les beaux objectifs que je m'étais fixés. Du coup, je suis trop contente. Je suis trop fière.”
Martin Le Pape (Demain) 9e :
"Ouais, c'était dur, c'est une grosse étape. Mais moi, j'ai du mal à retenir que c'est une belle étape. Je retiens plutôt que je n'ai pas réussi à accrocher le podium alors que j'étais quand même parti pour ça et je voulais absolument l'avoir. Donc moi, je ne peux qu'être déçu. C'est sûr que dans une carrière de compétiteur, un podium à la solitaire, c'était pas mal. Je m'étais projeté, mais ce ne sera pas pour cette fois. Donc, je vais le digérer tranquillement.
Je pensais avoir vu autre chose, d'autres bateaux et revenir meilleur. Je suis revenu meilleur parce que je fais quand même une place de mieux que ce que j'avais fait précédemment. Mais là, j'ai senti que je pouvais le faire et finalement ça l'a pas fait. Il va peut-être falloir revenir pour le podium. C'est sûr que j'ai fait une belle course quand même, régulière. Il faut retenir le positif, mais présentement, j'ai un peu de mal.
Jules Delpech (ORCOM) 10e :
“Bien content d'être arrivé de cette horrible étape. C'était un enfer, mais on a survécu. C’était dur, ça fait quand même 35 heures de près, quasiment. C'était venté avec beaucoup de mer et bien trempé quand on s'est pris des vagues dans la tronche pendant trois jours. Ça va cinq minutes, c'est bien quand ça glisse et que ça bombarde, que le bateau vole à des pointes de 21 nœuds et plus. Je n'avais jamais vu ça. Les moyennes à 19 nœuds sans que ça redescende, c'était quand même impressionnant. Puis j'ai eu beaucoup de problèmes. Ça a commencé avec une grosse algue qui m'a fait quitter la tête de course. J'étais juste derrière le groupe de tête. J'ai pris une grosse algue, je n'arrivais pas à m'en défaire. Je faisais des marches arrière, je perdais 500 mètres et des places.
Elle a fini par partir un peu toute seule. Et puis après, j’ai fait des tours avec mon gennaker qui s’était emmêlé avec la drisse de spi, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'ai failli monter dans le mât, mais finalement j’ai réussi à dérouler. J'ai fait du près avec mon gennaker, qui battait le long du mât pendant un petit moment. Et finalement, je l'ai renvoyé, redéroulé et tout s'est défait comme par magie. Et puis j'ai pu repartir avec mon petit spi après. Ça s'est plutôt bien goupillé, mais ça a été une vraie galère. Après, j'ai explosé mon petit spi. Chose qui n'arrive à personne. Ça n’est jamais arrivé, je pense; personne n'a déjà claqué un petit spi. Ils sont tellement costauds, et là, il a explosé en vol. Il y avait 35 nœuds bien tassés.
Ça m'a mis dans le dur parce qu'il restait encore environ 60 milles à faire sous petit spi. Je me suis dit : "Ça y est, c'est fini. Je vais prendre des heures et des heures." J’ai râlé cinq minutes, puis après, je me suis retroussé les manches. J'ai sorti le gennaker et j'ai essayé d'avancer au mieux sous gennaker en faisant des angles un peu plus hauts, mais en gardant la vitesse. Finalement, je n'ai pas trop perdu. Ensuite, j'ai bien navigué, surtout jusqu'à la fin. J'ai réussi à faire de belles trajectoires, des courbes propres, et j'ai bien navigué comme je voulais.
Je suis super content du travail que j'ai fait, globalement, sur toute l'étape. C'était quand même un bon point d'entrée. J’ai l'impression d'avoir rendu une belle copie et c’est chouette de finir là-dessus. Je ne sais pas où ça va me mener au classement général. On verra ça après. Mais en tout cas, la troisième et dernière étape de cette solitaire, c'est fini. Il faudra revenir, bien sûr; tant qu'on n'aura pas gagné, il faudra revenir. Je suis trop content pour Tom Dolan.”
Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir) 11e : “
Cette troisième étape était aussi engagée comme on l'avait dit, avec des conditions de vent et de mer solides tout du long. Des affalages chauds, des empannages chauds.
C'était quand même sympa d'avoir ces conditions-là, de pouvoir dire qu'on l'a fait. Très peu de sommeil accumulé quand même. C'était très dur quand on a tourné Portland Bill, c'était très compliqué, mais je suis content de mon étape quand même. J’ai fait des beaux coups au début, et des moins bons à la fin. Au final, je termine 11ᵉ, je crois que je dois valider un top 10 au général, donc très content. Je suis dans mes objectifs. C'était engagé, c'était bien, comme la Solitaire sait le faire.”
Jules Ducelier (Région Normandie) 12e :
“L'étape était sportive tout du long. Entre le départ devant Royan ou pour sortir jusqu'à Cordouan, c'était dans un petit chenal serré, au près, à faire des virements tout le temps et à essayer de gratter chaque mètre. Après, ça a été très tactique jusqu'à l'Occidentale de Sein, avec des petits effets de pointe à jouer sur les îles, des petites oscillations. Ensuite, ça a été bien sportif pour l'aller-retour en Manche. Et puis bien tactique à nouveau à la fin, à partir de l'atterrissage sur le four, avec une longue glissade depuis hier soir. Donc c'était une très belle étape. Je tire comme bilan que je peux être dans le coup avec un podium sur la première étape en ayant été dans le match dans le bon paquet, toute l'étape, que je peux aussi ne pas être dans le coup et revenir comme ça a été le cas sur celle-là. Et ça, c'est deux très bonnes infos pour la suite.”
Arnaud Biston (Tizh Mor) 13e :
“Je suis très heureux de cette 1ère Solitaire, l’objectif était déjà de finir donc c’est une super nouvelle. Après, c’était vraiment dur. J'espérais gagner cette étape en bizuth mais j’ai fait une petite bêtise hier après-midi qui m’a coutée la victoire. Mais j’en tire énormément de leçons, c’est fou tout ce que j’ai découvert et ce qu’il reste à apprendre. Au-delà de savoir faire du bateau, il faut savoir où mettre le curseur ; tous les bateaux sont identiques, donc tout se joue à des mini détails, à la bonne prise de décision au bon moment. C’est vraiment l’enseignement de cette 1ère Solitaire, tout est question de dosage, au-delà de savoir bien faire marcher son bateau. Je reviendrai l’an prochain avec grand plaisir.”
Alexis Thomas (Wings of the ocean) 14e :
On a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de vent. Merci Yann (directeur de course) de nous avoir envoyé dans ce vent-là qu'à la dernière. Parce que comme je disais à Tim (mon préparateur), on a pas mal de casses sur le bateau. J'ai eu quelques petits soucis d'électronique en arrivant à Portland. Je n'avais plus d'électronique et du coup, je ne savais plus trop où j'allais. Il fallait contourner une marque virtuelle, donc c'était un peu compliqué. Ça m'a mis un peu dans le jus et je n'avais plus d'électronique jusqu'à là, il y a 10 milles nautiques. Donc c'est compliqué de naviguer aux sensations. On se rend compte que sur ces bateaux-là, on est quand même pas mal assisté par les instruments. Je me suis dépatouillé un peu comme je pouvais. Donc forcément, je fais des erreurs. Forcément, je me suis fait rattraper. Mais c'était une chouette étape. C'était vraiment une étape de dingue.
Je suis bien content de l'avoir fait, je suis bien content d'avoir navigué en bon marin, en ramenant le bateau à bon port avec toutes ses voiles. J'ai fait une bonne descente là, sous le spi, à partir de Ouessant jusqu'à la Portland, donc je suis plutôt content. Maintenant, j'ai des billes à travailler pour l'année prochaine, ça, j'en suis conscient. Je sais précisément ce que j'ai à travailler, donc j'ai déjà hâte d'être l'année prochaine.
