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Les solitaires processionnaires de la Mer d’Iroise


Point de passage obligatoire, l’occidentale de Sein était bien encombrée ce matin. À partir de 5 h 04, les solitaires ont validé ce premier ticket, Basile Bourgnon en tête. Il s’octroie du même coup le sprint intermédiaire et remporte les 5 minutes de bonification. Ouessant est déjà en ligne de mire. Les concurrents ont opté pour un passage dans le chenal du Fromveur, avant de faire leur entrée dans la Manche. À l’heure actuelle, la Mer d’Iroise permet aux solitaires de recharger une dernière fois leurs batteries avant d’attaquer le très gros morceau de cette dernière étape, la double traversée de la Manche, dans des conditions très engagées.

 

Basile Bourgnon, Edenred © Alexis Courcoux

Premier à se présenter sur la ligne du sprint intermédiaire, Basile Bourgnon (Edenred) remporte les cinq minutes de bonification. Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) en coupant la ligne en deuxième position remporte trois minutes, Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance, récupère la dernière dotation, à savoir une minute. Ce point de passage marque également l’entrée en Mer d’Iroise. Connue pour ses tempêtes légendaires, elle offre en cette nouvelle matinée de course, un répit de courte durée. Sur une mer plate à 100° du vent, les marins évoluent à 12-13 nœuds de vitesse dans un vent d’une vingtaine de nœuds, direction le passage du Fromveur, situé entre l’île d’Ouessant et Molène. Les premiers concurrents s'y sont présentés aux alentours de 7h30. Derrière Basile Bourgnon, l’ensemble de la flotte navigue de conserve sur un même axe. La flotte s’étale au petit matin sur une distance de 12,3 milles pour Romen Richard (Passion Santé - Trans-Forme), 32e, et 30,6 milles pour Thierry Levayer (ALOFI Sailing), 33e.



« Je suis content d’être enfin au bout de la Bretagne ça commençait à être long. J’en profite encore pour faire quelques siestes, tant que les conditions le permettent. La mer est plate pour le moment, mais après Ouessant, ça va commencer à changer avec le vent qui va monter. Ça va envoyer du pâté. Je vais profiter d’un petit coup de boost dans le passage du Fromveur pour filer vers le Nord. A priori, nous devrions tous y passer. La suite, ça va être de préserver le bateau et le bonhomme, ça va aller très vite. J’ai déjà une idée de ce que je vais faire, mais il faudra bien choisir ses voiles. Je me suis déjà équipé avec ma combinaison sèche. On a 20 nœuds de vent sur une mer plate à 100° du réel, on navigue à 12-13 nœuds, ça va vite, ça commence à mouiller un peu », commentait Tom Dolan, actuel leader au classement général provisoire après deux étapes.


De son côté, Basile Bourgnon a déjà son plan en tête, mais difficile de le lui faire dévoiler lors de la vacation de ce matin : « il a fallu être sur le pont cette nuit car, en fonction des nuages, le vent tournait pas mal. À ce petit jeu, j’ai réussi à rester devant. Maintenant, c’est le gros de cette étape qu’on entame. Vous venez de m’apprendre que le sprint intermédiaire était à l’occidentale, tant mieux. C’est important, on verra ça à la fin. On a changé le parcours, ce qui fait que les angles ne sont plus les mêmes. Nous avons un grand bord jusqu’au premier waypoint où on doit aller, et là, j’enchaine un petit peu les siestes pour être sûr d’être frais sur ce bord tout à l’heure. Nous avons 20 nœuds de vent, de travers, avec la houle de travers également, mais pas très grosse encore. Cela va petit à petit creuser tout au long de la journée jusqu’à 2,5 m de houle. Le vent va monter crescendo jusqu’à 30 nœuds voire plus dans les rafales. Cela reste du vent assez fort pour nos petits bateaux. Comme je vais rester à la barre à ce moment-là, il faut être certain d’avoir toute l’énergie possible pour être prêt.»


Mais pour en arriver à cette position, les marins ont dû batailler de longues heures sur une mer difficile. « Je me suis battu toute la nuit avec Edenred et Macif. Jusqu’au passage de l’occidentale de Sein, on ne savait pas qui allait emporter les bonifs de temps. J’étais un tout petit peu décalé à un moment et cela me prive de la première place. Cette bonification m’a permis de passer deuxième au classement général à Royan. Là, dans la mer d’Iroise, le vent commence à se lever, ça glisse bien. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour dormir depuis le départ. Le vent était tellement instable que je n’ai pas beaucoup fermé les yeux. Peut-être tout à l’heure sous grand ou petit spi, je ne sais pas encore. J’ai une idée pour passer les îles, le jeu va s’ouvrir après à mon avis. Avec le changement de parcours, j’ai refait les routages mais je n’ai pas tous les timings en tête. Je ne sais donc pas quand nous arriverons à Portland Bill », analysait Gaston Morvan, actuel deuxième au pointage de 7h30.


Désormais c'est la Manche qui s'ouvre devant les étraves des marins. C'est une journée cruciale qui va très certainement redistribuer les cartes. Il va falloir jouer des coudes pour se faire sa place et jouer des bras pour créer de l'espace. Vers 23 h, ce soir, les premiers concurrents devraient atteindre Portland Bill. La hiérarchie sera t'elle respectée ?

 

 

 

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