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Armel Le Cléac’h : « Une grosse fierté »

Publie le 20/09/2020

Il était 22h30 samedi soir lorsque le désormais nouveau triple vainqueur de La Solitaire du Figaro, Armel Le Cléac’h, a fait son retour dans le Bassin de Saint-Nazaire, un peu plus de deux heures après l’annulation de la quatrième et dernière étape. Avant de célébrer sa victoire avec la traditionnelle bouteille de champagne, le skipper de Banque Populaire a confié sa joie d’intégrer le cercle fermé des triples lauréats.

Comment as-tu vécu cette troisième victoire avec cette attente d’un peu moins d’une heure jusqu’à l’annonce de l’annulation de l’étape ?
Je savais qu’il y avait des chances que cette étape ne se courre pas, vu les conditions météo très faibles. Il n’y avait vraiment pas de vent, personne n’a contesté la décision du comité de course, il n’y avait aucune possibilité de partir dans des conditions correctes, donc La Solitaire du Figaro se finit sur une étape qui n’a pas lieu, mais je retiens surtout les trois étapes que nous avons faites et qui ont été trois grosses étapes, avec une grosse bagarre, une intensité incroyable depuis notre départ de Saint-Quay-Portrieux fin août.

Tu avais dit à Saint-Quay que cette Solitaire était ton objectif de la saison, on t’imagine satisfait de l’avoir rempli ?
Oui, c’est vrai que l’objectif est rempli, ça faisait un moment que j’avais mis cette troisième étoile dans un coin de la tête. Je m’étais donné deux saisons pour essayer d’accomplir cette mission, ça a été beaucoup de travail en amont, avec le team Banque Populaire, avec Arnaud (Hébert) mon préparateur, avec tous les gens qui m’entourent, pour essayer de revenir au meilleur niveau, j’y suis arrivé, c’est génial parce que cette victoire a été construite. Il y a eu une première étape qui était un peu celle de tous les pièges la première nuit. J’ai tenté une option qui s’est avérée payante sur la fin et m’a permis d’être dans le match et de lancer cette Solitaire de la meilleure manière. Ensuite, il y a eu cette deuxième étape qui a été le tournant de cette course, pendant laquelle j’ai imposé mon rythme et ma manière de naviguer, j’ai fait cette étape quasiment comme dans un livre de bout en bout, ce qui m’a permis de faire le break sur mes adversaires principaux. Et enfin cette troisième étape mouvementée, corsée, avec des rebondissements et ce final avec Fred Duthil qui passe sous Belle-Ile et revient à dix minutes du général, c’était un scénario assez incroyable. Il nous restait éventuellement un dernier sprint pour finir ce bras de fer, la météo en a décidé autrement, c’est le jeu et moi, je suis super heureux. C’est une belle victoire pour Banque Populaire, on a eu une année 2018 très dure, on s’est relevés, j’ai eu la confiance de mon partenaire pour poursuivre l’aventure avec la construction d’un nouveau trimaran et m’accompagner en Figaro, où je suis allé me remettre en question en naviguant avec des talents qui arrivent, comme Tom (Laperche). Je suis content d’offrir cette belle victoire à Banque Populaire, c’est ma troisième étoile, leur première sur La Solitaire du Figaro, ça lance de la meilleure manière la suite du programme avec l’Ultim qui arrive dans quelques mois. L’objectif suivant sera la Route du Rhum 2022.

Saint-Nazaire t’aura décidément toujours réussi en Figaro ?
C’est vrai que c’est une ville qui me réussit. Il y a eu 2000, ma première Solitaire du Figaro, avec une deuxième étape qui m’a révélé auprès du public de la voile. Puis 2003, cette fameuse arrivée avec 13 secondes d’avance sur Alain Gautier qui me permet de gagner ma première Solitaire. Et puis 17 ans après, je regagne ici, à Saint-Nazaire, je suis très heureux de gagner de cette manière, ça montre aussi la difficulté de La Solitaire, j’ai gagné trois fois en vingt ans et douze participations, je suis content de rejoindre le cercle des triples vainqueurs. Je suis très fier d’être avec eux, il y a déjà deux très bons copains, Yann (Eliès) et Jérémie (Beyou), avec lesquels on a quasiment commencé sur les bancs de l’école en Optimist puis en dériveur, on a ensuite fait nos premières Solitaire du Figaro quasiment en même temps. Ils ont dominé un moment le circuit de la tête et des épaules, moi, ça a été un peu plus sur le long terme, mais c’est un grand plaisir de rejoindre ces deux copains, ça va leur mettre un peu la pression. Et il y a Jean (Le Cam), Mich’ (Michel Desjoyeaux), qui sont des marins qui m’impressionnaient vraiment quand je suis arrivé à Port-la-Forêt il y a vingt ans, c’étaient les exemples à suivre. Et Philippe Poupon, un marin qui m’a fait rêver quand j’étais gamin, je suivais toutes ses courses, j’avais son poster dans ma chambre. Donc le fait d’arriver dans ce cercle fermé, il y a une grosse fierté.

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