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L’heure du virement a sonné

Après une journée passée bâbord amure, c’est vers 18 heures, sur un plan d’eau qui s’est bien calmé, que les premiers solitaires ont enfin changé de cap. Un premier virement instauré par le chef de file de cette Solitaire du Figaro Paprec, Alexis Loison (GROUPE REEL) qui prend ses responsabilités et par Romain Le Gall (Centre excellence voile - Secours populaire 17).


Au fil des minutes, tous ont engagé cette manœuvre et font désormais ce bord rapprochant vers le golfe de Gascogne. Si cette première partie de course n’a pas été aussi simple que cela, ce deuxième tronçon risque bel et bien de fournir un scénario encore plus hitchcockien. La situation météorologique sur le golfe de Gascogne pourrait permettre d’entrevoir quelques options. Après quasiment trente heures de course, la flotte pourrait bien se diviser et certains tenter quelques coups tactiques.

 



Les conditions vont enfin devenir plus estivales et les solitaires pourront peut-être retirer une ou deux couches de vêtements. Si les cirés vont certainement se ranger, ce sont les spis qui devraient sortir des sacs. Une éventualité que Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) entrevoit avec plaisir. « Ça tape un peu moins qu’à Wolf Rock mais vivre penché n’est pas le plus simple. J’ai hâte que le vent adonne un peu pour pouvoir hisser les grandes voiles et glisser un peu plus à plat. J’ai réussi à dormir sur le long bord qui menait à Wolf Rock et là, sur le près, j’arrive aussi à m’autoriser quelques petites siestes. Pour la suite, ça commence à se mettre en place dans ma tête. On va encore avancer un peu au près. Il va falloir trouver le bon moment pour virer de bord, ni trop tôt, ni trop tard. C’est assez sympa de naviguer comme ça, en flotte. La course au temps ne va pas se jouer à grand-chose, mais j’aimerais bien faire quelques petites options, on attend que l’occasion se présente. »

 



Grâce à un placement quasi parfait et une bonne vitesse depuis Wolf Rock, Victor Le Pape (Région Bretagne - CMB Espoir), s’empare au pointage de 18 heures de la deuxième place.

« On a eu du vent assez fort en quittant Wolf Rock mais nous nous attendions à ça. On n’a pas eu le loisir de beaucoup dormir à ce moment-là. Nos deux nuits éveillées commencent à peser lourd. Nous sommes maintenant sur un long bord bâbord pour aller chercher ce front. Je suis assez content de ma navigation. Je passe 3e à Wolf Rock, c’est pas mal. Je me sens bien sur l’eau. J’ai pas mal de copains à côté de moi pour faire la course, c’est motivant. Quand on regarde les écarts, c’est touche touche. Il y a encore pas mal de route à faire. La flotte est très compacte, je n’ai pas vu si des copains sont partis à l’intérieur du DST mais ça ne m’étonnerait pas. Il faut être dessus tout le temps. Dès que tu penses pouvoir aller dormir, tu te rends compte que tu es moins rapide. La mer n’est vraiment pas facile, ça tape, ça saute mais pour le moment, il faut faire avec ». Une analyse en adéquation avec ce qui se passe sur l’eau

 

Pour Pep Costa (VSF Sports), le début de course a été assez engagé avec du près et du vent. « Je suis content de ma course même si j’ai fait une petite erreur dans la Manche. Je me suis refait un peu et je suis assez content de ma nuit depuis Wolf Rock. Nous nous dirigeons vers une zone un peu faible en vent. On a encore pas mal de travail à faire. Je préfère naviguer en flotte et proche des autres concurrents. Cela permet de ne pas prendre trop de risques et de vérifier si tes réglages sont bons. De tout façon, c’est stressant que tu sois proche ou loin. J’ai une petite idée météo pour la suite, je sais que ça va être compliqué avec des vents assez faibles et changeants. J'en ai assez d’être sur les portières depuis le départ. »


Ce changement de cap et l’éventualité de pouvoir ouvrir le jeu devrait motiver une flotte qui s’apprête à passer sa troisième nuit en mer. Une nuit beaucoup plus calme en perspective et quelques minutes de repos qui vont faire le plus grand bien à l’ensemble des skippers.

 

 



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