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Les dernières impressions au ponton

Bye, bye Caen. Ce dimanche de bon matin, la flotte de la Solitaire du Figaro Paprec a largué les amarres qui la retenaient depuis une semaine au bassin Saint-Pierre, théâtre des festivités de cette 54e édition en terre normande. Un à un, les skippers ont rejoint le canal de 14 km qui sépare la ville portuaire du large, où sera donné dans quelques heures, à 13h02 tapantes, le coup d’envoi du premier acte en direction de Kinsale.

À l’heure de rallier la grande scène nautique au large d'Ouistreham, voici les dernières impressions qu’ils ont bien voulu nous confier avant de rentrer de plain-pied dans une course qu’ils se tardent toutes et tous de disputer. Entre l’envie de bien faire, le stress de la compétition, et une légitime pointe d'appréhension, une inévitable solennité flottait dans l’air à l’approche de ce Grand Départ, dont les images promettent d’être à la hauteur des enjeux sportifs.

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Corentin Horeau (Banque Populaire) : « Rester sur ma ligne de conduite, favori ou pas »

« L’eau est hyper calme, le soleil se lève. Je suis plutôt calme. J’ai un peu chaud. Ça doit être l’excitation qui monte. On a du temps pour se mettre dedans avec le SAS, récupérer les dernières informations météo… Cela ne sert à rien de se mettre la pression maintenant. Je me fiche que l’on dise que je fais partie des favoris. Je vais essayer de faire ma course sans trop regarder les autres comme je fais depuis le début de la saison. Et de rester sur ma ligne de conduite, favori ou pas favori. L’année dernière, je pense que j’étais dans les favoris, et j’ai fait 13e. On verra bien à la fin. Il faut se mettre dans le bain d’entrée. Il y aura des rebondissements de partout. On va essayer de prendre du plaisir. Je pense qu’il va y avoir beaucoup de changements de leaders. On ne sait pas trop à quelle sauce on va être mangé à l’arrivée en Irlande. On est vraiment dans une étape de Solitaire pure et dure ».

Victor Le Pape (Région Bretagne – CMB Espoir) : « Un peu de stress, mais c ‘est logique » « Ça fait une semaine que l’on est à Caen. Il y a eu un peu de tout. On a eu un beau début de semaine. Et puis il y a eu un peu de stress, mais c’est logique. Tout le monde m’a dit que l’inverse aurait été inquiétant. Tout va bien pour l’instant. On a hâte de prendre le départ. La montée de chenal qui va être sympa aussi. On va pouvoir étudier encore une fois la météo avant de partir et à 10h30 on sera en solitaire. On en parle depuis le début. Au début de la semaine, c’était 80% d’excitation, 20% d’appréhension. Je crois que la jauge est un peu en train de s’équilibrer. Ça doit être 50-50 à l’heure actuelle. J’ai un peu d’appréhension parce que ça reste une grosse étape mais j’ai hâte d’y être. J’ai eu mon frère (Martin) au téléphone hier soir. On se voit régulièrement. Il filé plein de petits tips pour passer une bonne étape. Il m’a dit de prendre du plaisir. C’est la première, il n’y en aura pas deux comme ça, vas-y à fond. C’est une belle étape assez longue. Le parcours n’a pas l’air d’être réduit parce que l’on a de belles conditions. On va avoir plein de conditions de vent différentes. Il va y avoir pas mal de match. Il y aura pas mal de zones de transitions qu’il va falloir gérer. C’est une belle étape de bizuth. Je n’ai pas forcément de pression particulière parce que c’est ma première. C’est génial mais j’ai toujours annoncé qu’il fallait qu’il faire un top 15 depuis le début de la saison. Après, on verra bien. Un top 15 serait pas mal, un top 10 serait extraordinaire. Après, comme sur un Tour de France cycliste, je pense qu’aller chercher des étapes et des bons classements serait pas mal ».

Alexis Loison (Groupe Reel) : « Il va falloir avoir les yeux ouverts »

« Je suis un peu moins surpris par le jour J mais à la fois il y a toujours le stress. On part quand même pour naviguer pendant quatre jours, ne pas dormir, se priver pas mal de choses et surtout s’arracher et essayer de bien faire. On essaie à chaque fois de ressasser, se dire que l’on n’a rien oublié, que l’on peut y aller comme ça. Il faut surtout avoir le schéma météo en tête, c’est important. Ça ne va pas être simple, comme chaque départ de La Solitaire. Déjà il y a les ingrédients du parcours : une partie côtière qui influence souvent le vent, et beaucoup de courant quand même. Même si pour le moment on a de petits coefficients de marée, ça va vite augmenter. Très vite, le fort courant peut engendrer des éventuels passages à niveau. Et niveau météo, il y a pas mal de petits phénomènes qui passent avec des fronts très atténués qui sont souvent mal visualisés par les modèles. Il y a une vraie part d’incertitude avec un bateau qui va être 500 mètres à côté de nous et qui s’envole dans une risée que nous on n’a pas. Il va falloir avoir les yeux ouverts. Et puis surtout croire en ses options. On est là aussi pour ça, pour jouer avec les options que l’on aura. L’ambition est présente, élevée. C’est faire un truc que je n’ai jamais réussi à faire mais c’est assez naturel de vouloir progresser. J’ai annoncé un podium à minima ».

Elodie Bonafous (Queguiner La Vie en Rose) : « Du stress positif, qui me booste »

« Je suis prête. Tout est à bord du bateau, j’ai plein de bonnes choses à manger, j’ai la météo et les idées claires. J’ai un peu hâte de partir. Je suis assez sereine. Là il y a un peu de stress avec la foule, le public… On a toujours peur d’avoir oublié un truc, mais c’est du stress positif qui me booste. J’ai hâte d’être sur mon bateau, sur la ligne de départ, de me mettre un peu dans ma bulle et faire place à la concentration. Je me sens en forme. Ça avait bien fini l’année dernière, bien commencé cette année. Il y a eu un petit stand-by en cours d’année. J’avais un peu peur que le volume de navigation inférieur à celui de mes concurrents me fasse revoir mes objectifs à la baisse, mais je pense m’être bien reposée. J’ai pas mal bossé mentalement, du coup j’ai encore plus l’envie d’être là, d’être en mer toutes les nuits et de me donner à fond. La Solo Guy Cotten, après ma reprise de blessure, a été plutôt positive donc je reste sur mes objectifs de début de saison. L’objectif général est de terminer idéalement dans le Top 5 pour faire mieux que l’année dernière. J’espère réitérer un podium, et surtout ne pas faire de grosse erreur, ne pas prendre trop de temps, ne pas naviguer trop risqué pour ne pas me cramer dès le début de la course. ».

Ben Beasley (NZL/GBR) Ocean Attitude : « Je veux faire les choses simplement, naviguer vite, sans prendre de risques »

« Je me sens bien. Je suis stressé et excité, mais c’est normal. C’est top d’avoir réussi à être sur la ligne de départ. Ça n’a pas été facile. Je veux faire les choses simplement, naviguer vite, sans prendre de risques. Les modèles météo commencent à bien se dessiner donc j’ai une bonne idée de l’endroit où je veux aller. La marée va jouer un gros rôle mais globalement, je veux rester proche de l’orthodromie. Et au départ, je pense qu’il faut rester proche de la côte. Pep Costa m’a beaucoup aidé pour la météo. Je pense avoir la détermination nécessaire pour réussir à finir l’étape. Je dois juste faire attention à bien dormir et à bien manger ».


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