Les 33 marins encore en mer, en ce deuxième soir de la dernière étape entre Royan et La Turballe, viennent d’entrer dans l’anti-chambre de l’ultime mise à l’épreuve. Si le tricotage le long de la côte morbihannaise a été propice au repos et à l’alimentation, tous sont déjà psychologiquement dans le prochain gros morceau, l’entrée dans la Manche et ce passage de front, redouté de tous.
Au vu des conditions météorologiques annoncées pour les prochains jours, la Direction de Course et OC Sport Pen Duick ont pris la décision de légèrement modifier le parcours de la 3e étape de La Solitaire du Figaro Paprec.
Une modification qui va permettre aux marins d’évoluer d’une façon plus sereine aux abords de la côte Sud anglaise. Mais avant cela, il faudra anticiper et adapter sa garde-robe aux éléments. Sur ce premier tronçon, qui devrait être avalé à vive allure, le sommeil ne devrait pas être au programme. Les cargos, les pêcheurs et autres obstacles mobiles, sur une mer désordonnée et forte, vont venir perturber une navigation qui sera déjà sur le fil. Prudence sera donc le maître mot pour la journée de demain.
Au pointage de 19h30 h, Alexis Loison ( GROUPE REEL), légèrement décalé dans l’ouest, tient la tête de la flotte, devant Basile Bourgnon (Edenred) à 0,2 mille et Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance) à 0,7 mille. C’est une flotte assez regroupée qui fait route le long de la côte bretonne dans des conditions qui se sont dégradées au fil des heures. Les 32 premiers se tiennent en moins de 7 milles, seul Thierry Levayer sur ALOFI Sailing, navigue plein ouest sur la latitude de Belle-Île. Il compte 15,2 milles de retard sur la tête de la course.
Tom Dolan, leader au classement général provisoire après deux étapes, est actuellement cinquième à 1,1 milles de la tête.
Rendez-vous demain matin pour une première carte postale des conditions à la pointe de la Bretagne et pour connaitre les trois vainqueurs du Sprint intermédiaire.
Ils ont dit :
Romain Bouillard (Décrochons la lune) :« Nous faisons route vers l’Occidentale de Sein au près dans un vent assez soutenu pour le moment. La flotte est assez compacte. Dans moins de 24 h on va traverser la Manche dans des conditions vraiment fortes. J’en profite pour bien manger et bien me reposer car après ça va être très très difficile. C’est là que la course va se jouer. Il faudra naviguer en bon marin et choisir les bonnes voiles. »
Jules Ducelier (Région Normandie) : « Pour l’instant on continue à tricoter au mieux pour aller chercher la prochaine marque. Après cela devrait vraiment forcir dans la Manche. J’essaye de bien m’alimenter, de bien me reposer tant que c’est encore possible entre les nuages et les passages plus forts. La fatigue s’étant accumulée depuis le départ de l’épreuve. Je me préserve pour ne pas finir sur les rotules. Et le pilote barre bien encore. Mais il ne faut pas non plus oublier de faire avancer le bateau car la course se joue ici aussi. C’est donc un compromis à trouver. »
Maël Garnier (Selencia-Cerfrance) : « Il faut prendre des forces dès maintenant et ne pas cramer trop d’énergie sur ces bords de près où les différentiels ne sont pas si importants. J’essaye de bien me placer pour rattraper les copains de devant pour grapiller quelques places. Il faudra protéger le matériel. Le choix de voile se fera à la chaussée de Sein et à Ouessant ensuite pour voir si j’attaque sous spi en Manche. Ce sont des conditions que j’ai déjà rencontrées, cela ne fait pas trop peur. »