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Mots du bord ÉTAPE 3 // 8 septembre

Publie le 08/09/2021

Dans un brouillard à couper au couteau, les Figaro Bénéteau 3 apparaissent et disparaissent les uns après les autres. Emmitouflés dans leur ciré, bottes aux pieds dans cette humidité ambiante, les skippers accusent le coup. Trois nuits en mer, une quatrième à venir et un vent qui joue avec les nerfs et les prévisions météo, les mines sont fatiguées. À les entendre, la bagarre va durer jusqu’au bout. Prochaine étape Bishop Rock qu’ils devraient doubler aux alentours de 15h.

Eric Peron (French Touch) : « Je sors de ma sieste. La troisième étape avec trois nuits dans les pattes, ça commence à tirer, d’autant que cette nuit, on a cravaché sous spi. Je n’ai pas beaucoup dormi. Je profite de cette phase de près pour faire une sieste. Il y a des bascules donc il faut être dessus car même si on met des alarmes, ce n’est pas évident de se reposer. Quand il y a du vent, il y a juste à faire le sanglier. Là il faut faire marcher les neurones tant les conditions sont incertaines et changeantes. À chaque fois que je fais une sieste, j’ai du mal à comprendre ce qu’il se passe quand je me réveille. C’est plus délicat dans ce genre de conditions. Mais on n’est pas encore dans le cas des hallucinations. Le près ou le reaching, c’est propice à faire des siestes de 15 min 20 minutes sans problème. Côté positionnement, c’est pas mal, je suis revenu cette nuit. On est en plein passage de front avec cette brume, il y aura pas mal de petits virements, ce n’est pas encore très dessiné, il va falloir tricoter. »

Gaston Morvan (Bretagne - CMB Espoir) : « Autant les premières nuits, ça allait, autant cette nuit j’ai vraiment senti que la fatigue était là. Je fais des siestes, il faut accepter d’aller dormir et perdre un peu, pour mieux dégainer après. Cette étape est vraiment différente des autres. Le vent est irrégulier, il faut être à l’affût tout le temps, sur les coups tactiques et stratégiques. On s’est préparé un peu pour ça, mais en première année de Figaro, on manque d’habitude côté sommeil et je sais que cela fait partie des choses importantes en course. J’ai encore de la ressource, mais je me demande ce que l’on va avoir comme situation. Car je ne pourrai pas tenir éveillé jusqu’à demain matin. Il va falloir dormir un peu. Je regarde l’écran, tout le monde passe devant, j’ai fait un coup à l’envers, mais c’est une étape de mental. Il y a plein de moyens de gagner et plein de moyens de perdre. Mais globalement je suis hyper content ! »

Violette Dorange (Devenir) : « Ça va mieux qu’au début de la course. Il s’est passé tellement de choses ! J’ai regagné quelques petites places surtout cette nuit où je me suis calée à droite et c’était payant. En ce moment, à l’approche des Scilly avec les zone interdites, il faut faire attention à ne pas se faire emporter avec le courant, il faut jouer avec le vent car il est hyper instable. Il y a une dépression qui nous arrive dessus. Cette nuit je n’ai pas dormi, j’étais beaucoup à la barre, ce matin je vais tenter une sieste. Je pense qu’il va se passer des choses à l’arrivée à la côte, il va falloir être lucide jusqu’à la fin. »

Elodie Bonafous (Bretagne - CMB Oceane) : « Il fait un temps pourri, mais pour moi tout va mieux ! Depuis le début, j’ai sillonné le classement, j’ai eu des hauts et des bas, mais le moral est meilleur aujourd’hui ! J’ai enroulé la cardinale Saint Gowan avec 4 ou 5 bateaux derrière, et j’ai renvoyé le grand spi. Je suis partie sous la flotte et j’ai repris du gras, donc je retourne dans le coup et ça fait plaisir. Je n’ai pas énormément dormi, un peu ce matin. Pour le moment je suis en forme. Le temps est orageux, il y a une petite bulle dépressionnaire qui donne du vent changeant. Rien n’est précis à cause de tout ça. Le schéma jusqu’à Roscoff, je ne le vois pas très bien. Lundy ? Ça avait l’air sympa mais je n’en ai pas profité pleinement car je n’étais pas au meilleur moment de ma course à ce moment-là. J’ai pris une vidéo quand même ! »

Erwan Le Draoulec (Skipper Macif 2020) : « Le sommeil est presque le point le plus important de notre histoire. Je compte mes siestes pour savoir où j’en suis en heures de sommeil. Les premiers jours j’ai réussi à être efficace mais depuis 24h c’est plus dur. Je fais des siestes de 15 mn. J’ai dormi ce matin après l’affalage des spi et gennaker. J’ai dormi 3 fois 20 min. C’est plus dur comme étape au niveau de la fatigue. L’expérience vient au fur et à mesure. Quand je n’ai pas dormi, je ne prends pas de décisions stratégiques. Qu’il fasse nuit ou jour, on est fatigué pareil. C’est plus facile de dormir au près, cette nuit il fallait attaquer fort sous spi et là le pilote ne sait pas faire. Hier, j’ai fait sans le faire exprès une grosse boulette : je me suis mis sous le vent au passage de lundy et j’ai beaucoup perdu. J’ai attaqué cette nuit, j’adore ces conditions. Pour la suite, ce sera du vent de sud-sud-ouest, donc on va tricoter et jouer avec le vent pour se rapprocher de la France. »

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