Paul Morvan (Foricher Les Moulins - Bagatelle) 15e :
“Content d'être arrivé. Ce n'était pas une étape facile avec son lot de péripéties. J’ai fait un très bon début d'étape jusqu'en Angleterre, parce que j'enroule la bouée en Angleterre avec le groupe d'Élodie, Martin Le Pape, Victor, tous les cadors quand même, dans le vent qui tournait bien, donc j'étais content. C’était un peu improbable d'être avec eux après avoir passé toute une journée dans 30 nœuds sous le petit spi. C’était la deuxième fois de ma vie que je sortais le petit spi, donc j’avoue que c'était un peu la découverte pour moi, mais j'arrivais à bien tenir la cadence. Après, je pense qu'un manque de lucidité en enroulant la marque m'a fait exploser mon génois. Ensuite, la remontée au près en Angleterre juste avec la grand-voile, c'était rude. J'ai voulu mettre le tourmentin, mais je ne pouvais pas aller à l'avant. Au début, il y avait peut-être trois mètres de vagues. J'ai essayé d'aller à l'avant, j'ai failli tomber en dehors du bateau. C'était vraiment chaud. J'ai essayé deux, trois fois, mais ça ne le faisait pas. Ensuite, sur la fin du bord, j'ai réussi à mettre le tourmentin.
Sur le retour, j'ai réussi à bien revenir dans le match sous gennaker et puis sous spi depuis le Raz de Sein. Je pense que je ne suis pas loin d'un sans-faute pour bien revenir. C'était cool, un peu de frustration, bien sûr, mais content de finir sur une bonne note comme ça. J'ai dû gagner 10 places dans la nuit. J'ai rendu une belle copie et navigué proprement. Franchement, je suis content. Autant les deux premières étapes, c'était un petit peu moyen, autant là, tactiquement, je pense que c'est propre. Toute la première partie, tout est nickel. Il y a juste cette partie sans génois qui me fait perdre des places. Mais sinon, tous les positionnements, la tactique et tout, je suis assez fier de moi.”
Adrien Simon (FAUN) 16e :
“Moi, dans le front, ça va, ça s'est plutôt bien passé. J'ai juste cassé un amortisseur de spi, donc j’ai perdu un peu de temps, mais sinon, ça s'est bien déroulé. À la fin, c'était un peu galère parce que j'ai déchiré mon grand spi en deux, donc j'ai fini les 40 derniers milles sous petit spi. J’ai vu tout le monde revenir, c'était dur.
C’était une bonne étape, je suis content. J'aurais pu faire un peu mieux, mais franchement, je suis satisfait de ce que j'ai fait et je ne regrette rien. J'ai bien navigué, donc je suis plutôt content. J’ai appris tellement de choses. J'ai appris ce que c'était que la Solitaire. J'ai progressé à tous les niveaux.” Maël Garnier (SELENCIA - CERFRANCE) 17e : "Dure, dure cette étape. L'état de mon bateau en est l’exemple, il est en friche. Je n'ai rien fait de très bon. La bordure de spi s'est cassée. Ça a couché le bateau dans le grain et dans le front. J'ai perdu beaucoup de temps là-dedans à réparer et à repartir. Un peu déçu, c'est comme ça. Content quand même d'être allé au bout.
Je suis un peu déçu et je me battrai un peu mieux la prochaine fois."
Chloé Le Bars (Endobreizh) 18e : "Je suis contente d'avoir réussi à regagner sur mon paquet cette nuit. Je n'ai rien lâché jusqu'au bout en me disant qu'il y avait encore à gagner. Je me suis fait une grosse frayeur avec le Spi. Du coup, j'ai fini par affaler le petit Spi et terminé sous génois pour les 20 derniers milles du bord parce que j'avais vraiment peur... je me suis fait embarquer par une vague de quatre mètres. Je me suis retrouvée au sol. J'ai eu trop peur. Sinon, c'est marrant, je n'avais jamais navigué dans autant de vent et dans autant de mer. Il fallait quand même être à la barre parce que même le pilote automatique, c'était du grand n'importe quoi. Et au moment où on est repartis au près, le long de l'Angleterre, j'étais avec Maël Garnier et là, un énorme grain, je ne sais pas, il y avait peut-être 40 nœuds et de la pluie d'un coup.
