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LES RÉACTIONS DES MARINS À L'ARRIVÉE À KINSALE

Dernière mise à jour : 1 sept. 2023


Les marins se sont succédés au ponton de la Castlepark Marina à Kinsale. Leurs réactions ci-dessous :


© Alexis Courcoux

Nils Palmieri (TeamWork) 4ème avant Jury : « C’était une très belle étape, avec peu d’écarts à l’arrivée. Je suis un peu déçu de ne pas accrocher le podium. J’ai un peu trop attaqué tout le temps. Je pense que sur le dernier coup, ce n’était pas nécessaire. Mais j’ai montré que j’étais capable de faire des trucs, même si au contact j’ai un peu plus de mal. Je suis content de commencer cette Solitaire avec une 4e place, comme je l’avais terminée l’an passé. Le parcours était vraiment joli. On est passé au sud de l’île avant d’arriver ici, c’était vraiment génial. Sûrement une des plus belles étapes que j’ai faite en Figaro. »



© Alexis Courcoux

Robin Marais (Ma Chance Moi Aussi) 5ème avant jury: « Ça fait du bien d’arriver dans ce beau pays avec une bonne étape, enfin ! C’est ma meilleure étape, de loin. Il aura fallu cinq ans pour en arriver là. J’ai vaincu la malédiction. J’ai fait un début de course plutôt tranquille, un peu sur la réserve. J’ai beaucoup, beaucoup dormi au début. Et puis je n’ai pas de très bon choix à l’île de Wight. Mais après j’étais bien reposé. J’ai bien étudié la météo en arrivant aux Scilly. Je n’ai pas tout compris sur les choix de la flotte. Je ne voulais pas aller dans la dorsale. Je me disais qu’il fallait mieux la contourner un peu par le nord parce qu’il y avait plus de pression au nord. J’avais tout ça assez clair dans la tête (...) Après, j’ai cravaché ; et ça l’a fait. Je suis trop content. Ces arrivées de Figaro restent quelque chose d’assez dingue. »



Alexis Thomas (La Charente Maritime), 6ème avant jury :

© Elodie Lietin

: « Je n’y croyais pas trop au début, même un moment j’étais un petit peu dans les choux. J’ai fait confiance à mes options. J’ai fait du bord rapprochant à partir des Scilly, et ça c’est un plutôt bien passé. J’étais un petit peu surpris quand j’ai entendu le classement général, plutôt agréablement surpris, même si je trouvais que j’avais bien navigué en faisant des bons bords. On est tous passé au même endroit dans les Scilly, mais il y avait une dorsale avec une grosse gauche attendue. Tout le monde s’est retrouvé dans la pétole. Le passage de la transition de la dorsale s'est fait assez rapidement pour moi. C’est mon premier vrai résultat en Figaro donc ça fait plaisir. Pour la suite, c’est cool, même s' il y a très peu de temps entre chaque concurrent.»


Basile Bourgnon (EDENRED), 7ème avant jury :

© Alexis Courcoux

« Depuis le début, je suis dans le coup, il faut mettre de la cadence pour accrocher les anciens. Je pensais les avoir sur le physique, mais purée il ne lâchent rien ! Je suis content d'avoir bien navigué, d'avoir été incisif. Je n'ai jamais pensé ou navigué en pensant aux autres. J'ai toujours navigué là où je voulais être placé. Et ça a été bien jusqu'à la fin où on s'est fait un peu dépasser par un groupe plus à l'ouest, mais ce n'est pas grave, l'écart n'est pas énorme. J'avais tout le monde autour de moi, tout Port-la-Forêt. Tu ne peux pas fermer l'œil 20 minutes sans qu'ils aient rattrapé 10 longueurs. Ça a été hyper éprouvant physiquement. J'ai pas beaucoup dormi, pas beaucoup mangé (...) Oui, il faut se faire mal de toute façon. Il faut rester dehors s'il pleut, s'il ne pleut pas, s'il y a du soleil, c’est ça la Solitaire. »




Romain Le Gall (Centre Excellence Voile - Secours Populaire, 8e :

