À course spéciale, dispositif spécial. La Solitaire du Figaro, qui n’a plus à faire la preuve de son niveau d’exigence sportive et maritime, intègre des bateaux accompagnateurs en charge d’assurer la sécurité des skippers. Sur cette 53è édition, un power-trimaran, L’Express, bateau média, et le catamaran à voiles de la Direction de course, Addictive Sailing, ont rempli cette mission d’anges gardiens. Sur l’eau, ils se sont toujours tenus prêts à intervenir auprès des solitaires tout au long de leur périple en trois étapes à travers la Manche, les mers d’Iroise et Celtique, et l’incontournable golfe de Gascogne.
Le premier est désormais un bateau familier de la course. Arborant les couleurs d’Armor-Lux et du groupe Le Télégramme, L’Express du Malouin Bob Escoffier a rejoint la grande famille de l’organisation en 2019. Rapide et léger, conçu pour vivre les manifestations nautiques de l’intérieur, ce trimaran de 24 mètres accueille depuis quatre éditions les équipes en charge de la médiatisation de la course.
À bord de l’Express : à l’étroit mais aux premières loges
Au-delà des deux hommes d’équipage qui se relaient à la barre aux côtés de son skipper, le bateau embarquait ainsi cette année une journaliste de France 3 à chaque étape, et l’infatigable Serge Messager, plume du Figaro qui passera l’année prochaine le cap des 100 étapes suivies pour les colonnes du quotidien. Un cadreur et un monteur de Nefsea Production, une rédactrice, ainsi que le photographe Alexis Courcoux complétaient la liste de l’équipage. Au total neuf personnes, à l’étroit dans le cockpit et le dortoir de bannettes, mais toujours aux premières loges pour suivre ce qui se joue sur l’eau. À bord, au-delà d’immortaliser les skippers et les Figaro Bénéteau 3 quelles que soient les conditions météo rencontrées, Alexis Courcoux assurait également un relais pour la Direction de Course. La lecture de la météo et des classements ponctuait ainsi à la VHF ses journées en mer, quand il n’était pas derrière l’objectif sur le pont avant ou la large plateforme arrière de ce trimaran. Car là réside la mission première de ce bateau média, qui bien qu’imaginé et équipé pour répondre aux besoins de production éditoriale embarquée, complète le dispositif sécurité, aux côtés du bateau Direction de Course.
Addictive Sailing : le berger des Figaro
Addictive Sailing, le catamaran de 50 pieds de Brieuc Maisonneuve a rejoint cette année la flottille de La Solitaire du Figaro et hissé les voiles pour répondre à la double mission de veiller sur les skippers tout en réduisant drastiquement la consommation de gasoil en mer. Ce marin est déjà un visage familier de la course au large, puisqu’il a déjà lui-même disputé la Solitaire 2004, ainsi que la Route du Rhum 2014 en Class40. Avec ce bateau, très marin, qui a la capacité de suivre les cadences des Figaro Bénéteau 3, il s’est pour la première fois inscrit dans le dispositif du suivi en mer de la course. À bord, aux côtés de deux équipiers et équipières pour la navigation et les manœuvres, il accueillait aussi à chaque étape un médecin, ainsi que Yann Chateau, le directeur de course qui a fait du carré son lieu de vie et son bureau. Comme un berger et son troupeau, ce dernier a passé les trois étapes au plus près des Figaro, en veille permanente et à l’écoute attentive des solitaires.
“En tant que skipper du bateau DC, mon rôle consistait à permettre au directeur de course de sentir in situ l’état de forme des coureurs et du plan d’eau. Cela l’aide beaucoup dans ses décisions, sur les réductions de parcours ou le suivi de course,” explique Brieuc Maisonneuve. “Le fait aussi d’être sur un voilier lui a permis de mieux sentir les éléments. Notre challenge, c’était de rester à portée VHF d’un maximum de bateaux et d’être capable d’intervenir au plus vite en cas d’urgence médicale, ou pour venir auprès d’un skipper rencontrant des difficultés ; qui doit par exemple plonger en pleine mer pour dégager au bout ou un filet de sa quille.”
Trois étapes plus tard, l’armateur et le skipper d’Addictive Sailing qui se prépare à l’alléger d’une tonne pour participer à la prochaine Route du Rhum - Destination Guadeloupe à la barre de ce catamaran, a quitté Saint-Nazaire emballé par cette première expérience. “Il y a une super ambiance entre les coureurs alors qu’on est quand même en première division avec un niveau extraordinaire. J’avoue aussi avoir été bluffé par des jeunes femmes, hautes comme trois pommes, capables de mettre des raclées astronomiques à des grands gaillards. Il y a peu de sports où les filles sont au meilleur niveau et peuvent faire aussi bien que les gars,” conclut celui qui n’a pas boudé son plaisir d’être sur l’eau, comme au stade !