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Publie le 25/06/2019
La quatrième et dernière étape de La Solitaire URGO Le Figaro approche de son dénouement final, puisque les premiers sont attendus mercredi après-midi à Dieppe, après 500 milles et quatre jours de navigation. Au prix d’une belle option lundi soir sous l’île de Wight, Eric Péron (French Touch) a franchi mardi en tête la marque de Saint-Marcouf, avec une petite demi-heure d’avance sur Yann Eliès (St Michel). Passé en 7e position, le leader au général, Yoann Richomme (HelloWork-Groupe Télégramme), semble contrôler la situation, même si l’ultime nuit en Baie de Seine de cette 50e édition peut encore redistribuer quelques cartes.
Encore 24 heures de mer et les 47 skippers de La Solitaire URGO Le Figaro en auront terminé avec une 50e édition qui aura tenu, quel qu’en soit le vainqueur, toutes ses promesses. Les suiveurs auront alors sans doute un gros sentiment de vide, tant ce millésime les aura tenus en haleine, les marins pourront quant à eux enfin lâcher prise, s’offrir lits douillets, repas chauds et communion avec un public dieppois qui promet de leur réserver le meilleur accueil, au sortir de ce mois de course exaltant et harassant.
Avant cela, il reste un ultime tronçon de 90 milles entre les îles Saint-Marcouf et Dieppe, abordé en tête mardi à 14h31 par Eric Péron, auteur lundi soir à l’approche de la marque d’Owers d’une option décisive au ras des côtes méridionales de l’île de Wight. 10e au général, le skipper de French Touch comptait au passage de la marque au sud-est du Cotentin 27 minutes d’avance sur un peloton emmené par Yann Eliès (St Michel), au sein duquel se trouvait confortablement installé le leader au classement général, Yoann Richomme (HelloWork-Groupe Télégramme), passé en 7e position. Un leader qui a une nouvelle fois fait la preuve de sa sérénité lundi soir, en suivant, comme Eric Péron, une trajectoire au ras de Wight, alors qu’il avait promis dans la matinée de rester sagement dans le paquet et de ne pas tenter d’option. « C’est la preuve qu’il se sent fort et qu’il devait être sûr de son option. Il a fait ses études (d’ingénieur) à Southampton, à mon avis, il n’a pas fait que rester collé à son banc d’étudiant, il a dû en profiter pour venir naviguer dans le coin plus d’une fois », commente le directeur de course, Francis Le Goff.
Vainqueur de La Solitaire en 2016, Yoann Richomme, qui a depuis ajouté la dernière Route du Rhum-Destination Guadeloupe en Class40 à son palmarès, peut-il encore être détrôné de son fauteuil de leader d’une 50e édition à laquelle, il y a deux mois, il ne pensait même pas participer (il a remplacé Charles Caudrelier, recruté par le Gitana Team) ? « Vu ce qu’il a montré sur l’ensemble des quatre étapes, il tient le bon bout, le garçon », estime Francis Le Goff. Ce dernier refuse pour autant de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, la dernière nuit de mer réservant encore quelques pièges en Baie de Seine. « Dans les prochaines heures, on a un petit marais barométrique, avec vraiment pas de vent dans la nuit en Baie de Seine, confirme Yann Château, le spécialiste météo auprès de la direction de course. Il peut se passer beaucoup de choses en termes de choix de route : si je me fie aux routages que j’ai faits avec quatre différents modèles météo, on a un écart latéral nord-sud possible de 45 milles, entre ceux qui iront très au large chercher la pression qui rentre d’abord par le nord, ceux qui resteront à la côte en espérant un peu de thermique et ceux qui choisiront la voie intermédiaire pour ne pas trop rallonger la route. »
Les poursuivants de Yoann Richomme au classement général, Gildas Mahé (Breizh Cola-Equi’Thé), Alexis Loison (Région Normandie), Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire) et autres, verront peut-être dans cette zone de transition une ultime occasion de chamboule-tout, tout comme ceux qui jouent le podium au classement des bizuths – dans l’ordre Benjamin Schwartz (Action contre la Faim), Tom Laperche (Bretagne CMB Espoir) et Sébastien Marsset (Handicap Agir Ensemble) – ou à celui Vivi des étrangers – Alan Roberts (Seacat Services), Justine Mettraux (TeamWork), Will Harris (Hive Energy). Après, il sera sans doute trop tard, puisqu’à partir du milieu de nuit, un souffle de nord-est devrait rentrer peu à peu sur la flotte pour ne cesser de se renforcer dans la journée de mercredi, réduisant les derniers milles entre Antifer et Dieppe à une course de vitesse. Bref, c’est maintenant ou jamais…