© Alexis Courcoux

« Je suis un peu fatigué, mais content d'être là. C'était une chouette étape, ma première sur La Solitaire. Avec toute la flotte, on se voit tout le temps, c'est hyper intense et on arrive tous en même temps. J'étais plutôt dans le match niveau stratégie. J'ai réussi à aller dans les bons coups. Le seul hic, c'est d'avoir déchiré mon grand spi au retour de la Manche mais j’ai réussi à le réparer. Il a tenu toute la course et là, il y a trois heures, il vient d'exploser en mille morceaux. C'est pour ça que j'ai perdu quelques places à l'arrivée. Il y avait de superbes images, plein de passages avec des dauphins. Le long de l'île de Wight, c’était magnifique (...) »


Alexis Loison (Groupe REEL), 9e :

© Alexis Courcoux

« L’étape a failli s’arrêter à la bouée Paprec parce qu’il y a eu un carton avec Hugo Dhallenne. Après ce moment, savoir que j’étais toujours en course était ma plus grande joie. Sur l’étape, il y a eu des super jolis coups et des moins beaux, mais on arrive tous dans un mouchoir de poche. J’ai pris beaucoup de plaisir sur cette étape avec pas mal de petits coups à jouer. Je n’ai pas tout fait bien, mais personne ne fait tout bien. Ça aurait été bien de faire un joli coup à la fin, mais je sentais ça un petit peu trop osé donc c’est toujours pareil, des fois il faut savoir rester calme dans ses ardeurs… Ça se joue à rien… Il n’y a quasiment pas d’écart même si les écarts de distance peuvent être conséquents pendant l’étape. Mais au final, le vent nous ramène et on arrive tous en même temps ! »


Elodie Bonafous (Queguiner - La Vie en Rose), 10e :

© Alexis Courcoux

« En raison d’un gros mal de crâne au début, j'ai plutôt accumulé beaucoup de sommeil pour le faire passer. Et j'ai trouvé ça pas mal parce que j'étais hyper lucide et plutôt en forme sur les périodes un peu importantes. Mais apparemment pas assez, parce que j’ai tardé un peu à virer de bord pour aller vers le Fastnet quand on est passés aux îles Scilly. Sinon, dans l'ensemble, je suis plus contente de ma course, j'ai réussi à être devant, à avoir de la vitesse, à bien réfléchir à ma stratégie, à bien me mettre dans mon rythme à bord avec mes petites routes bien calées. J'ai eu beaucoup de plaisir. J'ai trouvé cette étape très chouette. Au final, en termes de temps, elle compte quasiment pour du beurre vu que c'est quand même hyper serré. Ça s'est terminé bord à bord comme un entraînement à Port- la- Forêt. Maintenant, on va profiter de l'étape à Kinsale pour se reposer, visiter un peu .»


Loïs Berrehar (Skipper MACIF 2022), 11e :

©Alexis Courcoux

« C’était une sacrée étape. J’ai bien aimé naviguer. J’étais plutôt dans le match, en tous cas sur les trois premiers quarts, jusqu’à ce que l’on fasse n’importe avec Corentin Horeau (Banque Populaire) et Guillaume (Pirouelle). On s’est regardés, personne n’a viré. On est resté puis au bout d’un moment, on a fini par y aller. J’imagine que pendant ce temps-là, nos camarades en ont profité pour aller tout droit. C’était un peu frustrant de mener la course avec une belle bataille à cinq bateaux, je crois. On a fait de beaux moments de stratégie, de navigation et de vitesse. Dans la dorsale, c’était un peu dur mais au final, on sauve les meubles à l’arrivée. Il y a peu d’écarts. Et un bizuth qui gagne l’étape, c’est beau. Bravo à lui ! »


Guillaume Pirouelle (Région Normandie), 12e :

© Alexis Courcoux

« La course s’est très bien passée au début ; et puis ça a commencé à merder aux Scilly. Je n’avais même pas vu qu’il y en avait derrière qui n’avaient pris du tout le même chemin que nous. Pour moi, il n’y avait pas trop de questions à se poser niveau stratégie. Si je devais le refaire, je referais pareil parce qu’au niveau de la météo, c’est ce que l’on était censé faire. Après, je ne sais pas où sont passés les autres. Je ne sais pas s’ils ont eu plus du vent ou pas. On est restés tout l’après-midi dans la pétole. Les autres ont fait moins de route tout simplement. C’est clair que c’est une déception. Après, heureusement, il n’y a pas beaucoup d’écarts en temps donc rien n’est fait. Il y a largement de quoi inverser le classement d’ici la fin. C’est un peu dur de s’engager comme ça pendant quatre jours pour finalement pas grand-chose à la fin, mais c’est le jeu ».


Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance), 13e :

© Alexis Courcoux

« C’était une sacrée étape. Je suis content d’être arrivé en Irlande. Il s’est passé pas mal de choses. La traversée de la Manche était intéressante. J’ai du mal à comprendre où sont passés les premiers de l’étape. Mais ça a bien joué. C’était cool. On est bon petit paquet avec beaucoup de concurrents de Port-la-Forêt. On s’est un peu retrouvés tous ensemble. C’était bien. J’ai fait quelques bons petits coups, quelques petits décalages. Ça ne va compter pour grand-chose. J’ai 40 minutes d’écart avec le 1er je crois. Je me dis que c’est un bon prologue, donc tout va bien. L’année dernière, ça s’était déjà un peu passé comme ça sur la première étape et ça n’avait pas trop influé sur le classement général par la suite. Il va encore se passer tellement de choses. Je ne suis pas attaqué pour la suite, pour prendre ma revanche. »


Charlotte Yven (Skipper MACIF 2023), 14e :

© Elodie Lietin

« Il s’est passé plein de choses. De mon côté, c’était un peu l’ascenseur. Je ne suis pas très bien partie, mais je me suis bien refait la première nuit ou la 2e journée. Je suis revenue au contact des dix premiers. J’étais contente. Je suis redescendue un peu en bas de classement après Bréhat et j’ai réussi à revenir en faisant des petits coups entre Bréhat et le Fastnet pour me glisser à nouveau dans le paquet de tête. Je ne suis pas hyper contente de ma nav’ de début de course, mais contente de ma fin de course donc on va essayer de l’appliquer. J’ai bien aimé le passage un peu plus mou où il avait quand même des coups à jouer sur la fin. Et sinon on a eu une belle traversée de Manche sous gennaker. C’était sympa aussi ! »


Maël Garnier (J’❤️Garnier), 15e :

© Elodie Lietin

« Ça va plutôt bien pour une arrivée de première étape. J’ai eu vraiment des hauts et des bas. J’ai pris un bon départ. Je suis passé à la bouée de dégagement dans les 6-7 premiers puis une amure de spi a fait des caprices (...) Aux Needles, j’ai tenté un coup, mais ça n’est pas passé. Ça aurait été bien si j’avais continué fort mon option mais j’ai retraversé la flotte, chose qu’il ne faut jamais faire. On a fait de longs bords côte à côte avec Charlotte (Yven). On a fait des options complètement différentes mais hier matin, on était encore ensemble dans la molle. J’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai plutôt navigué dans le paquet. Je n’ai pas pris de grosse cartouche niveau temps. On est tous groupés. Les 20-25 premiers se tiennent en une heure. On va remettre les compteurs pour la 2e étape


Corentin Horeau (Banque Populaire), 16e :

© Alexis Courcoux

« Il faut rester pragmatique. Toute l’étape s’est plutôt bien passée. Il faut retenir ce qui est positif, et notamment qu’il n’y a pas trop d’écart niveau temps. Je dois avoir cinq minutes d’écart dans le groupe avec qui je me bats. C’est plutôt pas mal, car ça fait comme si on n’avait rien fait. Ceux - qui étaient derrière et ont tenté leur chance -, ont eu raison. Déjà l’année dernière ça s’est passée de la même manière sur la première étape. Il faudrait peut-être que l’on commence à s’interroger sur les stratégies avec les spécialistes. Je n’ai pas trop de déception. Je retiens surtout que j’ai pas trop mal navigué. J’ai fait aussi pas mal de boulettes, au début et surtout à l’arrivée. J’ai dû perdre dix places dans la baie de Kinsale avec un mauvais placement. Je trouve ça un peu cruel, mais ce n’est jamais fini en Figaro. »


