Les 32 Figaristes en lice sur la 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec ont quitté un à un le ponton du port du Bloscon (Roscoff) ce dimanche matin. Place désormais à la troisième et dernière étape de la course entre la Baie de Morlaix (Finistère) et Piriac-sur-Mer (Loire Atlantique), une étape de 470 milles dont le départ sera donné à 14h00 dans du petit temps.
Basile Bourgnon (Edenred), 1er au classement général provisoire :
« C’est inespéré d’être en tête du général avant la dernière étape. Ce n’était pas réellement mon premier objectif cette année, qui était de gagner une étape de Solitaire. Avoir gagné la deuxième étape valide mon doux rêve. Maintenant, il va falloir avoir des ambitions plus hautes et se battre à fond, sans pression. C’est le cas de le dire, sans pression de vent, sans pression mentale. On va pouvoir aborder cette étape comme les autres navigations, à ma façon, sans contrôle parce que je ne suis pas sûr de savoir faire et que ça mettrait une pression que je n’ai pas besoin d’avoir. »
Corentin Horeau (Banque Populaire), 2e au classement général provisoire :
« Je suis 2e au classement général, c’est génial ! C’est là où je voulais être. J’aurais signé pour ça avant le départ. Forcément ça rajoute un peu de pression. Le stress monte un petit peu mais on est là pour ça, c’est du bon stress. Il reste une étape. J’ai juste envie de profiter parce que ça va aller vite au final. J’ai l’impression qu’on était à Caen hier. »
Benoît Tuduri (CAPSO - En Cavale), 6e au classement général provisoire :
« Je suis assez calme, concentré. Le parcours va être assez intéressant même si on va être encore pas mal dans une phase de pétole. Ce n’est pas trop la météo qui me convient le mieux mais on va faire avec, comme sur la deuxième étape. Ça va se gérer sur l’eau où il y a aura des petits coups à jouer comme toujours, même s’il y a bien sûr une stratégie en amont. Sinon, je suis 6e au classement général, à un peu plus de 3h30 des premiers, ce qui est un grand écart. Le scénario idéal serait de pouvoir prendre un peu d’avance sur tout le monde, mais ça risque d’être difficile. Par contre, je ne suis pas loin du tout du 4e et du 5e. Mon objectif principal avant le début de La Solitaire du Figaro Paprec était un Top 10. Donc ça va être aussi d’assurer ma place. Sinon, pour le classement Beneteau des bizuths, j’ai pris l’habitude d’avoir la pancarte (Benoît a gagné le Trophée Beneteau des bizuths sur les deux premières étapes) donc ça serait très sympa de la garder avec moi (rires). Ce sont mes objectifs principaux, et de me faire plaisir et d’arriver à Piriac-sur-Mer où je vais retrouver beaucoup de monde : tous mes partenaires qui sont autour de Nantes, la famille et les amis. Ça va être très sympa de vivre ce moment. »
Romen Richard (Passion Santé), 10e au classement général après deux étapes :
« Je me dis que quand c’est compliqué, ça l’est pour le monde donc je suis juste content d’aller sur l’eau. Dans tous les cas, il va y avoir plein de rebondissements. Il va falloir garder de l’énergie jusqu’à la fin. Il ne faut pas oublier de prendre du plaisir surtout, parce que c’est la dernière étape. C’est là où tout va se jouer. Il faut y aller détendu, tirer son épingle du jeu et se dire qu’on est tous dans le même truc. Je m’étais fixé un objectif de Top 15. Pour le moment, je suis 10e, c’est bien au-dessus. J’ai pas mal d’avance sur le 15e mais il peut encore se passer plein de trucs, donc sur l’eau, je ne fais pas attention à l’objectif, mais si je peux rester dedans, c’est cool. ».
Elodie Bonafous (Quéguiner – La Vie en Rose), 11e au classement général provisoire :
« La priorité reste de bien se reposer. Je pense que le mental et le moral seront les choses les plus importantes. Et le moral est forcément meilleur quand on n’est pas trop fatigué. L’idée, sur cette dernière étape, n’est vraiment pas de partir en mode revanche de la précédente mais de partir comme si c’était le début de la course, essayer de naviguer proprement. Cette Solitaire est passée vite. Il faut essayer de prendre un maximum de plaisir et de concrétiser un bon résultat sur cette dernière étape pour finir en beauté. »
Guillaume Pirouelle (Région Normandie), 16e au classement général après deux étapes :
« Cette Solitaire, c’est un rêve. Il y a beaucoup d’investissement toute l’année pour être prêt. Et là, tout part en éclats en peu de temps. C’est le jeu sur cette course qui est très difficile à gagner. Avec autant de temps de retard, sauf énorme coup du sort, c’est difficile d’imaginer de revenir au classement général. Des étapes comme ça, où il y a 15 heures d’écart, je pense que cela se voit tous les 20 ans. L’objectif principal n’est plus là. Ce serait beau de faire un résultat sur cette 3e étape, cela montrerait que je sais rebondir et que je sais aller au-delà du fait d’avoir raté le classement général. On va essayer de se focaliser sur la 3e étape, pour faire une belle étape. J’estime ne pas avoir fait beaucoup d’erreurs sur l’eau, il n’y pas eu beaucoup de réussite, mais cela fait partie de la course (…) Peut-être que j’aurai plus de chance sur cette 3e étape. Mais on va encore rencontrer des conditions assez complexes. C’est vraiment une Solitaire avec des conditions particulières. Mais la météo est parfois incertaine, l’été. Mais cela va être une étape sympa, peut-être un peu plus côtière. On va être amené à longer les côtes Manche et Atlantique, des coins que l’on connaît bien. Bien sûr, je pars motivé. Les quatre jours seront longs si je ne suis plus dedans. Je suis un compétiteur et je partirai avec l’objectif de faire du mieux possible entre une ligne de départ et une ligne d’arrivée. »
