Originaire de Trébeurden dans les Côtes d’Armor, Pierre Hays travaille depuis toujours dans le nautisme et notamment au sein de la Direction de Course de nombreux évènements véliques. Depuis trois ans, il est Directeur de Course adjoint de La Solitaire du Figaro Paprec. Portrait.
@ Alexis Courcoux
Breton d’origine, Pierre grandit en bord de mer. Dans sa jeunesse, il fait beaucoup de dériveur. Plus tard, il met la compétition entre parenthèses pour se consacrer à ses études, au Havre (Normandie). Après un DUT Gestion logistique et transport, il effectue un Master logistique et transports internationaux en 2014. En parallèle de ses études, il est moniteur à l’École de Voile de Trébeurden et aide bénévolement plusieurs clubs, dont le SNPH, à mettre en place des évènements nautiques. En 2015, il rejoint la Ligue de Voile de Normandie. « Dans ce cadre, j’ai commencé à travailler sur la Transat Jacques Vabre au Havre puis sur les arrivées, notamment au Brésil. C’est comme cela que l’on a grandi ensemble avec Francis (Le Goff, ancien Directeur de Course de La Solitaire du Figaro Paprec) et Yann (Chateau, Directeur de Course de La Solitaire du Figaro Paprec) », indique Pierre Hays. A 33 ans, il compte de nombreuses courses à son actif en tant que Directeur de Course adjoint et coordinateur nautique, dont deux Route du Rhum – Destination Guadeloupe, plusieurs Transat Jacques Vabre et un Vendée Globe. « Je travaille sur de nombreuses courses et sur de nombreux supports, du solitaire à l’équipage. La Solitaire du Figaro Paprec est la pépinière de la course au large. Les Figaristes sont des petites pépites qui sont amenées à briller. Gagner une Solitaire, c’est quelque chose, ils se mettent tellement au maximum d’eux sur chacune des étapes. C’est riche et intéressant de travailler sur cette course », commente-t-il.
S’il travaille depuis une dizaine d’années sur La Solitaire du Figaro Paprec sur laquelle il a débuté en logistique mer, il est adjoint au Directeur de Course depuis trois ans. Sa mission : assurer le relais à terre quand Yann Chateau est en mer. « Mon rôle est un peu atypique par rapport aux autres courses où toute la Direction de Course est à terre. Sur La Solitaire du Figaro Paprec, Yann est embarqué sur chaque étape. Il est en contact direct avec les marins. C’est intéressant qu’il sente ce que vivent les marins et évalue leurs phases de sommeil et de récupération pour la suite de la course. A terre, on imagine des choses, Yann voit les choses », explique Pierre Hays. En effet, la cartographie, actualisée toutes les 15 minutes, voire toutes les 5 minutes si besoin, ne nous permet pas de voir les différentes petites manœuvres opérées par les concurrents.
« Je suis le back-up de Yann mais à terre. Je suis à sa disposition ainsi que celles des coureurs H24 du départ à l’arrivée du dernier concurrent. Mon rôle est de faire l’interface terre - mer, préparer les départs ainsi que les arrivées, être en veille cartographique dès que les conditions météorologiques l’exigent ou quand Yann en exprime le besoin. Je fais le relais à terre si nécessaire avec mon ordinateur et des moyens de communication plus stables qu’en mer. Je peux épauler les secours s’ils ont besoin d’intervenir ou si des balises se déclenchent. Avec Yann, on est complémentaires. Si les conditions sont clémentes, je dors plutôt la nuit en mettant des réveils toutes les heures et demi, voire deux heures. Et si elles se dégradent ou que Yann en exprime le besoin, je peux être en veille 24/24 devant mon écran pour pouvoir être vigilant à l’ensemble des trajectoires des bateaux », détaille-t-il. « Outre cette partie sécuritaire, le deuxième volet de ma mission, c’est le sport et la communication. Je fais des routages, je regarde la position des bateaux pour voir quelles options sont payantes et d’autres un peu moins et je calcule les ETA (heures estimées d’arrivée des bateaux) pour en faire le relais à l’organisateur », ajoute-t-il. Enfin, le troisième volet consiste à gérer les départs et arrivées sur chacun des villes-étapes. « Je coordonne le dispositif avec les différentes autorités portuaires et maritimes, les clubs nautiques et les bénévoles sans qui on ne pourrait pas aussi bien accueillir les bateaux en lien bien sur avec les arbitres de la FFVoile. »