Hugo Dhallenne (YC de Saint-Lunaire), 17e :

© Elodie Lietin

« C’était une belle nav’. Je suis un peu déçu par le dernier tronçon entre le Scilly et le Fastnet. J’ai eu une petite douche froide à l’annonce du classement hier matin à la VHF. Mais à part ça, on a traversé des super paysages, des coins sympas, on a de bonnes conditions ; et je suis vraiment très content d’être là. On a eu un beau départ avec un super parcours côtier. Ensuite, on a eu beaucoup de près. Au début, j’ai eu du mal à me mettre dans le match, mais j’ai réussi à revenir dans la course. Cela reste une belle première expérience sur la Solitaire. Et Kinsale, c’est magnifique. J’ai eu une belle remontée de rivière ce matin. »


Benoît Mariette (Génération Sénioriales), 18e :

© Alexis Courcoux

« On arrive dans un magnifique paysage, cela fait vraiment plaisir. J’étais déjà venu là en 2019, et c’est toujours aussi beau. La course s’est révélée beaucoup plus variée au niveau des conditions que ce que je pensais. Je suis parti en pensant qu’on aurait plutôt du petit temps, mais on a vraiment eu de tout. J’ai fait de belles choses, d’autres moins bonnes, cela donne une position assez neutre au classement. Je me suis vraiment éclaté sur le début de course. Ensuite à partir des Scilly, c’est devenu plus monotone, d’autant qu’avec le paquet on a fait une grosse erreur de classement ; mais, c’est le jeu. »


Arthur Hubert (MonAtoutEnergie.fr), 19e :

© Alexis Courcoux

« Je suis pas mal fatigué mais ça va, content d’être arrivé. C’était encore une étape de fou, comme à chaque fois sur La Solitaire. On pourrait encore dire des milliards de trucs, mais au final, on arrive quasiment tous en une heure. Je pense que ce n’est pas là que ça va se jouer. On a tous fait des efforts de malade pendant quatre jours pour, au final, être tous à égalité. C’est la première fois que j'arrive à concrétiser le fait de naviguer devant, donc c'était cool. Je n'ai pas fait un super départ, mais après, lors des traversées de la Manche aller/retour, j’étais tout le temps dans les huit. Donc c’était vraiment cool. Ce sont des bords où avant, j'avais vraiment du mal et là, c'était vraiment de la balle. Ensuite, on est parti pour l'offshore et vu que j'étais bien classé, je redoutais un peu car on savait que ça allait être un peu la foire là-haut. On ne savait pas quand on allait manger le front chaud. Je me disais : “on est bêtes de faire ça, c'est sûr que ça ne va pas passer comme ça”. Après, évidemment, on a eu un petit coup de déprime quand on a entendu le classement. On s’est dit “purée, on a fait tous ces efforts pour rien” et puis, comme d'habitude sur La Solitaire du Figaro Paprec, il suffit de rien lâcher, ça paie tôt ou tard. Et là, j'arrive à 40 minutes du premier c'est pas énorme. J'ai beaucoup aimé la première traversée de la Manche. J'avais une vitesse incroyable. J'ai doublé tout le monde avec Corentin, on était "on fire". C'était vraiment génial. Enfin, je suis trop content d'être arrivé en Irlande, à Kinsale et en plus de jour. »


Romen Richard (Passion Santé), 20e :

© Alexis Courcoux

« Je suis content de mon étape, sinon niveau progression par rapport à l’année dernière.Ça fait plaisir de régater avec les autres et surtout de faire des coups. Je suis avec le paquet et je suis content de la bataille sur l’eau. J’espère en avoir des comme ça aussi sur les prochaines étapes. Je me suis fixé un objectif de Top 15. J’arrivé 20e mais on est tous proches niveau temps. Je suis surtout content de batailler avec les autres, d’aller très vite parfois, de savoir que je suis là et que je peux être un concurrent sérieux.»