Du coup, on était tous les deux, les bateaux complètement gités, en train d'essayer de mettre des ris dans la grande voile.
Je suis un peu déçue de ma Solitaire parce que j'ai fait des bons trucs, mais en même temps, je ne sais pas, je dois être 18e au général, quelque chose comme ça, peut-être 19. Ce n'est pas forcément le résultat que je voulais cette année. Donc, je suis un petit peu déçue. Ils ont été largement meilleurs que moi. Il faudrait revenir pour faire mieux. "
Tom Goron (Navaleo) 19e :
“Je suis content d'être arrivé de cette Solitaire. Je pense que forcément, je suis un peu déçu de ce qui s'est passé parce que je n'ai pas réussi à me battre jusqu'au bout comme j'en avais envie avec ce qui s'est passé dans cette Baie de Dianes. Sinon, c'était une belle étape. Je pense que j'ai navigué propre à part dans la Baie de Dianes. Mais si on s'arrête au Raz de Sein, l'étape, elle est belle et comme les trois autres. Donc ça, c'est bien. Dans l'ensemble, il est plutôt positif cette Solitaire. Je suis content de ce que j'ai fait et je suis content d'être arrivé.”
Quentin Vlamynck (Les Étoiles Filantes) 20e :
“Un départ pas terrible, mais content de partir de la maison, c'était top. De voir autant de monde sur le plan d'eau, ça fait plaisir. C'était assez groupé jusqu'au moment où on a envoyé le spi pour traverser la Manche. Au début, ça a été. J'arrivais à rester au contact. Puis j'ai cassé mon petit spi, à une trentaine de milles de la bouée. Donc j'ai fini sans spi parce qu'il y avait vraiment un peu trop de vent pour mettre le grand. J’ai perdu du terrain. Mais la deuxième traversée de la manche a été aussi assez tonique. Après, il y a eu un gros regroupement hier soir, donc c’était jamais fini. Mais malgré les différents regroupements, je n'ai pas réussi à revenir devant. C'est vrai que je perds un peu de temps à cause de ça, mais c'est le jeu.”
Thomas De Dinechin (Almond) 21e :
“Comme on l'attendait, bien musclé du début à la fin. Franchement, dans la Manche je crois que j'ai atteint le record de ce que j'avais fait en vitesse, même en mini. C'était vraiment impressionnant. Je me suis fait une ou deux frayeurs , notamment quand j’ai croisé trois bateaux militaires à un moment et je n'étais plus très manœuvrant en petit spi dans 30, 35 nœuds. Je ne suis pas passé loin de l'un d'eux. C'était vraiment dur. J'ai pété mon Gennaker en deux, donc tout le retour dans la manche sans Gennaker je me suis un peu fait distancer. Je pensais que la course était complètement finie, j’étais juste en mode: « On finit, mais la compète est terminée ». Et puis là, à Ouessant, ça redistribue. Les conditions le long des côtes de la Bretagne Sud ont été géniales, avec des bords sous spi. Il y a eu du jeu et j'arrive à regagner quelques places.
Donc c'était un peu la petite surprise, le lot de consolation sur la fin.
Le bateau, le Figaro, il est vraiment dur. C'est physique et il ne faut jamais rien lâcher. Après, sur le coup, je n'ai vraiment pris aucun plaisir. Et puis maintenant, je me dis que je suis fière de m'être battu contre moi-même. Souvent, on parle de dépassement. Donc, je suis hyper fier déjà d'avoir fait cet aller-retour. Plein d'apprentissages aussi, de confiance, de voir qu'on sait le faire. On a très peur, mais on sait le faire. Ça, c'est plein d'apprentissages et de confiance pour la suite.”
