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Les derniers mots des marins avant le départ

Published on 28/08/2022

© Arnaud Pilpré
© Arnaud Pilpré

Jörg Riechers - Alva Yacht

Je suis stressé, c’est normal ! Ce sera une grosse étape, dure avec de forts vents portants. Il s’agira de ne pas casser le bateau. Je pense qu’on peut pousser les bateaux très très fort, je suis plus inquiet pour les voiles, il ne faut pas les abîmer ou les déchirer. Il faut juste rester concentré et ne rien faire de stupide. Je dois me concentrer comme si la première étape n’existait pas. Je ne pense pas du tout au résultat. Ce sera un départ léger, instable et difficile. Le vent se renforcera par l’est et atteindra 25-30 nœuds à Guernesey, où il y aura un peu de rock and roll, puis une navigation rapide au portant jusqu’à Eddystone, du stress sans sommeil jusqu’à Ouessant, et enfin un retour qui demandera un peu de gymnastique cérébrale pour trouver la bonne route jusqu’à Royan. Il y a peut-être une chance de se rattraper à l’Occidentale de Sein où les premiers bateaux devront aller vers la côte, les gars à l’arrière pourraient être en mesure de faire la route en ligne droite, ce qui peut être une opportunité de revenir.

Arthur Hubert (MonAtoutEnergie.fr)



Après la première étape qui s’est plutôt bien passée en restant accroché au paquet, je vais globalement essayer de faire la même chose. Pour l’instant, je ne me mets pas trop de pression. Je sais à quoi m‘attendre pour le début de la course, et je vais m’efforcer d’appliquer ce que j’ai appris lors des entraînements cet hiver. Cela risque d’être groupé en Angleterre, mais avec des petits coups à jouer sur le retour. Il faudra être attentif, et tout l’enjeu sera de pouvoir rester lucide pour la fin d’étape, et être prêt à tout. Comme toujours, ça peut revenir de partout. Mais il ne faudra pas oublier de faire aussi attention aux casses techniques, cela peut être un peu fort dans la Manche. En gros, il s’agira de préserver le marin et le bateau tout en se faisant plaisir ! »

Alan Robert (Seacat Services) :

Je suis prêt à attaquer ce joli parcours avec du vent annoncé dans la Manche. Cela va être frais et intense. J’ai hâte de partir. Le tronçon avec du vent au portant, c’est vraiment mon angle. Je suis aussi motivé, dans la mesure où la fin de la première étape a été un peu difficile après avoir été devant. Cela donne envie de repartir pour faire mieux jusqu’au bout. Sur La Solitaire du Figaro, ce n’est jamais fini, et ce jusqu’à la fin de la dernière étape. Il faut garder ça à l’esprit. À tout moment tu peux perdre, comme tu peux gagner des heures. On est tous dans le même bateau ! »

Maël Garnier (AGESA-Team Baie de Saint-Brieuc) :



“Je me sens d’attaque pour ce deuxième morceau. J’ai fait tout ce qui fallait pour me remettre d’aplomb et partir frais mentalement. Sur la première étape, j’ai beaucoup appris sur la gestion de soi, et à me faire plus confiance sur mes choix. Mais je suis mal parti. J’étais un peu derrière tout le long de la course. C’était un peu dur moralement sur les trois premiers jours. J’ai attendu mon tour. Je savais ce que j’avais à faire sur les derniers milles, ce qui m’a permis de bien finir (en 5e position). Je vais donc tout donner dès le départ. Il va falloir être devant en haut du Four. Ce sera le premier objectif avant d’être dessus quand il y aura du vent dans la Manche. Il faudra se reposer au près. Je l’ai déjà fait dans 25-30 nœuds, et j’espère dormir au moins deux fois dix minutes quand on sera hors cailloux. Les deux bords de portant s’annoncent très rapides, avec des écarts de vitesses qui peuvent être importants dans 30 nœuds, avec 2/3 mètres de houle. Sous petit spi, dans ces conditions musclées, c’est toujours très technique. Beaucoup de choses peuvent se jouer à ce moment-là.»


Pep Costa - Team Play to B - Terravia



“Ce sera une étape intense avec un vent d’Est au nord de la Bretagne et au sud de l’Angleterre et il faudra donc faire attention à notre matériel. J’essaie de faire des choix judicieux. La deuxième partie de la Pointe de Bretagne à Royan sera compliquée, difficile avec des vents qui ne sont pas vraiment établis. Il s’agira de prendre les choses les unes après les autres. Je me sens bien. Ma première étape a été très bonne en termes de navigation et frustrante sur la fin. Mais si je peux continuer à naviguer de la même manière que lors de la première étape, je peux être dans le groupe de tête. Les vents forts ne sont pas mes préférés car le bateau souffre et vous ne pouvez jamais vous détendre, vous devez toujours vous en occuper. Cela dit, j’ai hâte d’y être…

Kenny Rumball - The Offshore Academy :



Lors d’une traversée de la Manche à 25-30 nœuds, vous devez avoir confiance en votre bateau et en vos instruments. Je suis confiant dans la brise forte lorsque le pilote automatique fonctionne. Il faut aussi bien réfléchir à notre choix de spi parce qu’on risque de les faire exploser dans ce genre de brise et de les perdre pour le reste de l’étape. La première étape a été difficile, j’ai manqué une zone de vent et je n’ai jamais pu revenir après cela. Donc voilà,aujourd’hui, on repart et il s’agit de garder le bateau en un seul morceau, de croiser les doigts pour que l’électronique fonctionne et de s’occuper du grand spi pour qu’il vive pour combattre un autre jour.”

Sanni Beucke - This Race Is Female



Ça va être dur, il va y avoir du vent, je ne sais pas comment je vais faire, mais je vais le faire. Je n’ai jamais fait une étape comme celle-là de ma vie, à part peut-être naviguer au départ de Lorient en février, ce qui était désagréable, mais je rentrais à terre la nuit, je mangeais bien et je dormais dans un bon lit, alors j’appréhende un peu. Il s’agira de rester en sécurité, et de garder les voiles en un seul morceau. Je sais que ce sera difficile mais je ne suis pas nerveuse parce que je suppose que je ne sais pas vraiment dans quoi je me lance…

Tom Dolan - Smurfit Kappa-Kinsgpan :


“Sur le papier, la prochaine étape s’annonce comme la plus difficile que j’ai jamais vue sur une Solitaire. Nous avons 24 heures de vents forts - 25 rafales à 30 nœuds dans le nord de la Manche, au portant, de nuit avec des cargos partout. Donc ça fait 24 heures sans dormir et puis le vent s’arrête complètement à la Chaussée de Sein. Avec ces conditions, tu ne peux pas dormir. Douze heures à la barre sous spi à avaler des barres énergétiques avec le cerveau éteint et la combinaison étanche.

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