Après une remontée au près particulièrement éreintante dans des vents survoltés (des claques à plus de 35 nœuds) et une mer démontée (des creux de 4 mètres), la tête de flotte de la 53e Solitaire du Figaro a salué les côtes de la Galice et laissé les trois îlots de Los Farallones dans ses sillages. À 16h56, sous un ciel nuageux et à l’abri momentané d’une petite crique au paysage industriel, Tom Laperche (Région Bretagne-CMB Performance) s’offre le plaisir de doubler en tête par tribord les deux petites bouées matérialisant cette marque de parcours. Il peut mettre son clignotant à droite et hisser son grand spi. Nils Palmieri (TeamWork), décidément très à l’aise quand la brise s’en mêle, et Charlotte Yven (Team Vendée Formation-Botte Fondation), aux avant-postes depuis le début de cette 3è étape partie dimanche midi de Royan, lui emboîtent le pas. La meute suit, et le ballet des Figaristes qui font leurs derniers pas au près serré pour lâcher les écoutes et envoyer leur voile ballon, se poursuit de plus belle. Sept solitaires se succèdent en 29 minutes à l’entame d’un dernier bord qui a tout d’un ultime morceau de bravoure sur les eaux du Golfe de Gascogne très agitées en bordure d’un vaste système dépressionnaire en appelant au bon sens marin.

Devant les étraves : un tronçon d’environ 300 milles pour rejoindre l’estuaire de la Loire, dans un vent moyen stabilisé à 25 nœuds et sur une forte houle. Conscient qu’il leur faut, à toutes et tous, autant s’armer de courage que de prudence à l’entame de cette navigation d’une exigence de tous les instants, Yann Chateau, directeur de course, leur souhaite un « bon bord à tous »… C’est parti pour le sprint final avant le tombé de rideau et les premières arrivées estimées demain, à partir de 17h30, au large de Saint-Nazaire.