Édouard Golbery (Verder - Seastemik) 22e :
"C’était une superbe course, une étape de malade. Une véritable étape de La Solitaire. On a eu du vent fort, 40 nœuds au passage du front en enroulant la bouée en Angleterre. Je suis content de ce que j’ai réalisé car j’étais un peu à la ramasse au début de l’étape. J’ai pu remonter une dizaine de bateaux sous spi. J’ai tiré très très fort sur le bateau, c’était fun. J’ai regardé mon petit spi en lui disant qu’il n’avait pas le droit de se déchirer. Il a tenu. Une étape riche en enseignement et j’ai trop hâte de repartir sur La Solitaire l’année prochaine en capitalisant sur tout ça. Je fais un peu mieux que l’année dernière mais ma saison n’est pas la meilleure. En revanche j’ai appris énormément, je suis prêt à envoyer du lourd pour la prochaine saison"
Jacques Delcroix (Actual) 23e :
"C'était super dur. En fait, tout le près, c'était cool parce que j'étais vraiment bien et tout, ça marchait bien. J'étais top 10, donc top. Là, j'étais vraiment content. Après, on est allé voir les Anglais. Là, je ne sais pas, c'était une connerie déjà d'aller par là-bas. La Manche, il faisait froid, l'eau, elle était froide et il y avait trop de vent. C'était assez insupportable. On s'est fait brasser pendant 48 heures en Manche, à pas dormir, pas manger, avoir froid, être trempé de la tête aux pieds. Donc, ce n'était pas très marrant. J'ai pas réussi à faire avancer le bateau sous petit spi. Je me suis fait rouler dessus. Et après, on est revenu dans des contrées un peu plus habitables. Et puis c'était bien. Je m'en sortais bien à chaque fois avec le paquet avec lequel j'étais. J'arrivais à gratter des places et tout, mais c'est revenu fort par derrière à chaque fois et à la fin, je me suis fait avoir.
Même, je finis à la fin du paquet avec lequel j'étais, donc je suis un peu déçu de cette arrivée. Mais sinon, c'est trop bien. C'était quand même une belle Solitaire du Figaro. Content d'être arrivé, content de m'être bien donné. Et puis, hâte de revenir l'année prochaine."
Romen Richard (Passion Santé - Trans-Form) 24e :
“ Cette étape est terminée, je suis content. Ce n’était pas folichon, je n’ai pas bien navigué. Je n’ai pas eu de problème en particulier mais je suis déçu. C’est comme ça c’est le sport, il faut être meilleur. Ce n'était pas mon année.”
Romain Bouillard (Décrochons la lune) 25e :
"Ce n'était pas la fin de l'étape qui était le plus difficile. C'était vraiment la première traversée de Manche. C'était des conditions que je qualifierais de sauvages, avec pas énormément de mer, 2,50 mètres. Mais ce qui faisait la difficulté, c'est que c'était vent contre courant et les vagues étaient très courtes et c'était vraiment impressionnant. J'ai déchiré beaucoup de voiles, malheureusement, dont le spi, grand voile, génois. Mais finalement, ça va, je suis bien arrivé, content d'être là. Et puis là, on va pouvoir profiter de la fin parce que maintenant, l'épreuve est terminée. Globalement, sportivement, je suis déçu. J'espérais un petit peu mieux, mais en termes de vécu et d'émotion et de ressenti, je pense que c'est des souvenirs dont je me souviendrai toute ma vie. Je reviens l'année prochaine, c'est sûr."
Philippe Hartz (Marine Nationale - GICAN), 26e :
"Depuis un an, c'est de mal en pire. Le seul moment où ça a été de l'étape, c'est quand c'était la baston. On va croire que je suis bon qu'à ça. Je pense que sur la tête de flotte, ça aurait été autre chose. Hier, je me fais passer par toute la flotte. C'est comme dire à un cheval que c'est un âne tous les jours, il va commencer à y croire. Donc, c'est sûr qu'en moi, je sais toujours faire du bateau, mais là, maintenant, il faut que je me le rappelle. Voilà, c'est ma pire solitaire. Je pensais que l'année dernière, j'avais fait la pire, mais là, j'y suis pas... J'ai vraiment perdu le flow. Le flow, ça se retrouve, mais il faut aller le chercher, là, maintenant.
