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La belle à Belle-Île ?

Publie le 03/06/2019

Alors que le soleil darde encore quelques rayons sur une mer d’huile ondulée par une houle d’Ouest grandissante, les Figaro Bénéteau 3 piquent sous grand-voile haute et gennaker vers Belle-Île. La question est de savoir si le vent va permettre de la laisser à tribord ou s’il faudra embouquer le passage de Quiberon. Et comme la brise est prévue de rentrer doucettement à la nuit, peut-être cette configuration changera la donne ! Mais d'ors et déjà, un outsider crée la surprise : Henri Lemenicier (Eureka) est désormais l'ouvreur...

Se faire la belle. S’échapper. S’extraire du peloton. Tirer sa révérence. Ne plus avoir qu’à regarder dans le rétroviseur. C’est le leitmotiv des 47 solitaires qui ont pris le départ de la première étape de La Solitaire URGO Le Figaro. Quoiqu’ils ne semblent plus n’être qu’une trentaine à encore espérer les lauriers irlandais. Les deux compères partis plein Ouest après Bourgenay apparaissent bien isolés et surtout bien éloignés du match qui se joue du côté de Belle-Île : plus de trente milles plus au Sud, les deux skippers n’ont pas bénéficié d’un flux plus puissant et on même eu plus de mal à traverser cette dorsale peu coopérative.

Et puis les retardataires empêtrés dans les effluves évanescentes de l’île d’Yeu tels Cassandre Blandin (Klaxoon-C), Tanguy Le Turquais (Quéguiner) ou Benoît Hochart (Gagner le large) concèdent tellement de milles qu’un retour dans les heures qui viennent serait plus que surprenant. Car la brise semble enfin s’établir de l’autre côte de ces hautes pressions : au large de Belle-Île, le vent d’Ouest envoie quelques bouffées à plus de huit nœuds…

A gauche ou à droite ?

Henri Le menicier (Eureka) a surpris tout le monde en piquant vers le Nord ce lundi après-midi quand les autres Figaristes tentaient de gagner dans le Nord-Ouest. Et c’est en réalisant une superbe cuillère que le novice s’ocroye plus de cinq milles d’avance sur les ténors du circuit. Et cerise sur le gâteau, d’autres skippers ont aussi choisi la route Nord pour s’extirper de la dorsale : Cécile Laguette (Eclisse) en compagnie de Joan Mulloy (Beleive in grace-Business Post.ie) et Alan Roberts (Seacat Services) longent l’île de Hoëdic…

A une dizaine de milles de la pointe de Kerdonis, les poursuivants sont emmenés par Adrien Hardy (Sans nature, pas de futur), Michel Desjoyeaux (Lumibird) et Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019) les plus au vent et par Achille Nebout (Le grand réservoir), Jérémie Béyou (Charal) et Sébastien Marsset (Handicap Agir Ensemble) un peu plus sous le vent. Mais comment aborder cet obstacle conséquent ? Tenter de pointer haut ne devrait pas empêcher un virement de bord pour parer Locmaria. Filer un peu les écoutes, c’est aller plus vite mais la marée s’inverse avant minuit devant Quiberon : il ne faut pas se rater côté timing…

En tous cas, il faudra gérer l’effet tampon en choisissant de passer par le Sud et les effets de falaises en passant par le Nord de Belle-Île ! Et comme le vent nouveau va progressivement rentrer après le coucher du soleil, il va falloir être très attentif à ce choix qui va bloquer les possibilités tactiques une bonne partie de la nuit. Il y aura certainement des attaques, des choix de voile, des décisions stratégiques qui auront des conséquences jusqu’en mer Celtique ! Puisqu’une fois la brise venue, c’est au portant qu’il faudra jouer des étraves jusqu’au milieu de la Manche…

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