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Le bouquet de Barfleur

Publie le 25/06/2019

En toute fin de matinée, la flotte des 46 Figaro Bénéteau 3 apercevait à l’horizon la pointe de Barfleur : un passage important avant de s’engager le long de la presqu’île du Cotentin pour aller contourner la bouée Ouest Saint-Marcouf en face d’Utah Beach. Eric Péron était toujours le meneur de jeu avec plus d’un quart d’heure de marge sur ses poursuivants directs.

Alexis Courcoux
Alexis Courcoux

Avec le raz Blanchard à l’Ouest et le raz de Barfleur à l’Est, le sommet de la presqu’île du Cotentin est reconnu comme étant un passage délicat en raison des forts courants de marée qui y sévissent. Il fallait donc choisir quasiment dès la bouée anglaise d’Owers, comment aborder ce couloir avant de pénétrer dans le cul-de-sac d’Isigny. Et Eric Péron (French Touch) ne se posa pas trop de questions : la route la plus directe était pour lui la meilleure, ne sachant pas comment cette traversée de la Manche allait se dérouler.

Une Manche courte

Finalement, après quelques élucubrations dues à une masse orageuse tenace au Sud de l’île de Wight, la brise s’établit au secteur Ouest à Nord-Ouest, d’abord pour huit nœuds, puis pour une douzaine de nœuds. Sur une mer plate et sous un ciel qui (enfin !) se dégageait, il était donc temps de prendre quelque repos sous grand-voile haute et grand spinnaker. Car trois nuits de mer et un temps très instable avaient puisé dans les réserves des skippers pour cette quatrième étape de La Solitaire URGO Le Figaro.

Derrière le leader qui augmentait progressivement son avantage, Yann Eliès (St Michel) et Pierre Leboucher (Guyot Environnement) suivaient son sillage quand Yoann Richomme (HelloWork-Groupe Télégramme) préférait naviguer sous le vent et Michel Desjoyeaux (Lumibird) très au vent : plus de sept milles d’écart en latéral. Un point important qui allait se retrouver aux abords de Barfleur quand il fallut converger vers Saint-Marcouf. Car cette cinquième traversée de la Manche depuis le départ de Nantes début juin, s’est fort bien effectuée en dix heures. Une petite surprise par rapport aux routages programmés qui annonçaient plus d’instabilité.

Du près pour conclure

La marée finissait de descendre lorsque la terre normande apparue à l’horizon : le bon timing pour les premiers à aborder les côtes de France car le flot déportait ensuite les monotypes vers Le Havre, puis une fois la pointe passée, vers Saint Vaast-La-Hougue. L’incertitude toutefois régnait quant à la suite du programme car le vent de Nord-Ouest très modéré de la pointe normande devait faire place à un flux de Nord-Est. Quand ? Comment ? Par une rotation progressive par le Nord ? Par des calmes prolongés du côté de Granchamp ? Par une brusque bascule de 90° ? Rien en tous cas ne présageait ce changement de régime.

Or c’est bien là la dernière opportunité pour les solitaires de reprendre des places, non seulement pour le score de cette quatrième étape, mais aussi pour le gain du podium ou, à tout le moins, d’une place dans le « top ten ». Et la bataille s’annonce aussi âpre pour les classements des « bizuths » puisque Clarisse Crémer (Everial) mène cette fois la troupe tandis que parmi les étrangers, le Britannique Alan Roberts (Seacat Services) est en pole position… Ainsi en ce milieu de journée, cet étalement de pétales bariolés converge vers le même creuset pour préparer le bouquet final ! Qui entourera le premier aux couleurs bleu-blanc-rouge ?

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