Maël Garnier (J’M Garnier), 23e au classement général provisoire :
« Au vu de la météo annoncée dans le golfe de Gascogne, il a été décidé, de manière assez juste je pense, de réduire un peu le parcours. On a encore une dorsale à traverser. Je pense que les cartes sont déjà jouées pour le général. Par contre, le classement de la dernière étape pourrait être totalement différent et le jeu pourrait être rebattu. J’espère me faire plaisir et faire une belle dernière étape au moins pour oublier la deuxième qui a été plus laborieuse. Et surtout montrer là où est ma vraie place au général, même s’il n’y a pas vraiment de justice sur cette course. Elle est impitoyable et chacun peut tirer son épingle du jeu. Il faut juste être au bon endroit au bon moment. En tous cas, je suis d’attaque. Je vais jouer à fond mes options et me faire confiance. »
Edouard Golbery (Race For Science - Verder), 25e au classement général provisoire : « Je me sens bien. L’étape va être complexe, comme toujours. Mon objectif est de faire une belle course, de naviguer proprement, de ne faire de trop mauvais choix et d’essayer d’améliorer un peu la vitesse. J’ai réglé à nouveau le mât. Sur la dernière étape, je n’avais pas du tout de vitesse parce que je l’avais trop réglé en arrière, j’étais en mode vent fort. Je suis revenu un peu à une base, j’espère que ça va aller mieux. Je suis un peu stressé par les cailloux. Je n’ai jamais fait d’étape où tu dois tirer des bords dedans. Il faut vraiment y aller pour avoir un avantage sur la flotte. J’ai pas mal d’interrogations là-dessus. Sinon, j’ai beaucoup de plaisir à aller au bout de cette Solitaire. J’ai trouvé tout ce que je voulais : beaucoup de challenge ! Il n’y a pas eu trop de vent fort mais c’était une super course. J’ai déjà très envie d’y retourner, ce qui est bon signe vu que celle-là n’est pas encore terminée. Je suis bien dans ma tête et j’espère juste que je ne vais pas encore rester collé 24 heures. C’était chaud. Si on pouvait éviter de refaire ça, ça serait bien. »
David Paul (Sailingpoint.co/Just A Drop), 27e au classement général provisoire :
« Je pense que cette étape va être une typique de Figaro : difficile. Elle devrait se passer un peu comme la fin de la deuxième étape, sauf que ça va durer tout du long. Elle va se jouer aussi au mental. Je pense qu’il va y avoir pas mal d’opportunités, mais que tout pourra changer jusqu’à la ligne d’arrivée. Je pense que j’arrive à bien gérer les moments compliqués. J’ai mis en place un process que je répète dans ces cas-là. Je me demande si je vais dans la bonne direction, ce que je dois faire pour que le bateau avance vite, comment je dois prendre soin de moi…. Sinon, ma cheville va mieux (David Paul s’est blessé sur la 2e étape en heurtant un OFNI). J’ai passé une radio hier matin. Elle n’est pas cassée. Le médecin m’a fait un bandage. Je n’ai pas trop mal. »
Ben Beasley (Ocean Attitude), 28e au classement général après deux étapes :
« Je veux juste finir cette étape. J’ai l’impression que je viens de terminer la dernière et on repart déjà. Ça risque de prendre un peu de temps pour rentrer dedans parce que je suis fatigué. Je dois faire les choses de manière simple, rester concentré, essayer de rester avec la flotte et de ne pas pénétrer dans les DST en restant éveillé ! J’ai dormi 15 heures après mon arrivée. J’en avais vraiment besoin. »
Laurent Givry (Cap Horn), 29e au classement général après deux étapes :
« Je me sens très bien. Je suis très heureux pour l’instant de tout ce que j’ai fait. C’est la plus grande aventure de ma vie. J’ai fait plein de trucs, mais là, quand même, je dois avouer que c’est vraiment au-dessus de tout. Je suis assez confiant. J’ai vraiment envie de faire une belle course donc je vais donner tout ce que j’ai. Je viens juste de regarder les routages avec Sidney (Gavignet). Il va y avoir un moment assez chaud quand on va passer le Raz de Sein à cause d’une dorsale à bien gérer. J’ai un plan en place, un bon roadbook que Sidney m’a fait. Je vais le suivre. Sinon, je ne suis pas stressé. C’est marrant. J’étais stressé sur les deux premières étapes, mais là pas du tout. »
Susann Beucke (This Race is Female), 30e au classement général après deux étapes :
« On n’a pas eu beaucoup de temps pour récupérer après une étape horrible. Mais je dois composer avec, il n’y a pas d’alternative. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir. Parfois, dans le sport, c’est mieux de ne pas réfléchir du tout (rires). Je suis prête. Ça va être très aléatoire, et pour moi, c’est la dernière chance de prouver que j’ai beaucoup travaillé sur ma manière de naviguer depuis un an. Je ne crois pas en la chance. Je crois en une bonne préparation. Je dois faire mieux. C’est une course et tu ne peux pas penser à l’abandon, sinon, c’est que tu abandonnes déjà. Il faut rester concentré jusqu’à la fin. Tu peux gagner jusqu’à l’arrivée. Je n’ai pas de pression du tout. Il y en a sur d’autres bateaux. »