Edouard Golbery (Race for Science - Verder), 21e :

© Alexis Courcoux

« Je suis trop content. Cette étape était pleine de rebondissements. Je n’y croyais plus du tout parce que j’ai de vrais trous de vitesse. Au début, quand on a traversé la Manche sous gennaker la première fois, je n'avançais pas. Toute la flotte est passée à côté de moi. Ça m’a rendu fou. Après, je suis monté aux Scilly en me disant que c’était le truc logique à faire mais je ne voyais plus personne nulle part. Je ne savais pas du tout où j’en étais quand j’ai traversé la mer Celtique, ni quel était le classement. En arrivant au Fastnet, j’ai vu un groupe de bateaux. Je pensais que c’était Susann (Beucke) et Ben (Beasley) mais en fait, c’était Corentin (Horeau). J’ai cru que c’était la tête de flotte mais ça ne l’était pas. Je me suis un peu senti comme le roi du monde un instant (rires). Je suis vraiment content parce c’est mon meilleur score en Figaro. C’est bien, ça va dans le bon sens. Il paraît que j’ai été 4e pendant une partie de la journée hier. Sinon, j’ai vu des dauphins en mer Celtique. je n’avais jamais vu ça. Ils m’ont suivi au moins pendant quatre heures, et à chaque fois qu’ils passaient l’étrave, ils tournaient leur tête de côté et j’avais vraiment l’impression qu’ils me regardaient. Je n’aime pas quand il y a beaucoup de monde autour de moi. Là, il n’y avait personne, ni à la VHF, ni à l’AIS. Je n’entendais rien. J’étais bien. Je suis agréablement surpris parce que j’ai dormi plus que je ne pensais. Après c’était facile parce qu’on a eu du près et des lignes droites, parfois. C’est quand même plus adapté au repos que du portant. Après, j’ai eu pas mal d'appréhension à faire des manœuvres de nuit sous spi. Je me suis posé aussi pas mal de questions à l’approche du Fastnet sur mon choix de voile. C’était un peu stressant et surtout, j’ai eu un peu de mal à gérer mes émotions quand j’étais derrière. Ça m’a fait vriller. C’est bien, j’apprends avec plein d’humilité.»


Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir), 22e :

© Elodie Lietin

« Je suis fatigué mais ça va. Une étape, ça tire de partout, ça fait mal au bonhomme, à la tête parce que t’arraches un peu les cheveux. Et ça fait mal au mental aussi, parce qu’il y a des hauts et des bas. Par contre, c’est top. Tu n’as qu’une envie, c’est d’y retourner. Ce que j’ai le plus apprécié? Cette notion de contact que tu as tout du long. C’est assez magique. Tu ne t’arrêtes jamais. Dès que tu as un moment off, tu t’écroules parce que tu n’as plus d’adrénaline. Le moins, c’est aussi la perf’ au final. Je ne suis pas très loin en termes de temps parce que tout le monde est arrivé groupé, mais en termes de résultat, je suis un peu loin. Ce n’est pas très grave parce que ça ne se joue pas là-dessus mais c’est un peu dur. Je pensais avoir plutôt bien navigué mais ça n’a pas bien payé. Mais je pense que c’est normal. Pour faire ce qu’on fait les premiers, il faut se dire “j’y vais même si je suis tout seul dans mon coin et j’attends le prochain classement pour voir où j’en suis” alors qu’en fait, ce n’était pas mon idée. Je m’étais dit que j’allais limiter la casse, rester avec le groupe et jouer mes placements en fonction de ce groupe-là. Hier soir, quand on a eu le classement, c’était la douche froide. Quand ce matin, il y a eu le nouveau classement, je me suis dit que c’était fini. Mais sinon, les paysages sont dingues, tu fais un vrai voyage. »


Jules Delpech (ORCOM), 23e :

© Elodie Lietin

« J’ai fait une belle étape. Elle ne se finit pas nickel mais je suis hyper content parce que j’ai bien navigué tout le long de l’étape avec le paquet de tête. Je me suis bien bagarré pendant toute la course. C’était mon objectif. C’est chose faite; ça veut dire que je suis capable de continuer à naviguer comme ça sur les autres étapes. Ça n’a pas payé sur celle-là mais je suis persuadé que ça le fera sur les prochaines. Et au final, il y a très peu d’écart avec le paquet des meilleurs. Je n’ai pas d’inquiétude pour la suite, le bilan est très positif. »





