Voici la réaction de Tom Laperche (Bretagne CMB Espoir), 3e au classement général final de La Solitaire du Figaro.

« Ça fait bizarre que ça se termine comme ça, mais je suis vraiment content d’être à cette place. Objectivement, je pense que je la mérite, sur toutes les étapes, j’ai souvent été dans les cinq, voire plusieurs fois en tête, je ne pense pas avoir eu de chance ou bénéficié de coups foireux. Et depuis le début de la saison, j’ai montré que je méritais une belle place et que j’étais capable d’être devant sur le circuit Figaro, je suis fier de ça. Ce qui m’a surtout plus, c’est la façon avec laquelle j’ai réussi à obtenir ce résultat et au plaisir que j’ai pris sur l’eau. Je me sentais bien sur le bateau, ça me permettait de bien réfléchir à comment avancer plus vite et où me placer par rapport aux autres. C’est ça qui est important pour être devant. Mon but n’était pas de défoncer les autres, mais de vraiment bien faire glisser le bateau. Mon statut de favori n’était pas facile à assumer, c’était dur pour moi d’imaginer faire un podium, voire de gagner, comme cetrains le disaient. En même temps, je m’étais préparé pour ça et je savais que j’en étais capable, j’avais gagné la Solo Maître CoQ, j’avais fait des podiums. Je remercie vraiment beaucoup la filière Bretagne CMB avec laquelle j’ai commencé il y a deux saisons en Figaro, elle est extraordinaire, j’ai fait deux Solitaire, c’est un super aboutissement de finir à cette place au bout de deux années. Et je sais qu’il y a moyen de faire encore mieux l’année prochaine, c’est vraiment génial. Je pense à beaucoup de gens qui m’ont aidé, qui m’ont fait confiance depuis que je suis tout jeune, ça m’a permis d’acquérir de l’expérience, je pense aussi aux gens qui, pendant mes études, m’ont permis de naviguer. Ma formation d’ingénieur m’a permis d’être carré, organisé et rationnel pour être performant rapidement. Mon secret ? Je suis bien en mer et à l’aise sur un bateau et ça depuis très jeune. je suis aussi quelqu’un qui travaille, je suis assez rigoureux et rationnel, ce qui me permet d’apprendre assez vite et de performer rapidement. Il y a aussi beaucoup de feeling et de glisse que j’ai depuis que je suis assez jeune, c’est le fait d’avoir navigué sur plein de supports différents, que ce soit de la planche à voile, du Moth à foil, du multicoque, du Flying Phantom. Un moment de cette Solitaire ? Un moment super fort, c’est la première nuit en partant de Saint-Quay-Portrieux, quand je me retrouve en tête de la course. J’étais parti du ponton avec les larmes aux yeux, tout le monde me mettait beaucoup de pression, j’étais hyper attendu, et deux heures après le départ, je me retrouvais en tête et pour toute la nuit, c’était un truc incroyable de se dire que je suis en route pour le Fastnet en tête des 35 bateaux. Tu pars pour trois semaines, tu sais que c’est une course de folie pendant laquelle il va falloir se battre beaucoup, c’était très fort de réussir à d’entrée être dans le coup. J’ai envie de revenir, cette course est assez incroyable, avec ce groupe de personnes qui vadrouille de ville en ville pendant trois semaines et sur l’eau, on se donne de façon incroyable, il n’y a pas beaucoup de compétition où on se donne comme ça pour des petits détails. C’est une bataille de rue où tu vois ce que fait le mec à côté, c’est incroyable. Il y a un niveau et une exigence que tu ne retrouves pas ailleurs. »