Le phare de Wolf Rock a éclairé cette nuit la route des Figaristes. Tous ont pu franchir cette marque de parcours et font désormais route vers un golfe de Gascogne qui va donner du fil à retordre aux stratèges. À l’heure actuelle, c’est une flotte compacte qui tire des bords et qui va devoir, dans les prochaines heures, opter pour les premiers grands choix stratégiques.
Premier du sprint intermédiaire à Wolf Rock, Alexis Loison (GROUPE REEL) remporte cinq minutes de bonification.
Après un très long bord sous gennaker, c’est dans la nuit que les 36 Figaristes et les huit équipages du Défi Paprec ont réussi à contourner le phare de Wolf Rock. Désormais face au vent, dans un flux de sud-sud-ouest modéré d’environ 15-20 noeuds, les concurrents commencent à enchaîner les virements pour gagner dans le sud et doivent également composer avec les différents DST (Dispositif de Séparation du Traffic). Depuis le passage de la pointe du Cotentin, les écarts sont stabilisés et c’est une flotte relativement compacte qui se présente à la pointe nord-ouest de la Bretagne. Alexis Loison (GROUPE REEL), Basile Bourgnon (Edenred) et Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) sont au coude à coude.
« Pour résumer, ce matin je dirais que ça tape et ça penche. En tout cas, nous avons eu un bord très sympa pour aller à Wolf Rock. Je planais bien sous gennaker, ça allait vite. C’était de bonnes sensations mais depuis nous sommes au près, c’est moins confortable. Les voyants sont au vert, même si nous sommes au près, j’arrive à dormir un peu pour me préserver pour la suite. La suite, je la vois plutôt bien pour moi mais je vais essayer de m’adapter. Ça va mollir, ça sera plus agréable pour naviguer. Il va falloir trouver le bon endroit où passer. Ça ne va pas être si évident que ça. Je suis assez satisfaite de mon placement jusqu’à présent », confiait Élodie Bonafous (QUEGUINER - La Vie en Rose) ce matin. Élodie pointe ce matin en sixième position.
De son côté, Martin Le Pape (DEMAIN), cinquième au pointage, navigue dans le sillage de son frère légèrement plus en avant.
« Les conditions que l’on a actuellement sont celles annoncées par les fichiers donc pas de grosse surprise. On a eu du vent et du près et je pense que nous allons être contents quand nous allons envoyer les spis. On a des longs bords qui nous sont favorables pour nous reposer. Il n’y a pas pour le moment de grosses options, je n’ai pas voulu trop m’écarter de la flotte et mon positionnement juste derrière la tête de course me va très bien. Ça va se jouer dans le Golfe de Gascogne. Les écarts sont très faibles. Le passage de cette dorsale va compliquer le jeu. Il faut se projeter, la trouver et savoir comment la franchir ».
Sur la même ligne d'attaque que Martin, à 0,5 mille derrière les leaders, Arno Biston (Tizh Mor) est lui aussi incertain sur la traversée du golfe de Gascogne.
« C’était quand même assez intense cette nuit. Beaucoup de réglages à faire pour essayer de tirer le meilleur du bateau. Le fait d’enrouler Wolf Rock et bien ça fait plaisir, ça signifie qu’on se rapproche doucement de Gijón. Il faut juste savoir comment on va gérer le front. L’aspect météo pour le passage de la dorsale n’est pas hyper simple, ça reste une grosse incertitude. Je commence à prendre mes marques, ça commence à tirer et il ne faut pas oublier de se reposer », commentait Arno Biston (Tizh Mor) actuellement neuvième.
Les prévisions pour les prochains jours sur le golfe de Gascogne semblent encore incertaines. Il va falloir s'armer de patience pour continuer de naviguer au près vers le sud et il est fort à parier que la Bretagne passée, les concurrents vont décider de leur route. Est, ouest ou centre ? Réponse dans quelques heures.