Pierre Daniellot (Team Vendée Formation), 24e :

© Elodie Lietin

« Le Figaro, c’est vraiment un sport de bourrins. Il n’y a pas de doute là-dessus. C’était une super étape, très variée. On est passés par tous les points, les zones de courants, les vents qui changent, les cailloux. On a eu un peu de tout. J’ai vraiment pris du plaisir. Malheureusement, j’ai eu pas mal de problèmes techniques à bord, ce qui m’a forcé à ralentir le bateau à plusieurs moments pour pouvoir réparer. Forcément, on perd vite des places. Après, j’ai passé tout mon temps à y aller à fond. J’ai vraiment très peu dormi pour essayer de rattraper tout ça. J’ai hâte d’y retourner en espérant qu’il y ait un peu moins de problèmes sur la prochaine et que l’on puisse profiter pleinement du bateau. »


Philippe Hartz (Marine Nationale - Fondation de la Mer), 25e :

© Elodie Lietin

« Depuis le Fastnet, j’ai vécu mes moments les plus heureux de l’étape. Franchement, ça a été dur pour moi. J’ai eu des algues dans la quille. Je ne voyais pas parce que le logiciel de la caméra avait bugué. C’était un peu long. J’étais à deux doigts de plonger parce que les algues ne partaient pas. La marche arrière a bien fonctionné mais j’étais bien 4 milles derrière la tête de flotte. Et à chaque point de passage, ils passaient dans de bonnes dispositions de courant ou vent et pas moi. Mais c’est le jeu, il faut toujours y croire. Je m’en sors très bien parce que je finis une heure derrière le premier. J’aurais signé direct pour une arrivée comme ça. Je suis très content. Les côtes irlandaises sont super belles. Je croyais que La Solitaire était pliée, mais finalement, non. Et pendant l’étape, quand j’ai vu qu’il y avait des bateaux qui étaient passés, je me suis douté que ça s’était joué autour des Scilly. Je pense qu’ils ont eu moins de distance de dorsale à traverser. Ils ont été malins. Les surfs de ce matin étaient géniaux avec la fin de lune et le lever de soleil. C’était vraiment beau, avec des pointes à 17-18 nœuds. Cette arrivée était vraiment top, c’est vraiment le bon moment pour moi depuis le Fastnet. Je m’étais fait une entorse en partant du ponton à Caen. J’avais un peu l’impression d’être un éléphant sur le bateau avec un pied sans cheville. Tout ça est un peu gommé par cette belle arrivée sous le soleil. Je suis dans de bonnes dispositions pour tout le reste de La Solitaire. »


Chloé Le Bars (Région Bretagne - CMB Océane), 26e :

© Elodie Lietin

« Je suis un peu déçue de cette étape, qui était difficile. Je ne m’attendais pas à avoir autant de mal à tenir mes adversaires en vitesse. Et puis j’ai eu quelques petits soucis qui m’ont fait perdre beaucoup de temps et qui m’ont ralentie : une bouée dans la quille, une bouée dans le safran, pas mal d’algues enroulées autour de la quille. Niveau stratégie, j’ai fait des petites bêtises aussi. A chaque fois où je me disais que j’allais arrêter de suivre le paquet, forcément ça ne marchait pas. Le bilan de cette étape est plutôt négatif même si le dernier portant sous spi, dans du vent, était vraiment sympa. J’ai eu du mal à trouver du plaisir à naviguer derrière, à ne jamais réussir à revenir. Mais c’était quand même sympa. Et il me reste assez d’énergie pour être en forme pour les deux prochaines étapes. »


Susann Beucke (This Race is Female - ALL), 27e:

© Elodie Lietin

« J’ai rempli mon premier objectif qui était de finir. De ce côté là, j’ai fait le job. Par contre, je n’ai pas pris la bonne décision au niveau du DST (dispositif de séparation du trafic) des Scilly. Je me suis tenue à mon option mais ce n’était pas la bonne. Je suis un peu déçue. Mais ce n’est pas la fin du monde, mais au moment où tu arrives, tu te dis “merde”. J’ai fait des progrès en matière de vitesse. J’ai mieux géré la fatigue aussi. J’ai réussi à bien dormir au bon moment. Je suis restée concentrée et dedans. La prochaine fois, je ne finirai pas toute seule et resterai avec les autres. Mais je vais plus vite et j’ai une longue liste de questions à aborder avec mon coach Bertrand Pacé, notamment sur les marées. Mais globalement, j’ai réussi à faire tout ce que je voulais. »