Quand tu passes une année à être ton agent, ton préparateur, etc et qu'il y a un truc qui casse sur le bateau, tu te dis: Tiens, ça, c'est tendu. En fait, tu n'es pas du tout dans le bon mode. Si je reviens, il faudra que je revienne dans le bon mode, pas dans le même. Dans tous les cas, c'est sûr, je ne referai pas une saison comme je viens de faire. Même si le karma n'était pas top, après, c'est sûr que quand tu n'es pas dans le bon mode, chaque problème prend un peu plus d'ampleur. Par contre, le bateau était bien préparé et puis il a bien tenu. J'ai fait bien le taf dans le vent et ça, c'est ma petite satisfaction, mais je n'en doutais pas. Là, maintenant, c'est la finesse qu'il faut retrouver."
Romain Le Gall (Centre excellence voile - Secours populaire 17) 27e :
“J'aurais préféré finir mon aventure Figaro autrement que comme ça mais bon. Déjà, j'étais pas trop dedans au début, j'ai pas été très bon de base, donc déjà, ça n'aidait pas à partir dans le peloton. Et après, quand le vent est rentré, là, j'ai éclaté mon grand spi. Il ne s'est rien passé de particulier, mais il a éclaté en vol. Du coup, ça a fait un gros chalut, donc le temps de le ramener, c'est assez fatigant. C'était pris dans les safrans, dans la quille. Heureusement, j'ai réussi à tout ramener. Après, qu'est-ce qui s'est passé ? Dans la manœuvre, mon J2 s'est un peu déchiré. Heureusement, il n'a pas explosé, mais il n'est pas en bon état. Et après, sur la Manche retour, ça allait bien. J'étais reparti un peu dans le bon mindset. Et j'ai ma drisse de Gennak qui a cassé.
Donc, ça ne s'arrêtait pas. Ça m'a repris encore 20 minutes, une demi-heure peut-être. J'ai réussi à le renvoyer quand même, malgré tout, avec les drisses de têtes et faire la fin de la manche comme ça. Ça, c'était le deuxième truc. Et le dernier, pour clouer le spectacle, c'était hier, quand on était sous ce spi, j'ai pris un immense tas d'algues, un truc gigantesque. J'ai essayé de faire des demi-tours, j'ai fait des marches arrière, je n'ai pas réussi à l'enlever. Donc, j'ai dû affaler. J'ai dû faire trois, quatre marches arrière avant que tout parte vraiment. Et donc là, j'ai encore perdu 2 milles. Donc, une longue, longue, longue étape avec beaucoup, beaucoup d'emmerdes. Mais bon, c'est comme ça. C'est la Solitaire.”
Laure Galley (DMG MORI ACADEMY) 28e :
Je n'ai pas fait un bon côtier, ça, c'est sûr. Je suis sorti plutôt derrière. Après, je trouve que j'étais bien. J'avais une bonne vitesse. J'ai réussi à recoller au paquet, donc ça, c'était cool. Et puis, les ennuis ont commencé dans la manche. Le début de la manche, ça allait, j'étais prudente, j'ai envoyé petit spi direct. Il y avait largement les conditions pour envoyer grand spi, mais on économisait un changement de voile. Il y a eu quelques départs au tas, mais ça allait. Il y en a un quand même, je suis parti au tas, parti au lof. Et puis, j'ai vu qu'il y avait 40 nœuds à l'anémo, je n'ai pas essayé de les récupérer tout de suite. J'ai attendu que ça se calme, parce que ça ne revenait pas de toute façon. Et puis, par contre, le départ à l'abatté, c'est ça qui a été vraiment un peu chaud et dangereux. J'ai déchiré mon médium, je me suis un peu fait peur avec une déferlante et tout. Après, j'ai continué un peu tranquille et j'ai recommencé à attaquer un peu sur la fin.
