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Nico Lunven : « quelques noms émergent, mais il peut y avoir des surprises »

Le plateau de la 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec, dont le départ sera donné au large de Ouistreham (Calvados) ce dimanche à 13h02, est aussi relevé qu'éclectique. Avec 32 concurrents au départ dont 10 bizuths, 6 étrangers et 5 filles, difficile de prédire qui gagnera la course cette année. Certains skippers émergent néanmoins comme favoris, comme l’analyse Nicolas Lunven, double vainqueur de La Solitaire du Figaro (2009 et 2017).

Quels sont selon toi les favoris de la course cette année ?

Cette année, il y a 32 bateaux, dont beaucoup de jeunes. Il y a eu pas mal de renouvellement au sein de la Classe Figaro Beneteau au cours des dernières années. Il n’y a pas d’ancien vainqueur en lice mais quelques noms de marins, qui se sont illustrés les années précédentes ou qui ont brillé sur les courses d’avant-saison, ressortent. Parmi les favoris, il y a Guillaume Pirouelle (Région Normandie), qui a terminé 2e et 1er bizuth l’an dernier ; Alexis Loison (Groupe Reel), qui participe à sa 17e Solitaire et dont j'ai baptisé le bateau jeudi ; Corentin Horeau (Banque Populaire) ; Loïs Berrehar (Skipper MACIF 2022) ou encore Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance). Ensuite, j’ai envie de citer quelques noms d’outsiders comme Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan) ; Charlotte Yven (Skipper MACIF 2023) ; Elodie Bonafous (Queguiner La Vie en Rose) et Basile Bourgnon (EDENRED). Il était bizuth l’an dernier et a une manière de naviguer bien à lui. Ce n’est pas un suiveur, ce qui peut en faire quelqu’un de dangereux. Il navigue très bien. Mais le futur vainqueur de La Solitaire du Figaro Paprec n’est peut-être pas parmi les noms que je viens de citer. C’est le propre de cette course, il peut y avoir des surprises.


Et du côté des bizuths ?

Hugo Dhalenne (YC de Saint-Lunaire) semble être le grand favori. Il a déjà beaucoup d’expérience. Il a fait la Mini Transat et a fait de belles performances en début de saison en Figaro. Il semble très à l’aise sur le support et a de l’expérience. Sinon, il faut peut-être aussi attention à Victor Le Pape (Région Bretagne – CMB Espoir), même s’il n’a pas le même niveau qu’Hugo. La Solitaire est une course longue. On peut voir émerger des gens au fil des étapes que l’on n’imaginait pas parmi les favoris au départ. Ou à l’inverse, quelqu’un que l’on voyait comme favori avant le départ pourrait ne pas tenir la durée sur les trois étapes. Je ne le souhaite pas à Guillaume. Il a 32 ans et malgré son statut de bizuth, on peut supposer qu’il a le bagage nécessaire pour supporter la longueur et l’intensité de la course.


Quelles sont les principales qualités qu’il faut avoir pour espérer gagner course ?

C’est compliqué. S’il y avait une recette magique, on sera capable de gagner plusieurs fois d’affilée. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Il faut être capable de réunir plein de choses : il faut être ultra bien préparé et bien connaître sa monture. Même si les bateaux sont monotypes, chacun a sa particularité. Ils n’ont pas tous les mêmes voiles. La principale qualité à avoir, c’est de ne pas avoir de défaut. Il faut avoir vraiment plus envie que les autres pour être capable de se battre de lutter contre le sommeil. Il faut aussi être audacieux sans prendre de risques inutiles. C’est un savant dosage difficile à réaliser, surtout que ce n’est pas forcément le même d’une d’étape à l’autre. Il peut aussi évoluer en cours d’étape en fonction du contexte météo. Il faut savoir prendre des risques à certains moments, et être sur la retenue, rester avec les petits copains pour ne pas faire de bêtises quand c’est vraiment la foire. Mais c’est facile à dire quand tu es à terre. Sur l’eau, quand tu n’as pas dormi et que tu n’as pas d’infos météo à jour depuis deux jours, c’est extrêmement complexe. C’est difficile d’être lucide et de prendre les bonnes décisions. Il faut que les planètes soient bien alignées pour espérer gagner.


©Alexis Courcoux


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