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Publie le 24/06/2019
La journée de lundi a été bien morose pour la flotte des 46 solitaires encore en course sur la quatrième étape de La Solitaire URGO Le Figaro. Si un vent de sud-ouest modéré leur a permis d’avancer groupés à vitesse raisonnable vers la marque d’Owers, à l’est de l’île de Wight, une épaisse brume a un peu plombé l’ambiance et les a obligés à la plus grande vigilance. La suite du programme ? Un passage nocturne à Owers puis une ultime traversée de la Manche, qui, en raison du possible passage de cellules orageuses, pourrait être piégeuse.
Après 48 heures de mer, la grande explication n’a pas vraiment commencé sur la quatrième étape de La Solitaire URGO Le Figaro partie samedi de Roscoff à destination de Dieppe (500 milles). La zone de molle attendue la nuit dernière a bien posé ses grosses pattes sur les 46 solitaires encore en course (Clément Commagnac a abandonné), mais au lieu de générer des écarts, elle a provoqué un rassemblement général : la très grande majorité de la flotte est en effet compactée ce lundi après-midi en 5 milles, ce dont on n’avait plus l’habitude depuis le départ de cette 50e édition, synonyme jusqu’ici de grands écarts.
Dans une épaisse brume faisant ressembler la Manche aux bancs de Terre-Neuve, les marins, poussés par un flux modéré de sud-ouest parfois perturbé par des trous d’air, sont restés au plus près de l’orthodromie, sans s’approcher du DST des Casquets, à l’exception notable de Matthieu Damerval (Klaxoon-M), qui a tenté une vaine option de la dernière chance en passant sous le DST et en allant s’offrir de nouvelles rasades de courant au nord-ouest du Cotentin. Pour les autres, purée de pois, idées grises et empannages sous spi auront été au programme de ce lundi morose, avec l’espoir d’ici la fin de journée, en approche de l’île de Wight, d’entrevoir des premières lueurs de soleil.
Peu d’options en revanche, si ce n’est celle de surveiller en permanence l’AIS pour éviter une collision malvenue, la visibilité étant souvent réduite à une grosse centaine de mètres, et celle de penser à la suite. Car si la grande explication finale n’a donc pas commencé, tous les leaders au général, dont le premier d’entre eux, Yoann Richomme (HelloWork-Groupe Télégramme), et ses deux poursuivants, Gildas Mahé (Breizh Cola Equi’Thé) et Alexis Loison (Région Normandie), étant pour l’instant confortablement installés dans le paquet de tête, la seconde partie d’étape pourrait offrir un ultime combat, que tous les observateurs, les yeux rivés sur la carto, espèrent secrètement.
La dernière traversée de la Manche de cette Solitaire (qui en aura compté cinq en tout) entre Owers et Barfleur, à la pointe nord-est du Cotentin, en sera-t-elle le prélude ? « Il y a une grande interrogation, répond Yann Château, spécialiste météo pour la direction de course. Sur les fichiers de vent purs, c’est assez rapide dans un vent de secteur nord-ouest, les premiers seraient à midi en approche de Barfleur, mais il y a en fait pas mal d’incertitudes liées à un front orageux qui remonte. Comme on est en bordure du phénomène, soit ça passe plutôt à l’est, et là, ils devraient descendre sans problème majeur, soit on est dans ce front qui génère des cellules orageuses, avec alternance de zones de molle et de vent, un peu ambiance Pot-au-Noir. » Ce qui signifie grains par-ci, zones de molles par-là, des conditions capables de faire tourner en bourrique le plus zen des solitaires. Rendez-vous mardi matin pour savoir si la météo aura sorti un dernier tour de sa Manche…