Mais là, quand je suis passé dans le raz de sein, je ratais tous mes empannages. Pas un empannage qui passait. C'était un peu chaud, mais c'est la première fois que je faisais du Figaro dans ces conditions-là. Il y en aura probablement d'autres. Il y a plein d'apprentissages. J'ai entendu qu'il y a eu quelques abandons sur l'étape, donc c'est déjà bien d'être avec vous.
Camille Bertel (Cap Ingelec), 29e :
"Elle a été dure cette Solitaire, oui. Je n'ai pas fait ce que je voulais faire. J'attendais cette étape avec beaucoup d'impatience, parce que je savais qu'il y avait de l'air et c'est des conditions où je suis à l'aise. Mais je n'étais pas dedans, tout simplement. Je n'ai pas fait ce que je voulais, mais c'est le jeu de la solitaire. Je savais que c'était dur, c'est ma première. Effectivement, la fatigue, elle rattrape au bout de la troisième étape.
J'étais malade, j'étais vraiment fatiguée. Pendant 12 heures, j'étais au fond du trou et j'ai fait un chalut avec mon spi, qu'il a fallu aller remonter. Ça m'a pris énormément d'énergie. Je suis rentrée de ça et j'étais vidée. Je n'arrivais à plus rien, je n'arrivais plus à être lucide aussi sur les choix qu'il fallait faire en termes de stratégie ou de placement par rapport aux adversaires. Petit à petit, j'ai pris des minutes de retard et sur le paquet avec lequel j'étais. Du coup, c'est dur à rattraper quand le reste de la course c'est du tout droit et qu'il y a moins d'options à faire.
Malgré cela, j'ai adoré. C'est tout le paradoxe, je pense, de la course au large, c'est très dur sur l'eau, mais d'un autre côté, on trouve un bonheur qui est immense qu'on a pas à terre. Je sais que je reviendrai, ça, c'est sûr. C'est un apprentissage qui est très beau. J'ai appris énormément sur toute la solitaire. C'est exactement ça. On apprend tous les jours, on apprend nos erreurs pour ne pas refaire deux fois les mêmes. Et puis après, c'est toujours énormément de plaisir sur l'eau.
J'ai appris aussi sur ma résistance, sur ma façon de réagir aussi face à une fatigue, face à un imprévu et tout. C'est sûr qu'en mer, on est seuls face à soi-même, donc on n'a pas le choix. On ne peut compter que sur nous."
Sanni Beucke (This Race Is Female) 30e :
" Cette étape a été la plus difficile pour moi. J'ai eu du mal à prendre du plaisir. j'ai joué la prudence. J'ai traversé la Manche sous gennaker, je ne voulais pas prendre de risque. Je pense avoir bien navigué, mais la course au large me permet d'apprendre beaucoup sur moi. Je suis très heureuse d'être sur cette édition marquée par la victoire de Tom Dolan. C'est un grand moment. Le plus important pour moi, même si je pense ne pas avoir progressé, c'est d'avoir pu prendre ce plaisir. J'ai le souvenir en Manche d'avoir croisé le Queen Mary 2, j'ai été obligée de manœuvrer pour le laisser passer. C'était un bon moment. Je reviendrai encore, c'est certain."
Thierry Levayer (ALOFI Sailing) 31e :
" La dernière journée de cette étape a était la meilleure, non seulement parce qu'il faisait beau mais parce que je me suis régalé. En fait je n'aime pas la Manche, c'est clair. Je viens de Nouvelle Calédonie, alors le Lagon de la Manche ce n'est pas mon truc. C'est un bon apprentissage, mais j'ai juste un gros problème de vitesse au près. Naviguer tout seul c'est difficile. Relancer une voile dans la nuit quand tu sais qu'il n'y a pas de concurrence c'est dur. Mon objectif était d'arriver avant la fermeture de la ligne. J'ai réussi c'est fait."