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VICTOR LE PAPE : 4EME INSCRIT À LA SOLITAIRE DU FIGARO PAPREC

Passionné de planche à voile depuis son plus jeune âge, Victor se tourne aujourd'hui vers la course au large. Il a remporté en novembre dernier son précieux ticket d'entrée dans la filière Région Bretagne - CMB et participera pour la première fois à La Solitaire du Figaro cet été !

1. Victor, j’ai une première question. Si demain soir je te croise en soirée et que je te demande : ” Victor, qu’est-ce que tu fais dans la vie ? “. Qu’est ce que tu me réponds ?

Je suis Skipper professionnel, et plus particulièrement coureur au large en solitaire sur le circuit Figaro. Je suis dans la filière Région Bretagne - CMB, en tant que Skipper Espoir depuis le mois de novembre dernier. Donc je viens de changer de métier depuis le mois de janvier. J’ai eu un parcours un petit peu plus atypique que mes collègues figaristes puisque en voile légère je n’ai pas fait le parcours classique : optimiste, 420, 470, ou laser. En l’occurrence, j’ai fait de la planche à voile jusqu’à mes 18 ans. J’ai dû barrer un bateau pour la première fois à 18 ans ! J’ai commencé à naviguer en équipage au large, puis j’ai fait un petit peu de mini 6.50 en double, et je suis rentré dans le circuit figaro en 2021. Et depuis je fais beaucoup de Figaro ce qui m’a permis de décrocher la sélection Région Bretagne - CMB au mois de novembre. Pour résumer, mon parcours c’est d’avoir été mis sur un bateau à 2 ans, sur une planche à voile à 4 ans, et depuis je ne pense pas avoir passé beaucoup de semaines sans avoir été sur l’eau.


2. Tu es Bizuth cette année, quelle image as-tu de La Solitaire du Figaro Paprec ?

C’est une course hyper exigeante, si ce n’est la plus exigeante du monde. Ce sont trois longues étapes enchaînées avec un niveau de dingue sur l’eau, et une bataille pendant 4 jours. Ça demande un engagement physique très important et je trouve ça génial. En termes d’image, je pense que c’est une grosse montagne et un gros sommet à gravir. Pour l’instant, je suis un peu en bas à étudier l’itinéraire qui m’a l’air un petit peu compliqué.

Je pense que je suis à 80% d’excitation et 20% d’appréhension, après peut-être qu’au fur et à mesure ça va plutôt devenir 50-50…


3. Peux-tu nous en dire plus sur tes sponsors, tu fais partie de la filière Région Bretagne - CMB, en quoi est-elle particulière ? et comment t’accompagne-t-elle sur ton projet ?

Elle est particulière car celle-ci permet à des jeunes marins de moins de 25 ans d’avoir un projet, et pas qu’un simple projet mais un projet gagnant avec toutes les clefs pour réussir, c’est juste génial ! L’objectif est clair, dans 4 ans il faut au moins réussir à être sur le podium de La Solitaire du Figaro Paprec. Après c’est vrai que Tom Laperche a gagné la Solitaire la dernière fois, et avant c’était Sébastien Simon, donc le niveau est assez relevé. Cette filière est juste magique, car on intègre une team de dingue avec le Pôle Finistère qui est tout le temps-là pour nous. On a des préparateurs physiques, mentaux, et techniques qui sont constamment à nos côtés. On a vraiment toutes les clefs en main pour performer et pour un Bizuth c’est idéal !


4. Ton meilleur et pire moment en navigation ?

Je pense que mon meilleur moment en navigation, c’est chaque lever de soleil en course avec un petit-déjeuner et un bateau qui va vite ! À chaque fois que le soleil se lève, que je suis bien, que la nuit a été correcte, et que je suis bien placé dans le classement, c’est magique et je me dis que je suis mieux là plutôt qu’ailleurs.