David Paul (sailingpoint.co/Just a Drop - GBR), 28e :

© Elodie Lietin

« Je me suis bien amusé ! Niveau émotions, c’était un peu comme les montagnes russes. J’ai pris un bon départ mais j’ai pris des algues dans la baie de Sein et j’ai dû faire marche arrière à plusieurs reprises. J’ai aussi eu quelques problèmes électriques. Mon alarme d’homme à la mer s’est déclenchée pendant environ 48 heures, ce qui a empêché le pilote automatique de fonctionner. Ce n’était pas drôle, j’ai dû beaucoup barrer. Mais je suis heureux d’avoir essayé de faire ma propre route. J’ai fait cap vers la côte du Dorset pour essayer de toucher la nouvelle bascule de vent avant les autres. Je ne pense pas que ça ait bien marché, mais je n’ai rien perdu. C’était très ouvert. Je me suis bien battu avec Sanni (Beucke) et Ben (Beasley. J’ai fait une bonne course. Je me suis plutôt bien physiquement. J’ai essayé de manger moins de snacks sucrés et plus de noix et autres. J’ai l’impression d’être un écureuil. C’est sympa d’arriver à Kinsale pour la première fois, dans 20 nœuds de brise. »


Ben Beasley (Ocean Attitude - NZL), 29e :

© Elodie Lietin

« Je suis vraiment content de la manière dont l’étape s’est passée. J’étais bien positionné en début d’étape, ma vitesse était ok. Par contre, j’ai eu des soucis électroniques. C’était dur aussi d’essayer de faire marcher le pilote automatique et d’échouer. Je n’étais pas dernier et ça, c’est un bonus. Je pense que je dois essayer de mieux gérer mon sommeil parce qu’à la fin de l’étape, j’ai un peu galéré, mais ça vient avec l’expérience. Concernant la réclamation contre moi pour être entré dans le DST : l’amendement était tardif et je ne l’ai pas vu. Je pense que ça fait partie de l’apprentissage, et j’espère que la pénalité ne sera pas trop sévère. »


Laurent Givry (Cap Horn), 30e :

© Elodie Lietin


« C’est la première fois que je passais une écluse, la première fois que j’allais à Caen, ma première Solitaire, mon premier Fastnet, mes premiers 600 milles en solo. Quand j’étais dans la pétole pendant trois heures, je voulais tout arrêter. Je me disais que ce bateau faisait chier. Mais quand le bateau est revenu, c’était super. J’ai dû faire dix fois des 360°. Je suis content. C’était top!






Piers Copham (Voile des Anges - GBR), 31e :

© Elodie Lietin

« J’ai pris un très mauvais départ. J’ai eu un souci avec la télécommande du pilote/ Donc je suis parti avec dix minutes de retard. J’ai fait une mauvaise arrivée aussi mais à part ça, les 600 milles entre étaient top. Sinon, tout s’est bien passé, il n’y a pas eu de désastre. Si on me donnait un IMOCA, je partirais demain pour un tour du monde. L’étape était géniale. Quand tu ne t’entraînes pas et que tu n’as passé que neuf jours en mer dans l’année, tu ne peux pas t’attendre à être en tête de flotte. Globalement, j’arrive 30 ans trop tard, peut-être même 40. Mais c’était beau d’arriver à Kinsale. C’est très joli. »


Anthony Quentin (Hace ALUR), 32e :

© Elodie Lietin

« C’était mon premier Fastnet. C’est mon petit Cap Horn à moi. Je suis super content d’être arrivé. J’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai raté un passage où il fallait être là, j’ai pris du retard et au final, ça fait pas mal de retard à la fin mais ça s’est joué à peu de chose donc je suis content. Je me suis dit quand j’étais dans le bateau que j’étais dans le bateau que j’étais à ma place et ça, c’est bien »












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