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L’enfer du Nord

Seuls ceux qui osent s’aventurer dans ces zones tempêtueuses connaissent la furie des éléments. À bord de la vedette Express, qui accueille l’équipe médias de La Solitaire du Figaro Paprec, photographe, caméraman, régie et rédacteurs, la vie s’articule autour des marins. Express est « LE » chasseur de solitaires. Mais en cette journée particulière, les éléments jouent contre le bateau.



La garde-robe des marins propulse efficacement leur monture à des vitesses folles. Sur Express, le capitaine tente de rattraper quelques concurrents. La tâche est quasi impossible. La mer, courte, épaisse et désordonnée, empêche le trimaran de 24 m de long d’allonger la foulée et espérer croiser leur route. La vacation radio de l’après-midi n’a pas été fructueuse, seul Loïs Berrehar a osé prendre sa VHF pour nous stipuler qu’il ne pouvait pas prendre du temps pour nous. Difficile dans ces conditions de lâcher la barre. Les mots des marins ressemblent plus aux maux des marins, en ce début de soirée. Cette journée en enfer va marquer les corps et les esprits, c’est certain.



Les heures à la barre s’enchainent sur une mer démontée, les départs au lofe sont légion, les surfs endiablés et les paquets de mer sur le pont des Figaro Bénéteau 3, incessants. Le pire dans cette histoire, c’est que les marins, une fois South Portland Bill et Skerries Bank contournés, devront faire marche arrière et retraverser la Manche direction Ouessant. « Ici naissent les légendes » n’est pas un mythe et il est certain que cette ultime étape entre Royan et La Turballe marquera les esprits pour de longues années. Ah oui, pour la carte postale, quelques murs d’eau pointent à presque 3 m de haut et le vent dans les rafales souffle aux alentours de 40 nœuds, 27 nœuds en moyenne au passage du front. Trois spis n’auront pas résisté aux coups de boutoirs des rafales scélérates, Romain Le Gall (Centre excellence voile - Secours populaire 17), Romain Bouillard (Décrochons la lune) et Quentin Vlamynck (Les Étoiles Filantes) en sont désormais privés.


Point course

Au pointage de 19 h ce soir, trois mercenaires mènent la flotte à un rythme infernal. Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance), Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) et Basile Bourgnon (Edenred), tous de front, viennent de contourner la marque de parcours la plus à l’est de cette ultime étape, South Portland Bill. Un rythme plus que soutenu, car il n’aura fallu que 12 h aux hommes de tête pour avaler les 153 milles entre Ouessant et cette première marque en Manche. Si à Ouessant, seuls 12 milles séparaient les 32 premiers à 18 h, le rythme de costaud des trois leaders, fait mal. En une dizaine d’heures, le 32e compte 46 milles de retard. Basile Bourgnon avait prévenu avant le départ de Royan, ça sera à "manger dans les poches et à fond".

La trajectoire d’Hugo Dhallenne (YCSL - Primatice - SLB Pharma), très à l’est du groupe des poursuivants, porte enfin ses fruits. Grâce à sa trajectoire, le skipper de YCSL - Primatice - SLB Pharma a réussi à faire l’intérieur à Alexis Loison (GROUPE REEL) et prendre la marque en un bord. Il vire Portland Bill en 4e position. De son côté, Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan) maintient le rythme, mais pointe désormais à 8 milles du leader. Avec 57 min d’avance au classement général sur Gaston Morvan, l’Irlandais va devoir forcer la cadence pour éviter une cassure et perdre du temps. La Solitaire du Figaro Paprec se joue peut-être là. Mais sur une Solitaire il ne faut crier victoire trop tôt.

 

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