Le moment compliqué, je pense que c’est quelques heures bloqué dans un casier qui était posé à 1000 mètres de fond au large du Portugal dans 3 mètres de mer et 30 nœuds, sur la fin de la Sardinha Cup ! C’était un long mauvais moment…


5. La Solitaire du Figaro Paprec en trois mots ?

Je dirais Exigeante, Mythique et Engagé. Exigeante parce que chaque minute compte. Ce n’est pas comme sur d’autres courses; sur La Solitaire, chaque minute compte et si notre bateau part au tas ou s’il décroche, ce sont des secondes de perdues, et à la fin c’est ce qui fait la différence. Mythique aussi, de par son nom, ses skippers, son palmarès, son histoire, et aussi tous les rêves à laquelle cette course fait référence. Et aussi Engagée, parce que c’est un vrai engagement pendant un mois avec le manque de sommeil, et le fait d’être en solitaire.


6. Ta journée type de marin lorsque tu n’es pas en course ?

En général, je viens au Pôle le matin où je peux y faire de multitudes de choses. Je prépare le bateau, je travaille la météo, je discute avec les différents entraîneurs (Jeanne et Erwan), je prépare les courses futures. J’essaye de regarder un petit peu le tracé, ce qui va se passer, et faire de la météo en fonction de ça. L’après-midi j’essaye de faire une navigation soit seul ou avec des partenaires, cela dépend de la période. Cela me permet de peaufiner mes réglages et mes manœuvres. En général, le soir, c’est un debriefing avec un retour sur les traces du jour, et on note des choses sur la “joblist”, et puis le lendemain ça repart !

Sinon pendant mes temps off, je m’occupe avec toute sorte d’activité qui touche à la mer et à la glisse. Je fais de la Wing, du surf, de la chasse sous-marine pour me détendre l’été, et sinon de la prépa physique. Quoi qu’il arrive, je suis dans l’eau !


“Il parait que tu as fait du piano pendant de très longues années ?!”

Yes effectivement, je confirme, et j’en fais toujours pendant mes temps libres dès que j’ai un petit moment de stress, malheureusement je ne pourrais pas l’emmener sur La solitaire !


7. Quelle chanson inavouable écoutes-tu quand tu es seul au large et qui peut aider contre la fatigue ou l’angoisse ?

J’ai cherché dans ma playlist et je pense qu’il s’agit du titre “Toute première fois” de Jeanne Mas, ça fait écho à ma première participation à La Solitaire ! C’est la musique qui me met le plus la pêche quand je suis en bas.


“Est-ce que tu as besoin de musique lorsque tu navigues ou ce n’est pas quelque chose qui t’es nécessaire ?”

En fait, je n’en ai jamais trop mis parce que chaque fois je n’avais pas trop l’occasion de le faire, il me manquait soit l’enceinte soit je n’avais pas de playlist téléchargée. Néanmoins, j’en ai mis lors de ma dernière course, la Transmanche, et effectivement ça m’a bien aidé. Ça permet de bien déconnecter et je pense que j’en ai besoin.


8. Ton objectif cette année, tes ambitions futures ?

Je ne me suis pas fixé d’objectif précis, ni moi ni mes partenaires. Le but est que j’apprenne énormément cette année, mais je garde le classement Bizuth dans un coin de ma tête… ça serait quand même une belle entrée en matière que de gagner ce classement, même si ce n’est pas rédhibitoire si je ne l’ai pas.

Mes ambitions futures sont assez claires, il faut que je remporte La Solitaire dans 4 ans. C’est assumé et je pense que ça serait assez magique de gagner sous les couleurs de mes partenaires. J’espère réussir à le faire et je vais tout donner pour ça !


9. Un ancien figariste qui te sert d’exemple aujourd’hui ?

J’hésite entre Armel Le Cléach et Erwan Tabarly qui est avec nous au Pôle. Ce sont des personnes hyper riches, qui m’inspirent, qui ont des façons de faire très rigoureuses et mathématiques tout en restant très humaines. Ils ont une rigueur et une précision que je n’ai pas pour l’instant, mais que j’espère acquérir un jour ! Ça leur a permis de côtoyer les podiums pendant des années et c’est vrai que c’est un petit peu la trajectoire idéale à suivre.


10. Un dernier mot ?

J’ai hâte d’être le 27 !!!

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