Après la remontée, place à la grande descente du nord au sud de la mer d’Irlande. La chasse aux leaders est ouverte, tout schuss sous spi dans un vent de nord-est bien établi. La tête de flotte, emmenée par Hugo Dhallenne (YC de Saint-Lunaire) sous la menace directe d’Alexis Loison (Groupe RÉEL), revenu en force, poursuit son échappée belle. Ces solides leaders, pied au plancher, impriment un rythme soutenu dans des conditions de rêve qui balayent le plan d’eau vers le canal Saint-Georges, aux portes de la mer Celtique.
Plus en arrière aussi, les solitaires cravachent pour tirer le meilleur de leur monotype, avec l’ambition de gagner de précieux milles. Leur objectif : réduire les écarts enregistrés au passage du phare de Chicken Rock, à proximité de l’île de Man, au petit jour ce matin. Les dernières prévisions météo, qui annoncent, des vents mollissants par devant, leur donnent du cœur à l’ouvrage pour saisir, dans leurs voiles, la moindre opportunité qui voudrait bien se présenter devant. Comme le dit Basile Bourgnon : « Rien n'est impossible ! »
Basile Bourgnon (Edenred), joint en fin de matinée : « Mon bateau marche mieux avec mon grand spi rouge, c’est sûr. La remontée au près n’était pas si désagréable que ça sur une mer bien plate jusqu’au phare de Chicken Rock. Mais maintenant, il faut espérer rattraper un peu devant. Les écarts se sont joués sur la première option. Je ne pensais pas que ça allait finir comme ça, mais c’est le jeu, le bateau. La route est encore longue, il va se passer des choses. Le vent va mollir par devant. En étant derrière, j’espère rattraper la flotte, même si - je n’ai pas les chiffres -, les premiers doivent être à une dizaine, quinzaine, voire une vingtaine de milles devant. Ce qui est assez conséquent. Mais effectivement, les écarts peuvent se faire et se défaire, comme on l’a bien vu sur la première étape. Rien n’est impossible. On garde la moral, il y a de la musique et il fait beau. Et le beau lever de soleil, au-dessus de l’île de Man ce matin, était là pour consoler. Je reste à l’attaque, comme je le suis depuis le début. J’ai encore une opportunité devant moi. Je visualise un passage potentiel pour aller chercher une rotation de vent demain midi. J’ai mon idée ! Ce matin, nous avons un très beau ciel bleu, une mer plate, et un vent de 19 nœuds assez stable qui permet de faire pas mal de siestes. J’ai déjà beau dormi depuis le début de l’étape, je suis en pleine forme. »